L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la guerre entre Israël et le Hamas qui s'ensuit déclenche une vague d’antisémitisme dans le monde entier[1],[2],[3]. Le ministre israélien de l'Immigration, Ofir Sofer (en), annonce qu'Israël s'attend à une grande vague de migration de Juifs vers le pays en raison de la montée de l'antisémitisme dans le monde.
En raison de la recrudescence significative d'actes antisémites de par le monde, début novembre 2023, Israël déconseille à ses ressortissants de voyager à l’étranger et aux Juifs du monde de marquer extérieurement leur appartenance religieuse[4].
Le 8 octobre 2023, un policier égyptien tue par balle deux touristes israéliens et un guide touristique égyptien à Alexandrie, en Égypte[5],[6],[7].
Le 19 octobre 2023, les murs de la promenade de Sea Point au Cap sont recouverts de graffitis antisémites. La ville du Cap supprima rapidement les graffitis[8],[9].
Un homme juif se rendant à la synagogue de Sydenham, dans la banlieue de Johannesburg, est abordé par un jogger lui criant des insultes antisémites, avant d'être agressé. Une plainte est portée au poste de police de Sandringham[10].
Le 12 janvier 2024, le joueur de cricket juif David Teeger est déchu du poste de capitaine de l'équipe de cricket des moins de 19 ans par Cricket South Africa. La suppression du poste de capitaine de Teeger est affirmé par Cricket Afrique du Sud comme étant une mesure visant à réduire les protestations lors de la Coupe du monde de cricket des moins de 19 ans 2024, organisée en Afrique du Sud[11]. Cette mesure donne lieu à des allégations d'antisémitisme de la part du Conseil des députés juifs sud-africains[12].
Le 18 octobre 2023, la synagogue d'El Hamma, en Tunisie, qui est un lieu de pèlerinage juif et contient la tombe du rabbin kabbaliste du XVIe siècle Yosef Ma'aravi, est gravement endommagée lors d'émeutes anti-israéliennes, des centaines de personnes étant filmées en train de mettre le feu au bâtiment[13],[14],[15],[16],[17], provoquant l'émotion de la communauté juive tunisienne, le pouvoir tunisien restant silencieux[18],[19].
Le 15 novembre, des assaillants inconnus ont incendié la synagogue Mordechai Navi à Erevan et partagé l'incendie criminel sur les réseaux sociaux[20],[21].
Après le début de la guerre, l’Associated Press note une montée de l’antisémitisme sur les sites de médias sociaux chinois, suffisamment importante pour que l’ambassade d’Israël à Pékin ait dû filtrer les commentaires sur son compte de médias sociaux. Un employé israélien de l'ambassade israélienne à Pékin, en Chine, est poignardé et blessé le 13 octobre[22].
Les réactions antisémites à la guerre entre Israël et le Hamas se sont répandues sur les réseaux sociaux chinois[23],[24]. Les commentaires antisémites n'ont pas été supprimés des sites de médias sociaux chinois, indiquant le soutien de l'État ou l'indifférence des autorités à l'égard de cette question[25].
La Grande-Bretagne[26], la Belgique[27] avec notamment des drapeaux nazis ou l'Allemagne avec une synagogue attaquée aux cocktails Molotov[28], et bon nombre de pays européens touchés par cette vague, tous enregistrent une hausse « historique » d'actes antisémites perpétrés contre les Juifs, des habitations ou des édifices juifs dans plusieurs villes de leurs pays, après les attaques sur Israël du 7 octobre, et tentent de renforcer leur protection[29],[30],.
Le 5 novembre 2023, la Commission européenne estime que « les Juifs d'Europe vivent de nouveau dans la peur » à la suite de la recrudescence des incidents antisémites à travers l'Europe[31].
Un jeune de 16 ans vivant à Steyr, en Haute-Autriche, est arrêté le 7 décembre après avoir prétendument projeté d'attaquer une synagogue à Vienne. L'adolescent a annoncé sur des chats en ligne qu'il avait l'intention d'attaquer une synagogue non précisée. Les autorités ont saisi plusieurs supports de données électroniques dans sa maison, contenant des images et des vidéos contenant des instructions pour fabriquer des explosifs, des armes et des munitions[32].
Le 22 novembre, au moins 85 pierres tombales sont endommagées et de nombreuses étoiles de David volées dans un cimetière de Charleroi[33]. Seule la partie juive du cimetière a été vandalisée[34]. Le 19 décembre, des croix gammées et des étoiles de David sont taguées sur des pierres tombales d'un cimetière juif de Kraainem[35].
Israël confirme que le Mossad a aidé les autorités locales à déjouer un complot terroriste contre les Israéliens et les Juifs de Chypre le 10 décembre. Le bureau de Netanyahou accuse le gouvernement iranien d'être à l'origine du complot et déclare au nom du Mossad qu'Israël est « troublé » par l'utilisation par l'Iran de Chypre du Nord sous contrôle turc à la fois pour le terrorisme et comme « zone opérationnelle et de transit »[36],[37].
La police danoise a arrêté au moins quatre membres présumés du Hamas préparant des attaques contre des cibles juives ou israéliennes au Danemark[38].
En réponse à une augmentation des incidents antisémites en France, le gouvernement français interdit les manifestations pro-palestiniennes dans le pays. Dans une allocution télévisée du 12 octobre 2023, le président français Emmanuel Macron prévient : « Rappelons que l'antisémitisme a toujours été le prélude à d'autres formes de haine : un jour envers les juifs, le lendemain envers les chrétiens ou contre les musulmans, et toutes celles et ceux qui sont l'objet de haine en raison de leur genre, leur culture, leur religion »[39].
