Naissance | Saint-Pétersbourg |
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Jules Beucler |
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Jules Beucler, dit André Beucler, né à Saint-Pétersbourg le et mort à Nice le [1], est un écrivain, journaliste, scénariste, cinéaste, producteur de radio, essayiste, traducteur, mais aussi historien, critique d'art et résistant français.
André Beucler naît dans une vieille famille franc-comtoise. Son père, Jules Beucler, luthérien originaire de Montbéliard, enseigne le français à l'École de Droit et à l'École Militaire Impériale des Cadets à Saint-Pétersbourg, ou il épouse Marie Souvorkova, est la fille du Général russe Souvorkoff. Enfant, il voyage beaucoup avec sa famille à travers l'Asie Centrale, découvrant des régions comme l'Oural, le Caucase, le Turkestan et Samarcande. Ces voyages influencent profondément sa vision du monde[2].
En 1908, il voyage seul avec son frère de Saint-Pétersbourg à Belfort, où ils deviennent pensionnaires du lycée de Belfort puis de celui de Besançon. Il pratique divers sports et découvre sa passion pour la littérature grâce à des professeurs comme Albert Thibaudet. En 1916, il s’inscrit à la Sorbonne, mais est mobilisé en avril 1917 dans l'artillerie lourde. Blessé au front, il est affecté comme interprète dans un camp de prisonniers allemands à Charleville jusqu'en avril 1920. Cette même année, sa mère décède dans la maison familiale de Bondeval (Doubs) où ses parents se sont définitivement installés depuis 1918, chassés de Russie par la révolution bolchevique[3].
Après la guerre, Beucler vit à Paris. Il exerce divers petits métiers pour subvenir à ses besoins. Il est dessinateur, marchand de cartes postales coloriées, et secrétaire général d’un journal universitaire. Durant cette période, il réalise des interviews de figures littéraires et philosophiques telles qu'Anatole France, Maurice Barrès, et Henri Bergson. Il collabore à Fantasio-Le Rire, un journal illustré influent de l’époque. En 1923, il écrit Le Dernier Jour (publié dans La Revue de Bourgogne), qui obtient le grand prix de scénarios de Los Angeles en 1924. Il publie un autre scénario en 1925 : Un suicide (collection Cinario, Gallimard)[3].
La même année, Beucler publie son premier récit, La Ville anonyme, aux éditions Gallimard, suivi de nouvelles, de contes et de romans remarqués par des critiques comme Paul Morand et Max Jacob. Son talent est rapidement reconnu, et il se lie d'amitié avec des écrivains comme Léon-Paul Fargue, Jean Cocteau, Joseph Kessel et Jean Giraudoux. Il adhère au club des "Moins de trente ans", un cercle littéraire prestigieux[4].
Dans les années 1930, Beucler s’investit dans le cinéma à la Universum Film AG à Berlin, collaborant à plusieurs films en tant que scénariste et dialoguiste. Il travaille avec des figures du cinéma européen et participe à des productions comme IF1 ne répond plus. Simultanément, il devient un journaliste influent, publiant des reportages et des chroniques sur des sujets politiques et sociaux dans des journaux comme le Petit Parisien, Marianne et L'Intransigeant[4]. Il aborde des thèmes aussi divers que le théâtre, le music-hall, l'art, et les figures marquantes de son époque. Il consacre au cinéma des articles, des chroniques et des études dans La Nouvelle Revue Française, La Revue du cinéma, Les Nouvelles Littéraires.[5] À la même époque, il dénonce la montée du nazisme, et prévient des risques de guerre en raison du réarmement de l'Allemagne, l'ensemble de ces articles sont repris en 2023 dans Vu d’Allemagne (Reportages 1931-1939)[6],[7] Éditions de la Thébaïde.
En 1939, Beucler rejoint le cabinet du Commissariat à l'Information de Jean Giraudoux et mène des missions spéciales en Europe. Puis, il s’engage dans la Résistance en zone libre, participant à des activités clandestines pour aider des juifs et des résistants. Son frère Serge, membre de l'Armée Secrète, meurt en 1945 lors d'une opération de déminage à Menton.
À la Libération, avec Albert Riéra, Beucler devient chef des informations à Radio Nice. Puis, il retourne à Paris et se consacre à la radio (ORTF), animant des émissions culturelles comme Le Bureau de Poésie. Ce programme, initié par Paul Gilson, permettait à des poètes jeunes, inconnus ou débutants, d'envoyer des textes qui étaient lus à la Radiodiffusion française par des artistes connus comme Maria Casarès et Serge Reggiani. Durant 20 ans, cette émission reçoit quelques milliers d'œuvres. Parallèlement, il continue à écrire et à publier des romans, des essais et des articles[8].
Dans les années 1970, Beucler se retire à Nice, où il continue à écrire et à peindre. Il publie des recueils de portraits littéraires, évoquant ses amitiés et ses rencontres avec des figures des arts et des lettres comme Marcel Achard, Marcel Aymé, Jean Cocteau, Joseph Kessel, Marie Laurencin, Max Jacob, et bien d'autres. Il reste actif dans le milieu culturel jusqu'à sa mort en 1985[8].
L'œuvre éditée d'André Beucler comporte 42 volumes, parmi lesquels 15 romans, 6 essais et 6 recueils de portraits et souvenirs, ainsi qu'une cinquantaine de contes et nouvelles parus dans la presse.
André Beucler est égalemet l'auteur d'une œuvre poétique, d'essais (La vie de Ivan le Terrible), de portraits ( Les instants de Giraudoux, Vingt ans avec Léon-Paul Fargue), et de traductions (Dostoïewski par sa femme).