Alpha Sagittarii (α Sagittarii / α Sgr) est une étoile de la constellation du Sagittaire. Elle porte les noms traditionnels Alrami et Rukbat.
On ne sait pas pourquoi Bayer appela cette étoile alpha, plutôt que ε Sgr ou σ Sgr qui sont plus brillantes. Ceci a parfois conduit certaines vieilles cartes à décrire Alpha et Beta Sgr comme beaucoup plus brillantes qu'elles ne le sont en réalité, étant invisibles depuis l'Europe du Nord car beaucoup trop sud pour être visibles.
Rukbat est le nom propre aujourd’hui approuvé pour Alpha Sagittarii / α Sgr par l’Union astronomique internationale (UAI)[8]. C’est à l’origine l’arabe ركبة الرامي Rukbat al-Rāmī, « le Genou du Sagittaire », dans le ciel que les astronomes arabes ont hérité des Grecs. On le trouve très tôt sous la forme Racbat aram dans les Tables Tolédanes. Mais il est introduit dans les catalogues modernes sous la forme moderne Ruchbah er-Râmih par Johann Bode (1801) [9], qui est la transcription exacte donnée par le philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[10]. La forme Rukbat est due à Richard Allen (1899) [11], qui simplifie en la modernisant la transcription Rucba AlRâmi donnée par donnée à partir de la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Thomas Hyde (1665) [12]. Mais on trouve pourtant dans les catalogues la forme entière, soit Rukbat al Rami, donnée par Richard Allen (1899) [13], et la forme Al-Rami, introduite par Giuseppe Piazzi (1814 )[14].
En chinois, 天淵 (Tiān Yuān), signifiant Fontaine céleste, fait référence à un astérisme constitué de α Sagittarii, β1 Sagittarii et β2 Sagittarii. Par conséquent, α Sagittarii elle-même est appelée 天淵三 (Tiān Yuān sān, la troisième étoile de la fontaine céleste)[18].
C'est une binaire spectroscopique à un spectre. Le ROSAT All Sky Survey découvrit qu'Alpha Sagittarii émettait un flux important de rayons X, ce qui n'est pas attendu pour une étoile ayant ce type spectral. L'explication la plus probable est que la compagne est une étoile active de la pré-séquence principale ou une étoile qui vient juste d'atteindre la séquence principale[19].
↑ abc et d(en) H. L. Johnson, B. Iriarte, R. I. Mitchell et W. Z. Wisniewskj, « UBVRIJKL photometry of the bright stars », Communications of the Lunar and Planetary Laboratory, vol. 4, no 99, (Bibcode1966CoLPL...4...99J)
↑ a et b(en) W. Buscombe, « Spectral classification of Southern fundamental stars », Mount Stromlo Observatory Mimeogram, vol. 4, (Bibcode1962MtSOM...4....1B)
↑(en) D. S. Evans « The Revision of the General Catalogue of Radial Velocities » (Bibcode1967IAUS...30...57E) —IAU Symposium no. 30 (Université de Toronto, June 20–24, 1966) — « (ibid.) », dans Alan Henry Batten et John F. Heard, Determination of Radial Velocities and their Applications, Proceedings from [...], International Astronomical Union
↑(en) N. A. Sokolov, « The determination of T_eff_ of B, A and F main sequence stars from the continuum between 3200 A and 3600 A », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 110, , p. 553–564 (Bibcode1995A&AS..110..553S)
↑ Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissim astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XV
↑ Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 357.
↑ Richard Hinkley Allen, Star-names…, op. cit., p. 357.
↑ Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 134.
↑ Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 188.
↑ Marcel Devic, Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale (arabe, turc, persan, hébreu, malais), Paris : Impr. Nationale, 1876, p. 44.
↑Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 187.