Du 7 au 25 octobre 2023, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce que ses services ont recensé 719 « évènements ou incidents antisémites » et indique 4 948 signalements à la plateforme PHAROS « pour menaces, propos antisémites ou apologie du terrorisme »[40]. Début novembre, plus de 850 enquêtes sont ouvertes pour des faits antisémites (dont « brimades, insultes, violences physiques, attaques ciblées… »[41]) ou d'apologie du terrorisme[42], soit en moins d'un mois bien plus que durant toute l'année 2022[41]. Les jours suivants, le bilan dépasse les 1 000 faits antisémites.
Le 1er novembre, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a ouvert une enquête sur des chants antisémites filmés dans le métro parisien[43].
D'autres villes françaises sont gagnées par la vague de l'expression antisémite. Des menaces apparaissent également sur certains murs, telles que « Un bon juif est un juif mort »[44], « Mort à Israël » ou « De la mer au Jourdain, Palestine vaincra », habituels slogans pro-palestiniens pour l'éradication d'Israël[45].
Le , l'influenceuse et mannequin française Warda Anwar, née le 15 juillet 1986 à Djibouti, publie sur son compte Instagram une vidéo dans laquelle elle ironise sur la fake news du « bébé israélien mis dans un four », se demandant « s'ils ont mis du sel, du poivre, s'ils ont mis du thym ? Ils l'ont fait revenir à quoi ? Et ça été quoi l'accompagnement ? », avant que son fils de 12 ans n'ajoute : « en accompagnement avec ce gigot de bébé n'était qu'autre qu'une assiette de frites avec une sauce ketchup et mayonnaise »[46],[47],[48],[49],[50],[51]. Quelques jours auparavant, Refaat Alareer, professeur de littérature à l'université de Gaza, s'était déjà demandé si le bébé avait été cuit « avec ou sans levure ? »[52],[53]. Le , Warda Anwar est condamné à 10 mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme et Refaat Alareer est tué avec sa famille dans un bombardement israélien[53],[54],[55].
Le , l'ancienne collaboratrice sur le Moyen-Orient auprès du ministère des Affaires étrangères Sophie Pommier est filmée dans la rue des Jeûneurs (où elle réside) en train d'arracher les portraits des otages retenus à Gaza depuis le 7 octobre puis crier « Israël assassin !... Yes, I am a terrorist »[56],[57],[58]. Écrivain[Notes 1], chercheuse, spécialiste de l'Égypte, ex-chargée de cours à Sciences Po Paris, elle intervient dans les media français (France Culture, France Inter, RFI, Europe 1, France 24...), alors que sur les réseaux sociaux, elle compare notamment « les attaques terroristes du Hamas à la résistance française contre l’occupation nazie »[58],[59]. À la demande de la ministre Catherine Colonna, une enquête administrative est diligentée sur les conditions de son recrutement au Quai d'Orsay[60],[61].
Alors que les signalements de menaces personnelles et d'actes antisémites se multiplient en France depuis l'agression du 7 octobre et le début de la guerre entre le Hamas et Israël, le parquet de Paris est saisi mais la population juive s'inquiète[62]. Le ministre Gérald Darmanin fait rapidement placer quelque 10 000 membres des forces de l’ordre devant 580 sites (écoles juives, associations cultuelles et synagogues)[63] et renforce le niveau de sécurisation de plusieurs personnalités françaises[64]. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, affirme que « la France n'est pas antisémite » mais qu'il existe une « espèce d'antisémitisme rampant, latent, qui est en train d'exploser, parce qu'il y a ce conflit israélo-palestinien »[42].
L'A.P.-H.P. porte plainte après la découverte sur les murs jouxtant la faculté de médecine de l'hôpital Bichat à Paris, le 7 novembre, de « tags à caractère antisémite » : « Free Palestine », « Décolonisons la médecine », « Fuck antisémitisme » ou « Fuck apartheid » aux couleurs du drapeau palestinien. L'ensemble des syndicats représentatifs des médecins libéraux, des étudiants et internes en médecine, condamne « fermement » cette fresque antisémite[65],[66].
S'exprimant publiquement le 8 novembre sur la montée de l'antisémitisme et l'intransigeance de la République sur le sujet, Emmanuel Macron met les Français en garde contre un amalgame entre « le rejet des musulmans et le soutien des juifs »[67].
Ce même jour, face à la recrudescence des actes antisémites en France, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France voudrait que « les juges puissent obliger » les personnes coupables d’antisémitisme à voir le film des attaques du Hamas du 7 octobre, à l'image du début du procès de Nuremberg, en 1946 où l'« on a obligé tout le monde à visionner les images des atrocités »[68].
Entre le 7 octobre et le 17 décembre, plus de 1 200 Juifs français ont ouvert un dossier d'Aliya pour migrer vers Israël, soit une augmentation de 430 % par rapport à l’année dernière. Beaucoup sont motivés par une combinaison de solidarité avec Israël et par la montée de l’antisémitisme en France[69].
Un rapport publié fin janvier 2024, environ trois mois et demi après l'attaque du 7 octobre, documente une augmentation significative des actes antisémites en France. Le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) fait état d'une hausse de 1 000 % des incidents antisémites en 2023 par rapport à l'année précédente, totalisant 1 676 actes enregistrés. La majorité de ces incidents visent des individus, impliquant des propos et des gestes menaçants. Il convient de noter que l’augmentation des actes antisémites n’est pas uniquement liée à la réponse israélienne à l’attaque du 7 octobre ; cela s’est produit immédiatement après la diffusion des massacres du 7 octobre[70]. Le SPCJ identifie la « Palestine » comme un facteur important, mentionné dans près d'un tiers des actes antisémites depuis le 7 octobre. De plus, les Juifs français déclarent se sentir de plus en plus en insécurité, avec une augmentation de 1 500 % des actes antisémites dans la sphère privée et une augmentation de 1 200 % des actes antisémites dans les écoles ou les établissements éducatifs, souvent liés au nazisme[70].
