Alexis-Joseph Mazerolle, né à Paris le et mort dans la même ville le , est un peintrefrançais.
Après être entré aux Beaux-Arts en 1843, il commence à dessiner des tapisseries et s'oriente vers l'art décoratif. Il obtient plusieurs fois une médaille au Salon, où il expose régulièrement à partir de 1847. Il se fait remarquer et commence, dans les années 1860, une importante carrière de décorateur, qui dure jusqu'à sa mort. Il reçoit des commandes pour le Conservatoire, le Théâtre du Vaudeville, la Monnaie de Bruxelles, l'Opéra Garnier et la Comédie-Française, pour laquelle il peint un plafond qui lui vaut le grade d'Officier de la Légion d'honneur. Il est aussi demandé par des commanditaires privés, comme le duc d'Aumale et la cantatrice Rosine Stoltz. Son dernier chantier, pour la Bourse de Commerce, est interrompu par sa mort en 1889.
D'abord remarqué pour ses peintures religieuses, il expose pour la première fois au Salon en 1847 une toile intitulée La Vieille et les deux servantes, et y participe régulièrement jusqu'à sa mort[6]. Il obtient une médaille de troisième classe en 1857 pour Chilpéric et Frédégonde et Les Dormeuses[7], en 1859 pour Néron et Locuste essayant des poisons sur un esclave et en 1861 pour Éponine implorant la grâce de Sabinus[6],[7]. Il gagne en popularité dans les années 1860[2]. En avril 1861, il épouse Aglaë Hourdou, fille d'un employé de banque[réf. nécessaire]. Ils ont deux enfants, Louis et Fernand[3].
Décorateur reconnu, il réalise des toiles pour de nombreux bâtiments publics : les Neuf Muses pour le Conservatoire, le plafond du Théâtre du Vaudeville, des décors pour l'opéra de Bruxelles et le théâtre de Baden-Baden[5],[4],[2]. Il décore aussi des palais privés, notamment pour le duc d'Aumale[4] et Rosine Stoltz, et exporte des œuvres jusqu'à Naples, New York et Sydney[8]. À l'issue du Salon de 1870, où il expose un plafond intitulé L'Amour et Psyché, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur[9],[7]. Peu après, il conçoit un ensemble de huit tapisseries pour l'Opéra Garnier, alors en construction[10]. Ces tapisseries, réalisées à la Manufacture des Gobelins entre 1873 et 1874, sont destinées à la Rotonde du Glacier et représentent des allégories d'aliments et de boissons[10].
En 1879, la Comédie-Française est rénovée par l'architecte Wilbrod Chabrol, et Mazerolle réalise la décoration du plafond de la salle principale, en remplacement de celle d'Auguste Alfred Rubé[11]. Il y représente La France couronnant Molière, Corneille et Racine, avec un grand nombre de personnages issus de pièces célèbres, et des dieux grecs[11]. Cette œuvre est peinte à la détrempe et non à l'huile, un procédé déjà utilisé par Mazerolle pour la décoration de l'opéra de Bruxelles vers 1865, qui donne un aspect mat à la composition mais est supposé plus durable[11]. Terminé en moins de neuf mois[11], ce plafond donne une grande popularité à Mazerolle, et il est fait Officier de la Légion d'honneur[2],[12].
1859 : Néron et Locuste essayant des poisons sur un esclave, médaille de 3e classe au Salon[7]. Esquisse conservée au Musée des Beaux-Arts de Lille[22].
entre 1876 et 1888 : tapisserie d'après La Filleule des fées, Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage[26]. Cette tapisserie est montrée à l'Exposition universelle de 1889[4].
vers 1870 : Le Vin et Les Fruits, La Chasse et La Pêche, La Pâtisserie et Les Glaces, Le Thé et Le Café, tapisseries pour la Rotonde du Glacier de l'Opéra Garnier[4],[10].
1879 : La France couronnant Molière, Corneille et Racine, plafond de la Comédie-Française, détruit dans un incendie en 1900[33]. Une gouache préparatoire est conservée[33].
↑Alexis-Joseph Mazerolle, 1826-1889. Itinéraire d'un grand décorateur, Snoeck, (présentation en ligne)
↑« Promotions et nominations dans l'ordre impérial de la Légion d'honneur », Journal officiel de l'Empire français, (lire en ligne)
↑ ab et cCharles Garnier, Le nouvel Opéra de Paris, vol. II, 1878-1881 (lire en ligne), p. 350-352
↑ abc et dGeorges Berger, « La salle du Théâtre-Français. Les restaurations successives. Le nouveau plafond peint par M. Mazerolle. », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne)
↑« Nominations dans la Légion d'honneur », Le Temps, (lire en ligne)
↑Philippe Dagen, « Une fresque du commerce international très IIIe République », Le Monde, supplément de quatre pages « Le nouvel écrin de la collection Pinault », , p. 4 (lire en ligne).
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. III, (lire en ligne), p. 236.
Odile Herbet (dir.), Alexis-Joseph Mazerolle, 1826-1889. Itinéraire d'un grand décorateur, Gand, Snoeck, , 264 p. (ISBN9789461612427, présentation en ligne).
Didier Rykner, « Mazerolle 1826-1889. Itinéraire d'un grand décorateur », La Tribune de l'Art, (lire en ligne)