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Alexandre Louis Marie Charpentier, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un sculpteur, médailleur, ébéniste et peintre français.
Fils d'ouvrier, Alexandre Charpentier entre comme apprenti chez un bijoutier, puis chez un médailleur, où il se familiarise avec la sculpture et le bas-relief. Tenté par la sculpture, le jeune homme rentre à l'École des beaux-arts mais s'y voit contraint de poursuivre son apprentissage en gravure de médaille. Il y est, de 1871 à 1876, élève dans l'atelier de gravure d'Hubert Ponscarme.
Il débute au salon de 1877 avec un médaillon représentant le portrait de sa mère. Il exécute un bas-relief, Tireur d'arc, exposé au Salon de 1879 et acheté par Alexandre Dumas. En 1890, il expose en compagnie de ses amis anarchistes et néo-impressionnistes comme Maximilien Luce, Camille Pissarro, Paul Signac, au Salon des XX, manifestation d'avant-garde se tenant à Bruxelles. Ami de Constantin Meunier, de Jules Louis Rame, Charpentier fréquente la bohème artistique et littéraire. Il collabore au Théâtre-Libre d'Antoine pour lequel il dessine les programmes et réalise les portraits des collaborateurs sous forme de médaillons. Il réalise le décor sculpté du cabaret le Chat noir[1].
À la fin de sa carrière, Charpentier revient à la gravure de médaille, en particulier pour la Société des amis de la médaille française, ainsi qu'à la statuaire[2]. Alexandre Charpentier était un ami intime de Claude Debussy qui lui a dédié l'une des pièces du deuxième livre des Images pour piano, « Cloches à travers les feuilles ». Debussy lui a demandé de lui remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.
En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en mars 1900[3].
Charpentier, ouvert à tous les arts et touche-à-tout de génie, a contribué à bousculer la hiérarchie entre arts majeurs et arts mineurs et à attirer l'attention sur les arts décoratifs, en adhérant en 1896 à un groupe d’artistes, dénommé « Les Cinq », avec Félix Albert Anthyme Aubert, Henry Nocq, Charles Plumet, et François-Rupert Carabin, transformé en 1898 en un mouvement : L'Art dans Tout[1].
Il meurt le en son domicile au no 117, rue Borghèse, à Neuilly-sur-Seine[4], et, est inhumé au Cimetière de Saint Ouen (10e division)[5].
En 1883, sa Jeune Mère allaitant un enfant est acheté par l'État qui lui en commande le marbre. Il est l'auteur de nombreuses médailles de diverses personnalités. Séduit depuis toujours par les arts décoratifs, il expose en 1896 rue Caumartin à Paris des « objets destinés à servir, des objets usuels, d'utilité courante qui soient des œuvres d'art ». L'une de ses affiches, Grande Tuilerie d'Ivry, est reproduite dans la revue de Jules Chéret, Les Maîtres de l'affiche.
Il ouvre plusieurs ateliers d'ébénisterie, conçoit de nombreux ensembles de mobilier, obtient le grand prix à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. Il participe à la décoration exemplaire de la villa Majorelle à Nancy, et réalise une salle à manger pour Adrien Bénard, banquier et promoteur du métropolitain, pour sa villa de Champrosay. Cet ensemble est conservé à Paris au musée d'Orsay[6],[7].
Alexandre Charpentier est un rénovateur des arts décoratifs et l'un des maîtres français de l'Art nouveau[8].
Une rue porte son nom à Paris.