Le , lors de l'hommage national aux victimes françaises du Hamas, le président Emmanuel Macron qualifie l'attaque du 7 octobre 2023 comme étant « le plus grand massacre antisémite de notre siècle »[71], ce qui lui vaut les critiques de la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, qui précise que « les victimes du 7/10 n'ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction de l'oppression d'Israël »[72].
Le , le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, demande « un renforcement immédiat » de la protection de la communauté juive en France « compte tenu [...] des tensions au Proche-Orient qui ont connu une brutale augmentation ces derniers jours », faisant référence, selon Le Figaro, à la fusillade du convoi humanitaire d'Al-Rashid au cours de laquelle une centaine de Palestiniens ont été tués[73].
Une enquête de L'Express datant du 3 octobre 2024, près d'un an après le début de la guerre, révèle que les agressions antisémites représentent désormais 57 % de l’ensemble des agressions racistes et antireligieuses dans le pays, alors que les juifs comptent pour moins de 1 % de la population française[74]. Le même jour, l'éducation nationale révèle que les actes recensés à l'école ont été multipliét par quatre en un an[75].
Le 12 mars 2024, une centaine d'étudiants occupe un amphithéâtre Émile Boutmy de l'établissement de Sciences Po Paris renommé pour l'occasion « amphithéâtre Gaza »[76]. Une étudiante de l'UEJF a été « empêchée d'accéder à l'amphithéâtre ». Dans un communiqué de presse, la direction déclare saisir « la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables ». De nombreuses réactions politiques dont Sylvie Retailleau annonce se rendre sur place tandis qu'Aurore Bergé dénonce un acte antisémite[77]. Rima Hassan, incluse dans la liste de La France insoumise qui s'y exprimée comme intervenante récemment lors d'une conférence comme intervenante pour y aborder la condition « des réfugié.e.s palestiniens et le rôle crucial de l’UNRWA[78] », affiche son soutien aux étudiants solidaires à la Palestine. Le CRIF, Yonathan Arfi déplore un '« antisémitisme d'atmosphère"[77] ». Cet événement suscite de nombreuses réactions politiques dont le déplacement du Premier ministre Gabriel Attal dont la visite est jugée « inopinée » par les doyens et directeurs des centres de recherche et qui porte atteinte à la liberté académique[79]. Le Sénat lance une « mission flash » pour connaître la réalité de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur[80].
Le 4 novembre, une femme juive est poignardée à Lyon et une croix gammée est taguée sur son domicile[81].
Le 1er mars, un sexagénaire sortant d’une synagogue est frappé dans le XXème arrondissement de Paris[82],[83]. Lors de l'agression, l'auteur évoque la guerre à Gaza. Gérard Darmanin confirme les éléments d'un acte antisémite et annonce renforcer la sécurité des lieux de culte[84]. Un homme est interpellé quelques jours après l'agression, préalablement condamné pour des faits similaires[85].
Lors de la manifestation du 8 mars pour la Journée des droits des femmes, des manifestantes du mouvement Nous vivrons et No Silence, collectif créé pour dénoncer les crimes sexuels du 7 octobre sont autorisés par le comité organisateur pour intégrer le cortège et font le choix de ne pas défiler avec le drapeau israëlien pour éviter toute tension. Rapidement, des insultes et des jets de projectiles impliquent que les manifestantes sont exfiltrés par les forces de l’ordre[86].
Crimes sexuels
Le , un homme est suspecté d'avoir violé, séquestré et menacé de mort une femme de confession juive dans un appartement de Gennevilliers. Lors de son interpellation, il aurait justifié ses actes par le « désir de venger la Palestine »[87],[88].
Le , deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen pour le viol d’une adolescente de 12 ans commis en réunion avec « violences, menaces de mort et injures antisémites » dans un local désaffecté de Courbevoie[89]. Les circonstances du viol et des violences dénoncés par la victime aux enquêteurs : que l'un des adolescents mis en cause lui avait « posé des questions concernant sa religion juive », lui demandant pourquoi elle n'en parlait pas, lui posant des questions sur Israël et traitée de « sale juive ». L'un des agresseurs a filmé la scène, un autre l'a menacée de mort si elle dénonçait les faits à la police. L'un d'eux aurait d'ailleurs demandé à ce qu'elle ramène 200 euros sans rien dire à personne[90]. Dans un contexte de campagnes législatives, les personnalités politiques s'emparent du fait-divers dénonçant l'antisémitisme[91] tandis que le Président Macron demande « un temps d’échanges » sur le racisme et l’antisémitisme dans les établissements scolaires[92].
