Aiguebelle | |||||
Vue du village d'Aiguebelle depuis les hauteurs. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Savoie | ||||
Arrondissement | Saint-Jean-de-Maurienne | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Porte de Maurienne (siège) |
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Maire délégué Mandat |
Hervé Genon 2019-2020 |
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Code postal | 73220 | ||||
Code commune | 73002 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Aiguebellains | ||||
Population | 1 179 hab. (2016 ) | ||||
Densité | 306 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 32′ 36″ nord, 6° 18′ 22″ est | ||||
Altitude | Min. 310 m Max. 1 008 m |
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Superficie | 3,85 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Saint-Pierre-d'Albigny | ||||
Historique | |||||
Fusion | |||||
Commune(s) d'intégration | Val-d'Arc | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
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Aiguebelle est une ancienne commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le 1er janvier 2019, elle fusionne avec la commune de Randens pour former la commune nouvelle de Val-d'Arc.
Positionné entre la chaîne de Belledonne et le grand Arc au fond d'une vallée encaissée, Aiguebelle se situe à l'entrée de la vallée de la Maurienne.
Le Lac de Charbonnière, qui est une ancienne tourbière, se situant au pied des ruines du fort de même nom, est une propriété privée.
Aiguebelle est un toponyme se composant du préfixe aigue- et du français belle[1]. Il provient du latin Carbonaria, puis Aqua Bella, l'« eau belle » ou « la belle eau »[2],[1].
D'après une charte de 1082, il semble que ce nom soit l'hydronyme d'un nant, affluent de la rivière de l'Arc, provenant du côté de Montgilbert[2],[1]. Il aurait dans un premier temps désigné le vallon avant d'être associé à la paroisse voisine[2]. On a aussi pensé à l'eau de la fontaine de Chaventon qui possède une certaine réputation dans les alentours[2].
Le nom a dérivé au cours des siècles. Une première mention est faite en 1044 avec Castrum qui Carboneria dicitur, d'après Cipolla Carlo et son Monumenta Novaliciensia vetustiora (1901), puis un Burgus qui dicitur Aquabella (avant 1070), puis Aqua pulcra dans une charte de 1082 provenant du Cartulaire de Cluny[2],[1]. Au XIIe siècle, la paroisse est désignée par une église d'Aigabella (1129), ou encore Aquabella (en 1153), pour évoluer en église de Aque Pulchre en 1234[2],[1]. Les seigneurs des lieux sont mentionnés pour la même période avec un Willelmis de Aquabella (selon une charte du XIIe siècle dans le cartulaire de Domène ) ou un Jordanus de Aquabella en 1199[2]. Des formes romanes apparaissent dans les siècles suivants avec Akebelle (XIIIe siècle), Ecquebelle (1518) ou encore Aygabelle (XVIe siècle)[2],[1].
À noter que ce toponyme contraste avec celui de sa voisine Épierre.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Égbèla, selon la graphie de Conflans[3].
À la fin de l’année 218 av. J.-C., Hannibal Barca, en marche vers l’Italie, serait passé par le col du Cucheron, les Hurtières, Aiguebelle et Charbonnières lors du passage des Alpes[4],[5].
Aiguebelle est la première résidence, avec son château, du comte Humbert, dit plus tard aux blanches mains, vers la fin du XIe siècle[6]. Toutefois, l'historiographie ne sait pas à ce jour dans quelle condition les Humbertiens s'installent à Charbonnières[6]. Le château de Charbonnières construit au milieu du IXe siècle dominait la cité. Il est cité dès 1023[7]. Ce castel féodal reste jusque vers le milieu du XIIIe siècle la résidence ordinaire des premiers comtes de Savoie. Aiguebelle se situe pour cette période dans le comté de Savoie, mais est rattaché du point de vue spirituel dans le diocèse de Maurienne[8]. Un prieuré dédié à saint Étienne est fondé vers 1060-1082 (date certaine de son existence en 1139)[9], par Andric ou Agendric, seigneur des lieux[10].
Lors de la guerre franco-savoyarde de 1600-1601, après avoir pris Chambéry et mis le siège devant Montmélian les troupes du roi de France pénétrèrent en Maurienne et se dirigèrent sur Aiguebelle.
Il ne restait plus comme défense que la tour de Charbonnières, défense clé de la Maurienne, située dans les gorges étroites qui s'étendent au pied des montagnes jusqu'au Mont-Cenis. « Ce château eft bâti sur l'Ifère, au sommet d'un rocher inacceffible de toutes parts excepté par un fentier étroit qui conduit à la Porterie ».
