Alfredo il grande

Alfredo il grande
Description de cette image, également commentée ci-après
Alfred le Grand, roi des Anglo-Saxons
Genre opera seria
Nbre d'actes 2 actes
Musique Gaetano Donizetti
Livret Andrea Leone Tottola
Langue
originale
Italien
Dates de
composition
avril-juin 1823
Création
Teatro San Carlo de Naples

Personnages

  • Alfredo (ténor)
  • Amalia (soprano)
  • Enrichetta (alto)
  • Edoardo (basse)
  • Atkins (basse)
  • Guglielmo (ténor)
  • Rivers (ténor)
  • Margherita (soprano)

Airs

  • « Non è di morte il fulmine » (Alfredo) (Acte I)
  • « Torna a gioir quest'alma » (Amalia) (Acte II)

Alfredo il grande est un opéra seria en deux actes, musique de Gaetano Donizetti, livret d'Andrea Leone Tottola, représenté pour la première fois au Teatro San Carlo de Naples le . Encore marqué par le style de Rossini, c'est le premier opéra donné par le compositeur au San Carlo.

Après avoir créé Chiara e Serafina à Milan, Donizetti revint à Naples en passant par Bergame et Rome. Il y parvint à la fin mars 1823 pour répondre à une double commande du San Carlo : une cantate, Aristeo, sur un livret de Giovanni Schmidt, représentée le , et un opera seria, le premier du compositeur à être donné au San Carlo, que Rossini venait de délaisser après la création de son dernier opéra napolitain, Zelmira le .

Pour cet ouvrage, Donizetti pouvait compter sur des chanteurs rompus au style et aux prouesses vocales du répertoire rossinien : le ténor originaire de Bergame Andrea Nozzari, alors en fin de carrière, la basse Michele Benedetti et la prima donna britannique Elisabetta Ferron.

Le livret d'Andrea Leone Tottola[1] est basé sur un livret de Bartolomeo Merelli, Alfredo il grande, re degli Anglo Sassoni[2], mis en musique en 1819 par le maître de Donizetti, Simon Mayr. Ce livret était lui-même inspiré de celui d’Eraldo ed Emma de Gaetano Rossi mis en musique par le même compositeur en 1805.

Donizetti avait écrit sans détour à Mayr à propos de la partition : « Je vous parle en toute franchise : ce sera ce que ce sera, mais je ne sais pas comment faire plus. »[3] Il est vrai que, outre la cantate pour le San Carlo, le compositeur avait également sur le métier un opera buffa pour le Teatro del Fondo, une révision de Zoraida di Granata commandée par l'impresario romain Giovanni Paterni, ainsi qu'un nouvel opera buffa pour le Teatro Valle.

Alfredo il grande fut, de fait, fraîchement reçu par le public napolitain. Il n'eut qu'une seule représentation. Le critique du Giornale del Regno delle Due Sicilie nota : « dans cet ouvrage, on ne reconnaît pas le compositeur de La zingara »[4].

Distribution

[modifier | modifier le code]
Rôle Type de voix Distribution lors de la première
le
Alfredo, re d'Inghilterra
Alfred le Grand, roi des Anglo-Saxons
ténor Andrea Nozzari
Amalia, sua consorte
Amélie (Ealhswith), sa femme
soprano Elisabetta Ferron
Enrichetta, contadina inglese
Henriette, paysanne anglaise
alto Teresa Cecconi
Edoardo, generale delle armi inglesi
Édouard, général des armées anglo-saxonnes
basse Giovanni Botticelli
Atkins, generale delle armi danesi
Atkins, général des armées danoises
basse Michele Benedetti
Guglielmo, pastore
Guillaume, berger
ténor Antonio Orlandini
Rivers, danese
Rivers, Danois
ténor Gaetano Chizzola
Margherita, altra contadina
Marguerite, autre paysanne
soprano Sra Gorini
Coro di pastorelle, guerrieri inglesi, guerrieri danesi. Schiere inglesi. Schiere danesi. Pastori armati.
Chœur de bergères, guerriers anglais, guerriers danois. Groupes d'Anglais. Groupes de Danois. Bergers en armes.

Alfred le Grand fut roi du Wessex puis roi des Anglo-Saxons de 871 à 899. L'opéra évoque ses démêlés pour tenter de libérer la Mercie de l'emprise des Danois.

William Ashbrook qualifie le livret de Tottola de « sauvagement improbable » et ajoute : « La musique pouvait peu de choses pour donner un peu de crédibilité à ces rencontres inattendues et ces confrontations furieuses qui émaillent constamment une trame fort ennuyeuse. »[5]

Le rôle d'Alfredo, composé pour le ténor Nozzari, créateur des rôles les plus périlleux de Rossini, comprend un vigoureux allegro à l'acte I, Non è di morte il fulmine, qui donne au ténor l'occasion de faire une démonstration d'agilité vocale. La cabalette No, no, del cielo altrui mercè de son aria di sortita présente de fortes ressemblances avec la cabalette Oggetto amabile du premier air de Zoraïde dans Zoraida di Granata. « En composant une partition pour un ténor longtemps associé à celles de Rossini, Donizetti fait apparaître avec une affreuse évidence l'abîme qui sépare un rossiniano de son génial modèle. »[6]

La reine Amalia conclut l'opéra par un long rondo, Torna a gioir quest'alma, mais, selon Ashbrook, « toute son exubérance ne parvient pas à sauver cet ouvrage absurde »[6].

La partition comporte deux marches pour orchestre de scène qu'Ashbrook qualifie de « vives »[7] et fait une large place au chœur. L'écriture vocale est particulièrement fleurie, même pour les rôles secondaires.

Discographie

[modifier | modifier le code]
Année Distribution
(Alfredo, Amalia, Enrichetta, Eduardo, Guglielmo, Margherita)
Chef d'orchestre,
Orchestre et chœur
Label
1994 Brendan McBride,
Della Jones,
Theresa Goble,
Ian Platt,
David Ashman,
Linda Kitchen
David Parry,
Orchestre Philharmonia
CD Audio : Opera Rara
Référence : ORCH 104

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Selon Ashbrook (p. 605, note 55) : « Il est possible que le livret de Tottola pour Alfredo il grande ait été originellement destiné à Mercadante. Donizetti mentionne dans un post-scriptum à sa lettre à Ferretti du (Z. n° 12, p. 233) que Mercadante composait un Alfredo d'Inghilterra, mais aucun ouvrage de Mercadante portant ce titre ne fut jamais représenté. »
  2. Kaminsky, p. 339
  3. G. Zavadini, Donizetti: Vita – Musiche – Epistolario, Bergame, 1948, n° 18, lettre datée du , p. 238, cité par Ashbrook, p. 29
  4. cité par Ashbrook, p. 29
  5. Ashbrook, p. 292
  6. a et b ibidem
  7. « jaunty » : Ashbrook, p. 292
  • (en) William Ashbrook, Donizetti and his operas, Cambridge University Press, 1982 (ISBN 0-521-27663-2)
  • (fr) Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Paris, Fayard, coll. Les Indispensables de la musique, 2003 (ISBN 978-2-213-60017-8)

Liens externes

[modifier | modifier le code]