Durant la nuit du 26 au 27 octobre 2023 dans le 10e arrondissement de Paris, un riverain signale à la police des individus qui taguent des étoiles de David - symbole de la religion juive - peintes au pochoir . Placé en garde à vue, le couple de nationalité moldave en situation irrégulière sont placés en centre de rétention et expulsés. Une dizaine d’étoiles taguées sont constatés et vite effacées. L’opération passe alors inaperçue[93]. Trois nuits plus tard, une seconde équipe peint environ 250 étoiles de David bleues retrouvés en banlieue parisienne sur des murs de maisons, de banques et d'établissements publics dans les villes de Saint-Ouen-sur-Seine, Aubervilliers ou Vanves puis dans les XIIIe, XIVe, XVe et XVIIIe arrondissements de Paris[94]. Contrairement à la précédente affaire, l'ampleur des tags découverts le 31 octobre au matin sur les murs d’habitations et de commerces implique que l'événement est médiatisée et dénoncé par certains comme un acte antisémite inquiétant[95]. La police établit un lien entre les deux affaires compte tenu des modes opératoires communs[93]. L'enquête conduit à l'arrestation d'un couple de Moldaves en situation irrégulière, soupçonnés d'avoir agi pour un commanditaire dans un but de provocation, sans que l'on sache si ces étoiles au dessin sophistiqué se voulaient un acte de revendication pro-israélien ou un acte antisémite. Leur expulsion précipitée et le peu d'informations fournies par les autorités suscitent des interrogations, en comparaison avec les réactions habituelles face à d'autres actes antisémites[96]. Un commanditaire serait Anatoliï Prizenko, homme d’affaires moldave pro-Kremlin[97], qui souhaitait selon lui « soutenir les juifs d'Europe »[98]. L'enquête de VIGINUM et des services de renseignement établit un lien avec l'opération de désinformation Doppelgänger. Le 9 novembre, un communiqué officiel de la diplomatie française condamne une ingérence numérique russe, en particulier l’implication de nombreux comptes attribués au réseau Doppelgänger, dans la publication et l'amplification artificielle de la diffusion des photos des étoiles de David taguées sur les réseaux sociaux qu’ils ont été les premiers à propager en ligne[99],[100].
Durant la nuit du nuit du 13 mai au 14 mai 2024, des dizaines de mains rouges, qui renvoient à un symbole controversé, ont été taguées à l’extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris portant les noms d'environ 3 900 hommes et femmes ayant reçu le titre de « Juste parmi les Nations », pour leurs actes de bravoure et de solidarité. D’après Ariel Weil, le maire PS de Paris-Centre, plusieurs autres lieux du quartier du Marais, comme des écoles ou des crèches, ont aussi été tagués[101]. Cet événement a eu lieu le jour de la commémoration de la rafle du billet vert, quand 3700 Juifs de la région parisienne ont été arrêtés puis déportés. Dans un communiqué, le Mémorial de la Shoah se déclare indigné et annonce porter plainte. Depuis l'attaque du 7 octobre du Hamas sur Israël, il est utilisé dans les manifestations pro-palestiniennes pour appeler au cessez-le-feu en solidarité envers les victimes civiles, et notamment en France par des étudiants de Sciences Po. Initialement, ce signe renvoie au lynchage de réservistes israéliens à Ramallah en 2000 au début de la seconde intifada. Concernant sa signification Ariel Weil déclare : « À présent que les significations de ces mains sont bien connues, il n’y a pas d’explication bienveillante possible »[102]. De nombreuses réactions de personnalités politiques et religieuses ont fait part de leurs indignations en soulignant le caractère antisémite[103] dont le Président Macron en déclarant sur le réseau X « La République, comme toujours, demeurera inflexible face à l'odieux antisémitisme »[104]. Pour François Saltiel, avant de pouvoir analyser pleinement cet acte, il faudrait attendre les conclusions de l'enquête de VIGINUM, qui explore la piste d’une nouvelle manœuvre étrangère qui pourraient « être l’œuvre d’individus cherchant à nous désunir »[105]. Selon le Canard enchaîné, il s'agirait d'un procédé similaire aux tags d'étoiles bleues, à savoir une action effectuée pour un commanditaire étranger, et qui serait en lien avec la Russie. Les enquêteurs, grâce aux images de vidéosurveillance et le bornage de leurs téléphones portables, ont identifié trois hommes bulgares, deux effectuant la profanation et un complice les filmant[106].
Le aux alentours de 6h45 du matin, un homme tente de mettre le feu à une synagogue à Rouen. Quand les forces de l'ordre arrivent sur place, elles découvrent un homme sur le toit, armé d'un couteau et d'une barre de fer. L'un des policiers fait usage de son arme face à l'homme brandissant le couteau, le blessant mortellement[107]. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qualifie l'événement comme étant un « acte antisémite qui s'en prend à un lieu sacré pour la République »[108]. Par la suite, Gérald Darmanin décore le policier qui a neutralisé l'assaillant ainsi que les fonctionnaires de police et les sapeurs-pompiers[109]. Une semaine après l’incendie, le maire de la ville publie sur les réseaux sociaux un courrier aux relents antisémites qu’il a reçu après avoir manifesté son soutien à la communauté juive, afin de démontrer l'existence d'un antisémitisme décomplexé[110].
Le 24 août 2024, peu avant 8 h 30, le principal suspect El Hussein Khenfri est filmé par des caméras de vidéosurveillance, le visage découvert et un drapeau palestinien déployé autour de la taille, alors qu'il tentait de mettre le feu autour de la synagogue Beth Yaacov à le Grande-Motte, avant l'office matinal du shabbat qui accueille habituellement de nombreux fidèles[111]. Il reconnait les faits dès sa première audition et expliqué avoir agi pour soutenir la cause palestinienne. Dans un communiqué diffusé mercredi après-midi, le Pnat (Parquet national antiterroriste) détaille dans ses réquisitions et explique que s'était "radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et [nourrissait] également, de longue date, une haine des juifs, plus spécialement focalisée sur la situation en Palestine"[112].
À Berlin, les maisons de plusieurs Juifs sont marquées d'une étoile de David, faisant écho au marquage des maisons et des entreprises juives pendant le nazisme[113],[114].
Le 18 octobre, deux cocktails Molotov sont lancés sur une synagogue du quartier Mitte, au centre de Berlin. Une personne est arrêtée[115]. À la suite de l'attentat à la bombe incendiaire, le chancelier allemand Olaf Scholz déclare : « Les attaques contre les institutions juives et les actes de violence dans nos rues sont ignobles et ne peuvent être tolérés. L'antisémitisme n'a pas sa place en Allemagne »[116],[117].