Créquy et Abel de Bérenger de Morges[11] furent détachés avec leurs troupes pour investir le fort d'Aiguebelle. Leur rapidité d'action faillit surprendre la garnison du fort qui songeait à brûler le poste, de peur que les troupes françaises y logent. Le marquis de Rosny fit mettre en batterie 10 gros canons et 2 plus petits, sur les sommets dominant le château, qui tirèrent 637 coups avant que la garnison, sans espérance d'être secourue, demanda à capituler « en lui accordant vies & bagues fauves ; du reste on convint qu'elle fotiroit de la place, mêches éteintes & fans drapeaux. »[12].
Le 2 septembre, la capitulation du fort de Charbonnières fut signée, mais « ce qu'il y avait de plus brave parmi les aſſiégés, ayant refuſé de l'accepter, comme n'étant pas aſſez honorable, on recommença à battre la place, qui ſe rendit auſſi-tôt après. »[12]
La commune d'Aiguebelle s'est divisée en 1738 avec la création de la commune de Randens. Cependant, les deux communes sont regroupées le , pour former la commune nouvelle de Val-d'Arc dont la création est actée par un arrêté préfectoral du [13].
Le temps de la houille blanche a commencé assez tardivement à Aiguebelle avec l'implantation en 1931 de la Société française de fonderies et aciéries électriques. Celle-ci pouvait alors se satisfaire de l'énergie des modestes centrales hydroélectriques sur l'Arc (La Christine) et ses affluents des deux versants. Lors du rachat en 1951, la Société d’électrochimie, d'électrométallurgie et des aciéries électriques d'Ugine (SECEMAEU) était avant tout motivée par la disponibilité de terrains plats dans la large plaine alluviale proche de la confluence de l'Arc et de l'Isère. Décidée à développer ses fabrications d'abrasifs, elle ne pouvait agrandir son usine d'Arbine sur la commune de La Bâthie, en Tarentaise, dont le site était contraint en sommet de cône de déjection et bloqué en contrebas par l'urbanisation. Or La Pouille n'était qu'à 35 km. En revanche, pour son approvisionnement en énergie électrique, depuis la nationalisation, la facture restait très lourde : 15 000 kWh à la tonne pour le département de carborundum transféré depuis Arbine qui conservait la fabrication trois fois moins gourmande de corindon ! La totalité des matières premières de ce carbure de silicium devait être acheminée : le coke de pétrole d'Allemagne ou des États-Unis via le port d'Anvers ; le quartzite depuis les carrières de Nemours en Seine-et-Marne par train ou de la Drôme par camion[14].
Ces handicaps n'ont pas empêché l'entreprise de prospérer dans d'euphorie des Trente Glorieuses après son absorption dans le groupe PUK (Pechiney-Ugine-Kuhlmann) en 1972[15]. De nouveaux halls avaient été construits à partir de 1964. L'effectif employé se montait à 332 personnes en 1974. Il n'était pas question cependant de valoriser la production par une première transformation qui restait localisée près des grands foyers de consommation pour des usages très délicats comme le polissage du cuir des chaussures, l'ébarbage des plastiques, l'alésage des moteurs en fonte. Les handicaps ont pesé de tout leur poids dans les temps de déprime économique. Même la nationalisation intervenue en 1983 a été impuissante à enrayer le déclin. L'effectif n'était plus que de 120 personnes en 1985[16] et était devenu squelettique bien avant la fermeture définitive en 1995.
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 111 lits touristiques répartis dans 19 structures[Note 1]. Les hébergements se répartissent comme suit : neuf meublés et un hôtel[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2016, la commune comptait 1 179 habitants[Note 2], en évolution de +2,17 % par rapport à 2010 (Savoie : +3,33 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La commune d'Aiguebelle compte de nombreuses associations :
Le château de Charbonnières, anciennement castrum carboneria[22], est un ancien château fort, du XIe siècle, remanié au XVIe siècle, dont les vestiges se dressent sur un rocher qui domine l'Arc et le bourg de près de 80 m, verrou glaciaire fermant l'accès à la vallée de Maurienne[23]. Il commandait la route vers l'Italie, par le col du Mont-Cenis. Le château de Charbonnières fut la résidence ancestrale des comtes de Savoie, avec Humbert Ier, comte de Maurienne, avant que ceux-ci ne transfèrent leur résidence comtale à Montmélian, puis en 1295 à Chambéry. La forteresse est ruinée au XVIIIe siècle.
Coupé : de gueules à la croix d'argent et de sinople à trois anguilles d'or nageant en fasce rangées en pal. |