Naissance |
Metz |
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Décès |
Paris |
Nationalité | Française |
Profession | Chirurgien, physiologiste, professeur d'université (d), encyclopédiste et médecin |
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Membre de | Académie nationale de chirurgie, Académie nationale de médecine et Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen |
Antoine Louis, né le à Metz et mort le à Paris, est un chirurgien militaire français. Son rôle de médecin légiste fut crucial dans l’affaire Calas. Il est l'un des contributeurs à l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert pour les articles consacrés à la chirurgie et l'un des concepteurs de la guillotine, d'abord appelée « louisette » ou « louison »[1].
Fils d'un chirurgien militaire, Antoine Louis naît le à Metz. Il est baptisé en la paroisse Saint-Victor, son parrain étant Antoine Boyer, un maître chirurgien. Il devient docteur en droit et docteur en médecine des facultés de Paris. Il embrasse la carrière de son père, qui est alors son premier maître. La guerre de succession d'Autriche fait rage et à l’âge de 21 ans, Antoine Louis a déjà fait plusieurs campagnes en qualité d’aide, puis de chirurgien-major de régiment.
Sa thèse, De vulneribus Capitis, date de 1749, mais on ne sait pas s’il la présente à l’université de Halle ou à Paris. La Peyronie l’appelle. Nommé gagnant maîtrise par concours, il ne s’entend pas avec les frères de la Charité et retourne à l’armée du Haut-Rhin, puis revient à Paris.
Il y est professeur de physiologie, chirurgien de La Salpêtrière (où il voulut être enterré), deux fois prévôt des chirurgiens et deux fois couronné par l’académie, dont il est membre associé à 23 ans (1746). Il a publié une réformation de la subordination des chirurgiens aux médecins (1748), un cours de chirurgie pratique sur les plaies par armes à feu (1746), pris une part prépondérante à la rédaction des 3e, 4e et 5e volumes des mémoires de l’Académie royale de chirurgie, après avoir aidé Morand à préparer le 2°. On le dit parfait académicien, théoricien, opérateur de second ordre, mais le jugement est à réviser : J.L. Faure assure que son manuel opératoire de la hernie étranglée situe son génie. Une lettre de Voltaire, exhumée en 1952, le montre assez hardi pour sectionner deux nerfs dans un syndrome douloureux de la face, sur le conseil de Tronchin, et obtenir la guérison du malade.
Maître, il a réussi en 1785, à assurer le choix de Desault comme chirurgien de l’Hôtel-Dieu ; il a eu pour élèves entre autres, Larrey, Percy, François-Emmanuel Fodéré, qui publia, sur ses instances, son traité de médecine légale. Dans Jacques le fataliste, Diderot le loue comme chirurgien d’armée ; de plus, il a été pour lui, l’un des précieux rédacteurs de l'Encyclopédie : anatomiste, il a décrit le bassin, les artères carotides, le cristallin, l’étrier, les parotides, les muscles obturateurs ; accoucheur, il a étudié la césarienne et le forceps ; pathologiste, donné une description du lupus du nez ; thérapeute, réduit les indications de la saignée et stigmatise ses méfaits ; cultive l’histoire de la chirurgie qui est, selon lui : « L’objet le plus capable de captiver l’application d’une âme élevée ». On lui doit la traduction française du De Morbis Venereis de Jean Astruc ; et, par ses expériences sur des moutons, la machine préconisée par le Dr Guillotin, qu’il modifia, faillit s’appeler la louison[2]. Le musée d'histoire de la médecine de Paris (12 rue de l'école de médecine Paris 5) conserve son buste attribué à Houdon.
Antoine Louis fut par ailleurs inspecteur général des hôpitaux militaires du Royaume et secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine. Il décéda le à Paris.