Le 22 octobre, le chancelier Scholz déclare : « Je suis profondément indigné par la manière dont la haine antisémite et l'agitation inhumaine se sont manifestées depuis ce fatidique 7 octobre, sur Internet, dans les médias sociaux du monde entier et, de manière honteuse, également ici en Allemagne, plus que tout autre endroit. C'est pourquoi notre 'plus jamais ça' doit être incassable »[118].
À la suite de la guerre entre Israël et le Hamas, plusieurs étudiants israéliens de l'Université Stradiņš de Riga auraient reçu des textes haineux de la part d'autres étudiants étrangers, une personne ayant contacté le service de sécurité de l'État en raison d'expressions et de menaces antisémites. Le ministère de l'Éducation et des Sciences déclare évaluer la situation à l'université concernant d'éventuels conflits entre étudiants étrangers en relation avec le conflit israélo-palestinien, tandis que le Service de sécurité de l'État confirme enquêter sur la situation[119].
Le ministre letton des Affaires étrangères, Krišjānis Kariņš, déclare : « La Lettonie doit avoir une tolérance zéro à l'égard de toute manifestation d'incitation à la haine ethnique, et d'éventuels conflits entre étudiants étrangers de l'Université Stradins de Riga (RSU) doivent être pris très au sérieux », soulignant que « si les étudiants de la RSU incitent à la haine ethnique, cela pourra entraîner non seulement l'expulsion de l'université, mais aussi du pays »[120].
À la suite des attentats du 7 octobre, la communauté juive locale exprime sa crainte que les troubles au Moyen-Orient ne s'étendent aux Pays-Bas, citant des tendances historiques[121]. Le coordinateur national de lutte contre l'antisémitisme du gouvernement néerlandais et le groupe d'intérêt Centrum Informatie en Documentatie Israel (CIDI) signale une augmentation considérable des expressions antisémites depuis l'escalade des hostilités[122]. Les incidents enregistrés, collectés conformément à la définition de l'antisémitisme de l'IHRA[123], comprennent des actes de vandalisme, de violence verbale et physique, d'intimidation et de harcèlement[124],[125].
Le 25 octobre 2023, le CIDI porte plainte contre le propriétaire du compte Instagram populaire Cestmocro et plusieurs de ses abonnés pour incitation à la haine et à la violence contre les Juifs. Il appelle également le cabinet des ministres à prendre une position explicite « contre cette forme d'incitation à l'encontre de la communauté juive »[126],[127]. Instagram supprime le compte Cestmocrotv du même propriétaire le 8 novembre[128].
Le 9 novembre 2023, une caricature éditoriale de Jos Collignon dans de Volkskrant suscite la controverse pour avoir décrit le CIDI comme un appendice du « bras long d'Israël » et pour avoir prétendument banalisé les préoccupations juives[129].
En décembre 2023, les procureurs allemands annoncent l'arrestation de quatre membres présumés du Hamas, dont un ressortissant néerlandais appréhendé à Rotterdam. Le groupe aurait prévu d'attaquer des sites juifs[130].
Des accusations d’antisémitisme sont soulevées après le report d'une série de conférences sur l’Holocauste à l’Université des Sciences Appliquées (HU) d’Utrecht en janvier 2024, à la suite de critiques de militants pro-palestiniens sur l’implication du CIDI dans l’élaboration du programme[131],[132]. Dans un communiqué, l'université annonce avoir besoin de « plus de temps pour situer les événements du 7 octobre et au-delà dans une perspective plus large, en laissant de la place à diverses opinions et croyances », ajoutant plus tard que « la sécurité des intervenants, des étudiants, des enseignants et des visiteurs » ne peut être garanti »[133]. Le CIDI et son groupe d’intérêt Consultation juive centrale répondent négativement, remettant en question la relation entre l'éducation à l'Holocauste et le conflit israélo-palestinien et affirmant que l'HU a montré que « les menaces et l'intimidation fonctionnent ». Parmi les autres personnes ayant exprimé leur désapprobation figurent le grand rabbin néerlandais Binyomin Jacobs (en), le ministre démissionnaire de la Justice et de la Sécurité et dirigeant du VVD Dilan Yeşilgöz, le ministre démissionnaire de l'Éducation, de la Culture et de la Science Robbert Dijkgraaf (en), le dirigeant du NSC Pieter Omtzigt et la dirigeante du BBB Caroline van der Plas[132],[134],[135].
Lors d'une manifestation pro-palestinienne à Varsovie le 21 octobre, un étudiant en médecine norvégien est photographié tenant une affiche antisémite montrant le drapeau d'Israël dans une poubelle à côté du texte « Gardez le monde propre »[136],[137].
Le 12 décembre, le député polonais d'extrême droite Grzegorz Braun utilise un extincteur sur une menorah allumée et la retire du mur lors d'une célébration de Hanoucca impliquant des dirigeants juifs polonais et l'ambassadeur d'Israël au parlement du pays[138]. Braun déclaré : « Il ne peut y avoir de place pour les actes de ce culte talmudique raciste, tribal et sauvage dans les locaux du Sejm ». En conséquence, celui-ci est expulsé du Parlement et ses actions sont condamnées par plusieurs hommes politiques polonais et par son propre parti[139],[140].
