Ali Haroun | |
Ali Haroun en 2013. | |
Fonctions | |
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Membre du Haut Comité d'État de la République algérienne démocratique et populaire | |
– (2 ans et 16 jours) |
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Président | Mohamed Boudiaf Ali Kafi |
Ministre des Droits de l'homme[N 1] | |
– (1 an, 1 mois et 1 jour) |
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Président | Chadli Bendjedid Mohamed Boudiaf |
Chef du gouvernement | Sid Ahmed Ghozali |
Gouvernement | Ghozali I et II |
Chef de la fédération de France du FLN | |
– (4 ans et 1 mois) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Mohamed Ali Haroun |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bir Mourad Raïs (Algérie) |
Nationalité | Algérienne |
Parti politique | Indépendant |
Diplômé de | Panthéon-Sorbonne |
Profession | Avocat |
Religion | Islam |
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Ali Haroun | |
Naissance | |
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Allégeance | FLN |
Années de service | 1954 – 1962 |
Commandement | Fédération de France du FLN |
Conflits | Guerre d'Algérie |
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Ali Haroun de son nom complet Mohamed Ali Haroun[1](en arabe : علي هارون), né en 1927 à Bir Mourad Raïs, est un ancien militant nationaliste du FLN, homme politique et avocat algérien.
Après des études primaires et secondaires à Alger, Ali Haroun poursuit ses études supérieures en France, il obtient la licence en droit de Panthéon-Sorbonne, il passe le Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA) et ensuite le Doctorat d’État[2].
Il rejoint le FLN dès le début de l'insurrection de novembre 1954, il est chargé par Mohamed Boudiaf d'épauler Abane Ramdane pour lancer le journal Résistance Algérienne[3], qui deviendra par la suite El Moudjahid[2]. Il s'est rendu en France à la fin de 1957 et en , il est nommé par le FLN, responsable politique de la Fédération de France du FLN[2] et pour l'organisation de la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès des travailleurs algériens et il mènera le combat sans se faire arrêter jusqu'à la fin de la guerre[4].
À la veille de l'indépendance, il devient membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA)[2] de 1960 à 1962, ensuite élu député d'Alger à l'assemblée constituante[2] de 1962 à 1963, il était parmi les 21 qui ont appelé à ne pas voter pour Ben Bella et sa constitution, sa prise de position l'a poussé à se retirer de la politique. En 1963 il reprit son métier d'avocat[2] à la cour d'Alger et à la cour suprême, il plaide dans plusieurs procès politiques dans les années 1960-1970.
Après l'instauration du pluralisme en 1989, Ali Haroun, participe à la création de La ligue algérienne des droits de l'homme (LADH). La LADH, proche du pouvoir, est initiée en 1987 par le général Larbi Belkheir pour contrer la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), indépendante et non politique, dirigée à l'époque par Me Ali Yahia Abdennour[5]. Le , il est appelé par le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali au poste de ministre délégué aux Droits de l'homme[1].
Lors des évènements de , plusieurs milliers d'islamistes du parti Front islamique du salut sont arrêtés par les forces de l'ordre et internés pour une durée allant de quelques semaines à quatre mois. Ali Haroun, soucieux de sa crédibilité et de sa mission de ministre délégué aux droits de l'homme, assure que « les prisonniers sont déférés à la justice, conformément au code de procédure pénale ». La difficulté pour lui est d'amener l'opinion internationale à croire que le régime algérien agit dans le respect des lois. Le journaliste du quotidien Le Monde[6], Georges Marion, relate qu'Ali Haroun aurait affirmé lors d'une conférence de presse que les « 1 300 personnes interpellées[7],[8]sont gardées dans les prisons de cinq régions militaires. »[9],[8]
Au lendemain de la victoire électorale du premier tour des législatives de 1991 par les islamistes du Front islamique du salut (FIS) avec 188 sièges, les généraux « janviéristes » de l'armée algérienne (ANP) décident, le d’interrompre le processus électoral. Ali Haroun, favorable à cette décision, est chargé par les « janviéristes » de rédiger avec Mohammed Touati la lettre de démission du président Chadli Bendjedid.
Après la démission de Chadli Bendjedid, Ali Haroun, un des cinq membres du Haut Comité d'État (HCE)[2], est chargé pour la deuxième fois par les « janviéristes » de contacter Mohamed Boudiaf[5], figure historique de la guerre d'indépendance, exilé au Maroc, afin qu'il accepte la proposition des « janviéristes » de prendre la tête du HCE pour diriger le pays. Mohamed Boudiaf sera assassiné six mois après son investiture.
À propos de l'assassinat de Mohamed Boudiaf, Ali Haroun déclare au quotidien Le Soir d'Algérie[10] :
« Je me sens en quelque sorte responsable de sa mort en ce sens qu’il m’avait reçu pour discuter de l'éventualité de son retour... Pendant des jours, je perdais le sommeil me posant la question sans cesse si j’avais bien fait d’aller le voir à Kénitra. »
En 1995, il est l'un des cofondateurs de l'Alliance nationale républicaine (ANR), un parti qui milite pour la démocratie et la laïcité.