Antoine Rivalz débuta sa formation dans l'atelier de son père, Jean-Pierre Rivalz, architecte et peintre de l'hôtel de ville de Toulouse. Il reçut sa formation initiale par le sculpteur Marc Arcis et le dessinateur Raymond Lafage. Lors de son enseignement artistique, il s'intéressa particulièrement à l'étude des œuvres classiques et aux œuvres des maîtres italiens de sensibilité baroque.
Toulouse n'ayant pas d'école de dessin d'après un modèle vivant, il se rend à Paris pour parfaire sa formation, de 1685 à 1687, où il a suivi les cours de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Dès son retour à Toulouse, il aurait reçu ses deux premières commandes.
En 1687, il partit pour Rome où il allait demeurer pendant plus de dix ans. En 1694, il gagna le second prix de l'académie de Saint-Luc avec un dessin représentant La Chute des géants, derrière Antonio Balestra et Felice Nardi. À Rome, il se lia d'amitié avec des artistes, tels que Carlo Maratta, Luigi Garzi ou Benedetto Luti, et était de plus en plus sollicité pour des commandes, de familles romaines mais aussi toulousaines.
En 1703, dès son retour à Toulouse, il fut, nommé peintre de l'hôtel de ville de Toulouse, fonction qu'il conserva jusqu'à sa mort. Secondé par un important atelier, il reçut de très nombreuses commandes : tableaux commémoratifs, peintures d'ordonnances de sauvegarde et d'armoiries, projets et travaux d'architectures, des mandats d'expertise et de restauration d'œuvres, mais cette charge lui permettait surtout de nouer de fructueuses relations avec le patriciat toulousain et de bénéficier d'un quasi-monopole des commandes publiques, religieuses et privées à Toulouse.
Il épouse en 1703 sa cousine germaine Louise Rivalz, dont il aura six enfants. Son fils, Pierre Rivalz, dit le « chevalier Rivalz », fut aussi artiste et son importante collection privée de sculptures et épigraphies romaines fut au départ de la galerie des Antiques de Toulouse (aujourd'hui au Musée Saint-Raymond). Sa fille, Louise Rivalz, se maria en 1751 avec Jean-Baptiste Despax.
Riche des enseignements qu'il avait reçu, à Toulouse, à Paris et à Rome, il créa un style original et varié, influencé par l'art baroque, l'art classique, les traditions picturales du XVIIe siècle et l'héritage des écoles italiennes. Pour exemple, le sujet pour la porte de l'apothicaire du couvent des Cordeliers, un homme avec son mortier, est le même d'une ancienne enseigne peinte, Le Pileur de Poivre (en italien Il Pestapepe), traditionnellement attribué au peintre italien Melozzo da Forlì (Pinacothèque de Forlì)[2].
Il fit une synthèse personnelle brillante et bouleversa la vie artistique toulousaine, faisant le choix d'une esthétique résolument tournée vers le XVIIe siècle, résistant aux innovations de la peinture parisienne. Son influence, épaulée par sa position officielle, lui permit d'influencer à son tour, toute une génération d'artistes du XVIIIe siècle, engendrant une unité artistique qui fut la marque de l'école de peinture toulousaine.
Après sa mort, son œuvre fut perpétuée par d'illustres élèves tels que Guillaume Cammas ou Pierre Subleyras. Mais au début du XIXe siècle, il tomba dans un oubli qui dura plus de cent ans et ne fut réellement redécouvert qu'à partir des années 1940.
Louise Françoise Rivalz (1726-1755), mariée à Toulouse en 1751 avec Jean-Baptiste Despax (1710-1773) ;
Pétronille Rivalz ( -1732)
Jean Rivalz (†1666) ;
Antoine Rivalz marié à Labastide-d'Anjou en 1680 avec Marie Anne Poulaille (†1707)
Pierre Rivalz, frère cadet d'Antoine Rivalz, apprenti chez un drapier appelé Duraffé à partir de 1692, avant de s'établir comme marchand à Rome et à Macerata[7] ;
Louise Rivalz (†1741) mariée en 1703 avec son cousin, Antoine Rivalz.
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°30
↑Jules Momméja, « Le monument de Raymond de Lafage », Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, vol. 9, , p. 301 note1 (lire en ligne)
« Mort de Jean-Pierre Rivais, Peintre », Mercure de France, , p. 1417-1426 (lire en ligne)
[Raynal 1759] Jean Raynal, « Antoine Rivals », dans Histoire de la ville de Toulouse avec une notice des hommes illustres, une suite chronologique et historique des évêques et archevêques de cette ville, et une table générale des capitouls, depuis la réunion du comté de Toulouse à la Couronne, jusqu'à présent, Toulouse, Jean-François Forest, (lire en ligne), p. 388
[Dezallier d'Argenville 1762] Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres: avec leurs portraits gravés en taille-douce, t. 4, Paris, (lire en ligne), p. 352-360
[Fontenai 1776] Abbé de Fontenai, « Rivalz (Antoine) », dans Dictionnaire des artistes : ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs & danseurs, imprimeurs, horlogers & méchaniciens, t. 2, Paris, chez Vincent, (lire en ligne), p. 457-458
[Du Mège 1823] Alexandre Du Mège, Étienne-Léon de Lamothe-Langon et Jean Théodore Laurent-Gousse, « Rivalz (Antoine) », dans Biographie toulousaine ou Dictionnaire historique des personnages qui par des vertus, des talens, des écrits, de grandes actions, des fondations utiles, des opinions singulières, des erreurs, etc. se sont rendus célèbres dans la ville de Toulouse, ou qui ont contribué à son illustration, t. 2, Chez Louis Gabriel Michaud imprimeur-libraire, (lire en ligne), p. 301-313
[Mariette 1857-1858] Pierre-Jean Mariette, « Rivalz (Antoine) », dans Abecedario, t. IV Mocchi-Roberti, Paris, J. B. Dumoulin, 1857-1858 (lire en ligne), p. 401-404
[Parrocel 1890] Étienne-Antoine Parrocel, Histoire documentaire de l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille, t. II, Paris, Imprimerie Nationale, , 374 p. (lire en ligne), p. 306-309
[Lespinasse 1942-1945] Pierre Lespinasse et Robert Mesuret, « Documents inédits sur les Rivalz », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, 1942-1945, p. 199-225 (lire en ligne)
[Néouze 2000] Valérie Néouze, Le peintre Antoine Rivalz (1667-1735) : Thèse soutenue en 2000, École nationale des chartes, (lire en ligne)
[Escard-Bugat 2011] Myriam Escard-Bugat, « Le métier de peintre à Toulouse au XVIIIe siècle, entre transmission et échanges », dans Transmettre et échanger en Roussillon et en Languedoc XVIe – XVIIIe siècle : Sixièmes Journées d'histoire et histoire du droit et des institutions de l'Université de Perpignan Via Domitia, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 183 p. (ISBN978-2-354121-32-7), p. 169-183
[Trouvé 2016] Stéphanie Trouvé, « La légende de l'artiste : l'illustre Rivalz », dans Peintre et discours : La construction de l'école de Toulouse, XVIIe – XVIIIe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 471 p., p. 261-293