Le , l'aéroport de Makhatchkala, capitale de la république russe à majorité musulmane du Daghestan[141], est pris d'assaut et doit fermer après son invasion jusqu'au tarmac par plusieurs centaines de manifestants propalestiniens agités, certains munis de drapeaux palestiniens et vociférant « Allah Akbar », à la recherche d'Israéliens et Juifs[142],[143] pour les lyncher, parmi notamment les passagers du vol WZ 4728 annoncé en provenance de Tel Aviv, qui sont restés enfermés dans l'avion au sol pendant des heures[144]. Des blessés sont déplorés dans cette tentative de pogrom : la police locale est restée immobile dans un premier temps[143]. Parallèlement, des dizaines d’autres personnes fouillent un hôtel de Khassaviourt qui hébergerait des « réfugiés juifs » et d'autres encore incendient le centre culturel juif en construction à Naltchik et y inscrivent des menaces antisémites telles que « mort aux juifs »[145]. Cette région du Caucase russe avec son antique petite communauté juive (environ 800 familles) est déjà en proie à de multiples incidents antisémites[143]. Israël rappelle alors la Russie à protéger ses citoyens et le Premier ministre israélien souligne qu'Israël « voit avec gravité les tentatives d’attaquer des citoyens israéliens et des juifs dans le monde »[146]. Certains affirment que le Kremlin serait l’instigateur de ce début de pogrom, tandis que le Kremlin accuse l’Ukraine d’y avoir joué un « rôle clé », ce que Kiev dément[145].
Le 18 octobre 2023, la synagogue Or Zaruah à Melilla, une enclave espagnole en Afrique du Nord, est attaquée par une foule scandant « Israël meurtrier » tout en agitant des drapeaux palestiniens[147],[148],[149].
Le 4 novembre, des manifestants pro-palestiniens ont brûlé un drapeau israélien et scandé « bombardez Israël » devant la synagogue de Malmö. Le Congrès juif européen a condamné l'incident : « Intimider la communauté juive et la blâmer pour les événements du Moyen-Orient est un antisémitisme flagrant »[150].
Le journal juif turc Şalom signale une augmentation des cas d'antisémitisme et des discours de haine sur Twitter[151].
Le 13 octobre 2023, le Premier ministre britannique Rishi Sunak annonce une « augmentation franchement dégoûtante des incidents antisémites »[152]. Le 20 octobre 2023, selon la police métropolitaine, les crimes haineux contre les Juifs ont augmenté de 1 350 % depuis le début de la guerre[153]. Depuis le 7 octobre, des milliers de personnes défilent chaque week-end pour la Palestine d'une manière consécutive[154]. Si certains manifestants mettent en avant la liberté d'expression, d'autres, en revanche, dénoncent un environnement hostile à la communauté juive. Selon Robin Simcox, conseiller du gouvernement britannique en matière de lutte contre l'extrémisme, la capitale britannique serait devenue une "no-go zone" le week-end, du fait que les personnes de confession juive évitent de se rendre dans le centre de la capitale britannique le week-end par peur d'actes antisémites[155].
Le 12 février 2024, le comédien Paul Currie à la fin de son spectacle demande une standing ovation auprès de son public en sortant un drapeau ukrainien suivi d'un drapeau palestinien. Il cible et intimide publiquement plusieurs personnes du fait qu'elles aient refusés de saluer le drapeau palestinien et encourage son public à scander « foutez le camp » et « libérez la Palestine »[156]. Le Soho Theater de Londres s’est dit «désolé et attristé» après cet incident[157],[158].
Le 17 octobre 2023, le Premier ministre canadien Justin Trudeau déclare : « Depuis le début de ce conflit, il y a une montée très effrayante de l'antisémitisme chez nous »[159]. Le 8 novembre, il ajoute : « Nous assistons actuellement à une montée de l'antisémitisme terrifiante : des cocktails Molotov lancés sur des synagogues, d'horribles menaces de violence visant des entreprises juives, des garderies juives ciblées avec haine, cela doit cesser »[160],[161],[162].
Le 7 novembre, une tentative d'incendie criminel a lieu contre la synagogue de la Congrégation Beth Tikvah et un centre communautaire juif à Montréal[163],[164].
Eta Yudin, vice-présidente du Centre pour les affaires juives et israéliennes (CIJA), déclare que son organisation suit plus d'une douzaine de crimes de haine présumés et de plus de 25 « incidents haineux » au cours du mois suivant l'attaque du Hamas[164].
De nombreux cas d'antisémitisme sont signalés à l'Université Concordia, des étudiants juifs faisant face à des menaces verbales et physiques de la part d'autres étudiants et de membres du corps professoral[165].
Le 9 novembre à Montréal, deux écoles juives pour enfants, Talmud Torah Elementary et Yeshiva Gedola, ont la cible de tirs pendant la nuit, laissant des impacts de balles[166]. Le 12 novembre, la Yeshiva Gedola est visée une seconde fois par des tirs. Lors d'une conférence de presse ce jour-là, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, déclare : « La communauté juive de Montréal est actuellement attaquée »[167].
Peu après minuit le 27 novembre, un centre communautaire juif appartenant au Conseil de la communauté juive de Montréal est attaqué au cocktail Molotov[168].
Les étudiants et enseignants juifs du conseil scolaire du district de Peel se sont plaints au National Post d'antisémitisme et de menaces violentes. Un enseignant poste « Les Juifs sont le problème » dans un groupe Facebook privé tandis que des étudiants scandent « Nous appelons au génocide juif », lors d'une manifestation[169].
Le 25 mai 2024 aux alentours de 5 heures du matin à Toronto, des individus ont ouvert le feu sur la façade d’une école primaire confessionnelle juive pour filles, endommageant la façade de l’établissement, sans faire de victimes. Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, dénonce un acte antisémite en déclarant « Les auteurs de cet acte antisémite éhonté doivent être traduits en justice »[170],[171].
