Alexandre Charpentier

Alexandre Charpentier
Alexandre Charpentier, Autoportrait (1902),
New York, Metropolitan Museum of Art.
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Formation
Maître
Lieu de travail
Conjoint
Distinction

Alexandre Louis Marie Charpentier, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un sculpteur, médailleur, ébéniste et peintre français.

Fils d'ouvrier, Alexandre Charpentier entre comme apprenti chez un bijoutier, puis chez un médailleur, où il se familiarise avec la sculpture et le bas-relief. Tenté par la sculpture, le jeune homme rentre à l'École des beaux-arts mais s'y voit contraint de poursuivre son apprentissage en gravure de médaille. Il y est, de 1871 à 1876, élève dans l'atelier de gravure d'Hubert Ponscarme.

Il débute au salon de 1877 avec un médaillon représentant le portrait de sa mère. Il exécute un bas-relief, Tireur d'arc, exposé au Salon de 1879 et acheté par Alexandre Dumas. En 1890, il expose en compagnie de ses amis anarchistes et néo-impressionnistes comme Maximilien Luce, Camille Pissarro, Paul Signac, au Salon des XX, manifestation d'avant-garde se tenant à Bruxelles. Ami de Constantin Meunier, de Jules Louis Rame, Charpentier fréquente la bohème artistique et littéraire. Il collabore au Théâtre-Libre d'Antoine pour lequel il dessine les programmes et réalise les portraits des collaborateurs sous forme de médaillons. Il réalise le décor sculpté du cabaret le Chat noir[1].

À la fin de sa carrière, Charpentier revient à la gravure de médaille, en particulier pour la Société des amis de la médaille française, ainsi qu'à la statuaire[2]. Alexandre Charpentier était un ami intime de Claude Debussy qui lui a dédié l'une des pièces du deuxième livre des Images pour piano, « Cloches à travers les feuilles ». Debussy lui a demandé de lui remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.

En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en mars 1900[3].

Charpentier, ouvert à tous les arts et touche-à-tout de génie, a contribué à bousculer la hiérarchie entre arts majeurs et arts mineurs et à attirer l'attention sur les arts décoratifs, en adhérant en 1896 à un groupe d’artistes, dénommé « Les Cinq », avec Félix Albert Anthyme Aubert, Henry Nocq, Charles Plumet, et François-Rupert Carabin, transformé en 1898 en un mouvement : L'Art dans Tout[1].

Il meurt le en son domicile au no 117, rue Borghèse, à Neuilly-sur-Seine[4], et, est inhumé au Cimetière de Saint Ouen (10e division)[5].

Affiche pour une exposition de grès issus de l'entreprise fondé par Émile Muller (1897).

En 1883, sa Jeune Mère allaitant un enfant est acheté par l'État qui lui en commande le marbre. Il est l'auteur de nombreuses médailles de diverses personnalités. Séduit depuis toujours par les arts décoratifs, il expose en 1896 rue Caumartin à Paris des « objets destinés à servir, des objets usuels, d'utilité courante qui soient des œuvres d'art ». L'une de ses affiches, Grande Tuilerie d'Ivry, est reproduite dans la revue de Jules Chéret, Les Maîtres de l'affiche.

Il ouvre plusieurs ateliers d'ébénisterie, conçoit de nombreux ensembles de mobilier, obtient le grand prix à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. Il participe à la décoration exemplaire de la villa Majorelle à Nancy, et réalise une salle à manger pour Adrien Bénard, banquier et promoteur du métropolitain, pour sa villa de Champrosay. Cet ensemble est conservé à Paris au musée d'Orsay[6],[7].

Alexandre Charpentier est un rénovateur des arts décoratifs et l'un des maîtres français de l'Art nouveau[8].

Œuvres conservées dans les collections publiques

[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis

[modifier | modifier le code]
  • Société des amis des livres, 1898. Bronze[12].

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Une rue porte son nom à Paris.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Jean-David Jumeau-Lafond, « Rossella Froissart Pezone . L’Art dans tout. Les arts décoratifs en France et l’utopie d’un art nouveau », La Tribune de l'art,‎ (lire en ligne).
  2. « Alexandre Charpentier (1856-1909). Naturalisme et Art Nouveau », sur le site du Musée d’Orsay.
  3. « Choses du jour : Un nouveau salon », par Étienne Charles, in: La Liberté, Paris, 6 juillet 1899, p. 1 — sur Gallica.
  4. Archives des Hauts-de-Seine, commune de Neuilly-sur-Seine, acte de décès no 155, année 1909 (vue 57/306)
  5. Registre journalier d'inhumation du Cimetière parisien de Saint Ouen de 1909, en date du 17 avril (page 11/31) (après son inhumation dans un caveau provisoire le 5 mars 1909 dans le même cimetière (vue 23/31))
  6. Début 2008, le Musée d'Orsay lui a consacré une importante exposition.
  7. Madeleine Charpentier-Darcy, Alexandre Charpentier (1856-1909) - Naturalisme et Art Nouveau, Éditions Nicolas Chaudun (ISBN 978-2-35039-045-1).
  8. Stuart Merrill raconte[Où ?] que Claude Debussy, qui dédia à Charpentier plusieurs œuvres, possédait des poignées de fenêtre du sculpteur et qu'il les emportait soigneusement dans tous ses déménagements.
  9. (en) Site National Gallery of Art, Press images for Alexandre-Louis-Marie Charpentier : File Name: 250-001.jpg lire et voir en ligne (consulté le 14 mai 2010)., citation ou lien
  10. Notice, site du musée d'Orsay.
  11. « Square de l'Abbé-Migne », sur paris.fr (consulté le ).
  12. Coins Weekly.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :