Andreas von Tuhr (14 février 1864 - 16 décembre 1925[2]) était un juriste russo-allemand dont les travaux sur les conceptions fondamentales du droit privé au sein de la tradition civile ont eu une importance durable.
Von Tuhr est né à Saint-Pétersbourg dans une famille d'origine allemande le 14 février 1864[2]. Alors qu'il était encore enfant, il a déménagé en Allemagne. Il a étudié aux universités de Heidelberg, Leipzig et Strasbourg et a été très influencé par Bernhard Windscheid et Ernst Bekker[3]. Il obtient son doctorat summa cum laude en 1885 à Heidelberg où son Der Nothstand im Civilrecht est publié en 1888. En 1891, il fut nommé maître de conférences à l'Université de Bâle et promu professeur ordinaire en 1893. Il épousa Johanna Rentzell en 1892.
En 1898, il fut nommé titulaire d'une chaire à l'Université de Strasbourg et devint plus tard recteur de l'université. C'est ici qu'il écrivit son ouvrage phare en plusieurs volumes Der allgemeine Teil des deutschen bürgerlichen Rechts (1910 à 1918). Lorsque l'Alsace-Lorraine passe sous contrôle français fin 1918, il doit quitter son poste. Après deux ans en Allemagne, il retourne en Suisse et occupe une chaire à l'Université de Zürich. Il y écrivit un ouvrage majeur sur le droit suisse des obligations, Allgemeiner Teil des schweizerischen Obligationenrechts, publié peu avant sa mort le 16 décembre 1925[2].
Son attachement émotionnel à la Russie est resté avec lui tout au long de sa vie. Il a conservé sa citoyenneté russe, tout en acquérant également la citoyenneté allemande à l'âge adulte[4].
« Représentant classique de la doctrine du droit civil dans la tradition pandectiste allemande » [5] et « l'un des juristes civils allemands les plus célèbres de son temps » [6], l'influence de sa pensée ne se limite pas à l'Allemagne et à la Suisse. Son Der allgemeine Teil des deutschen bürgerlichen Rechts « a, malgré son titre, une signification européenne, et pas seulement allemande »[7]. Cet ouvrage a été traduit deux fois en espagnol. La bibliothèque de droit civil de l'Université de Kyoto est construite sur la collection personnelle de von Tuhr et nommée en son honneur[8].
Zur Schätzung des Schadens in der Lex Aquilia (1892)
Actio de in rem verso; zugleich ein Beitrag zur Lehre von der Geschäftsführung (1895)
Zur Lehre von den abstrakten Schuldverträgen nach dem BGB (1903)
Zur Lehre von der Anweisung (1906)
Der allgemeine Teil des deutschen bürgerlichen Rechts (1910 - 1918)
Allgemeiner Teil des obligations suisses (1924 - 1925)
Partie générale du Code fédéral des obligations (1929 - 1931, traduction en français par Maurice de Torrenté et Emile Thilo de Allgemeiner Teil des schweizerischen Obligationenrechts
Jus et Johanna : Liebesbriefe eines Juristen (1938, édité par JK von der Mühll-von Tuhr)
Droit civil : teoría general del derecho civil alemán (1998, traduction en espagnol par Tito Ravá de Der allgemeine Teil des deutschen bürgerlichen Rechts Stämpfli Verlag AG, Berne
Parte general del derecho civil (2006, traduction en espagnol par Wenceslao Roces de Der allgemeine Teil des deutschen bürgerlichen Rechts >
Urs Fasel, « Auf den Spuren von Tuhrs », dans Wolfgang Wiegand (éd.), Tradition mit Weitsicht : Festschrift für Eugen Bucher (2009, Berne, Stämpfli Verlag)
Gabor Hamza (rouge.), Symposion. Hundert Jahre Bürgerliches Gesetzbuch. Entwicklung des Privatrechts im deutschen und mittel-osteuropäischen Sprachraum seit dem Inkrafttreten du BGB. 13. -14. Octobre 2000, Budapest, ELTE Eötvös Kiadó, Budapest, 2006.
Gabor Hamza, Entstehung und Entwicklung der modernen Privatrechtsordnungen und die römischrechtliche Tradition, ELTE Eötvös Kiadó, Budapest, 2009, pp.
(de) Philipp Heck, « Andreas v. Tuhr », Archiv für die civilistische Praxis, vol. 125, no 3, , p. 257–262 (JSTOR40998787)
Andreas B Schwarz, Andreas von Tuhr (1938, Zurich, Polygraphischer Verlag)