Le 9 octobre, une soucca à l'Université polytechnique de l’État de Californie, Humboldt est vandalisée avec des graffitis anti-israéliens[172]. Le 10 octobre, un homme calaisse les portes vitrées d'une synagogue et d'un café à Fresno, en Californie, une note indiquant « Toutes les entreprises juives seront ciblées »[173]. Le 11 octobre, à l'Université de Columbia, une femme agresse un Israélien avec un bâton après avoir déchiré des affiches avec des photos et des informations sur des Israéliens kidnappés. Elle est accusée d'un crime de haine[174]. Le 11 octobre, un homme est arrêté pour avoir envoyé des courriels menaçants à une synagogue de Charlotte, en Caroline du Nord[175]. Le 14 octobre, un homme du Grand Central Terminal de New York frappe une femme au visage en revendiquant son acte par la religion de celle-ci[176].
Le 15 octobre, à Berkeley, en Californie, un panneau publicitaire criant à l'antisémitisme est dégradé par des graffitis antisémites et anti-israéliens faisant l'éloge des attaques du Hamas. Plusieurs bâtiments de San Francisco sont vandalisés avec des messages similaires, suscitant la condamnation du maire de London Breed et du procureur de district Brooke Jenkins (en)[177]. Environ sept membres de White Lives Matter California ont organisé une manifestation sur un pont à Walnut Creek, brandissant des pancartes indiquant « Plus de guerres pour I$rael » et faisant la promotion du film de propagande néo-nazi Europa : The Last Battle[178]. Le professeur Russell Rickford de l'Université Cornell s'est exprimé lors d'un rassemblement le 15 octobre, affirmant avoir trouvé l'attaque du Hamas « exaltante » avant d'apprendre qu'elle visait des civils. Les dirigeants de Cornell ont condamné ses propos et la sénatrice Kirsten Gillibrand et la députée Claudia Tenney ont demandé son licenciement[179].
Le 19 octobre, le bureau du contrôleur de l'Illinois licencie l'une de ses avocates, Sarah Chowdhury, en raison de propos antisémites qu'elle a tenus sur la page Instagram d'un autre avocat juif. Chowdhury est également licenciée de son poste de présidente de l'Association du Barreau d'Asie du Sud de Chicago[180]. Le 20 octobre, un bâtiment voisin d'une confrérie juive de l'Université de Pennsylvanie est vandalisé avec des graffitis antisémites indiquant « Les Juifs contre les Nazis »[181].
Un homme est entré par effraction dans la maison d'une famille juive à Los Angeles le 25 octobre, criant « Libérez la Palestine » et « Tuez les Juifs »[182]. Le 25 octobre, l’Anti-Defamation League (ADL) signale une augmentation de 388 % des incidents antisémites aux États-Unis depuis le début de la guerre, notamment des agressions, du harcèlement et du vandalisme[183]. Le 29 octobre, des menaces contre la communauté juive de l'Université Cornell sont publiées en ligne, menaçant de tirer, de violer et d’assassiner des étudiants juifs et encourageant la violence à leur encontre. Le FBI enquête sur cet incident, considéré comme un crime de haine. Le 31 octobre, la police de l'État de New York annonce détenir une personne d'intérêt en garde à vue[184],[185]. Le 3 novembre, CNN rapporte l'arrestation du ressortissant jordanien Sohaib Abuayyash, 20 ans, pour avoir planifié un attentat terroriste contre la communauté juive de Houston, au Texas[186]. À l'Université du Massachusetts, un étudiant juif participant à un événement pacifique le 3 novembre appelant à la libération des otages est attaqué par un autre étudiant[187].
Fin octobre, les États-Unis constatent une augmentation de 400 % d'actes antisémites sur leur sol par rapport à l'année 2022[188]. Le FBI alerte sur le risque d'attaques antisémites - et islamophobes - inspirées par le conflit Israël-Hamas sur le territoire américain[189].
Paul Kessler (en), un homme juif âgé, est mortellement blessé après avoir été impliqué dans une altercation avec un manifestant pro-palestinien alors que tous deux assistaient à des manifestations en duel le 5 novembre à Westlake Village, dans le comté de Los Angeles, en Californie. L'enquête sur sa mort est toujours en cours[190]. Le 6 novembre, une femme est arrêtée après avoir percuté avec sa voiture une école israélite noire hébraïque à Indianapolis, croyant à tort qu'il s'agissait d'une « école israélienne »[191]. Le 7 décembre, un homme tire deux coups de fusil de chasse en l'air à l'extérieur d'une synagogue à Albany et fait des déclarations menaçantes, mais aucun blessé n'est signalé. Le tireur est identifié comme étant Mufid Fawaz Alkhader, un résident de Schenectady âgé de 28 ans et né en Irak[192].
Le 11 novembre 2023, The Intercept rapporte que l'Anti-Defamation League inclut les rassemblements juifs contre la guerre et la paix dans son analyse des attaques antisémites[193]. Le 30 décembre, Bernie Steinberg, l'ancien directeur de Harvard Hillel, déclare au Harvard Crimson que les militants pro-israéliens devront cesser de « transformer en armes » les accusations d'antisémitisme contre l'activisme pro-palestinien, écrivant : « Il n'est pas antisémite d'exiger justice pour tous les Palestiniens vivant sur leurs terres ancestrales »[194].
En janvier 2024, un match entre les équipes universitaires de filles de la Leffell School et de la Roosevelt High School Early College Studies à Yonkers est arrêté lorsque les étudiants de Roosevelt commencent à lancer des insultes antisémites contre les étudiants de Leffell[195],[196].
Le 9 octobre, les participants à un rassemblement pro-palestinien organisé à Sydney par le Palestine Action Group auraient scandé « Gazez les Juifs » devant l'Opéra de Sydney[197]; cependant, un examen ultérieur de la police révèlent que la phrase scandée était « où sont les Juifs » et des preuves de chants « offensants et totalement inacceptables » sont cependant prononcés lors du rassemblement[198]. Le 10 octobre, plusieurs individus à Melbourne profèrent des menaces de mort contre des Juifs : un groupe harcèlent un rabbin et son fils tandis qu'un autre affirme vouloir « chasser les Juifs »[197]. Le 11 octobre, un homme de Bellevue Hill, en Nouvelle-Galles du Sud, menace de mort quatre adolescents juifs dans une voiture arborant un drapeau israélien avant d'être ensuite arrêté et inculpé[197].
Le 12 octobre, le Conseil exécutif de la communauté juive australienne (ECAJ) reçoit une menace de mort sur Instagram, citant « Nous venons bientôt vous chercher, de l'ouest de Sydney » à côté de l'image d'un homme sur le point d'être décapité par l'Etat islamique[197]. Le 13 octobre, trois hommes ont effectuent un salut nazi devant le musée juif de Sydney. À Melbourne, plusieurs cas de graffitis antisémites ont été signalés[197]. Le 14 octobre, 20 à 30 membres du Réseau national-socialiste néo-nazi défilent dans la gare de Flinders Street à Melbourne, brandissant une banderole sur laquelle est écrit « Dénoncez le pouvoir juif » et distribuant de la littérature néonazie[197].
Entre octobre et décembre 2023, l’Australie connait une montée de l’antisémitisme et de l'islamophobie à la suite du déclenchement des hostilités entre Israël et le Hamas le 7 octobre[199],[200]. Entre le 7 octobre et le 8 novembre, l'ECAJ a enregistré 221 incidents antisémites, dont 42 en une seule semaine. Les incidents de crimes haineux documentés comprennent des crachats sur des femmes, des menaces d'armes à feu, des menaces contre des synagogues et des écoles juives, des graffitis, des dommages matériels, des courriers haineux et des violences verbales. La police de Victoria a également enregistré 72 rapports d'incidents antisémites entre le 7 octobre et le 9 novembre, donnant lieu à 37 enquêtes et 10 arrestations. La directrice de recherche de l'ECAJ, Julie Nathan, estime que de nombreux incidents antisémites n'ont pas été signalés[200]. Au 9 décembre 2023, l'ECAJ estime l'augmentation à 591 % des incidents antisémites signalés en Australie en 2023[199].
Le 7 novembre, des graffitis pro-palestiniens sont tagués sur la clôture du centre Beth Shalom, dans la banlieue d'Epsom à Auckland. Une tentative d'incendie a également eu lieu. Google Maps avait répertorié par erreur la propriété comme étant le consulat israélien local. L'incident est condamné par le député du parti ACT, David Seymour, qui a signalé l'affaire à la police[201].
À la mi-novembre 2023, le ministère néo-zélandais des Affaires intérieures (DIA) et The Disinformation Project signalent une recrudescence de l'antisémitisme et de l'islamophobie en Nouvelle-Zélande à la suite de la guerre entre Israël et le Hamas. Des contenus antisémites refont surface sur les réseaux sociaux et sur les plateformes de jeux. Selon Kate Hannah, chercheuse au Disinformation Project, les Juifs néo-zélandais sont de plus en plus confondus avec tous les Israéliens et le gouvernement israélien. Selon elle, ces attitudes sont antisémites, xénophobes et contribuent à diviser la société néo-zélandaise. De même, la porte-parole du Conseil juif de Nouvelle-Zélande, Juliet Moses, signale une recrudescence des menaces antisémites de violence, des menaces de mort et autres abus, tant en ligne que hors ligne, depuis le 7 octobre[202].
À la mi-décembre 2023, une enquête menée par le centre de l'Holocauste de Nouvelle-Zélande révèlent que les enfants juifs néo-zélandais sont confrontés à une augmentation des abus antisémites, de l'intimidation et du harcèlement. Alors que le Centre de l’Holocauste traite habituellement deux plaintes officielles pour antisémites chaque année, le nombre de plaintes a quintuplé au cours des deux derniers mois depuis le 7 octobre 2023. Selon le Centre de l'Holocauste, 40 % des incidents signalés dans l'enquête impliquent des allégations déshumanisantes et diabolisantes à l'égard des Juifs. Cependant, seulement 40 % des parents ont signalé ces incidents à leur école, la majorité préférant résoudre le problème avec le parent de l'enfant intimidateur[203].
Le 18 octobre, les ambassades américaine et israélienne à Buenos Aires ont reçu des alertes à la bombe par courrier électronique, dont une citant « Juifs, nous allons tous vous tuer ». En réponse, la police fédérale a évacué les environs des ambassades et une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine des menaces[204].
Le 30 décembre, trois ressortissants étrangers du Liban et de Syrie sont arrêtés, soupçonnés d'avoir planifié une attaque alors que le pays organise les Jeux Maccabiades[205]. Les trois hommes, qui attendaient apparemment un colis de 35 kilos en provenance du Yémen, sont soupçonnés de faire partie d'une cellule terroriste et ont loué des chambres dans un hôtel situé à seulement deux pâtés de maisons de l'ambassade israélienne[206].
Le 8 novembre, les autorités brésiliennes annoncent avoir arrêté deux suspects dans le cadre d'un complot terroriste soutenu par le Hezbollah visant à attaquer des synagogues et d'autres cibles juives dans le pays[207].
Le 8 octobre, une colonne de l'ambassade d'Israël à Bogotá est vandalisée avec une croix gammée, une étoile de David et le mot « terreur » en hébreu[208].