Aragnouet est une commune rurale qui compte 250 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 525 habitants en 1856. Ses habitants sont appelés les Aragnouetois ou Aragnouetoises.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat de montagne », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[8]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[9].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[8]
Moyenne annuelle de température : 8,7 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 7,8 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,9 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,9 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,2 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Génos », sur la commune de Génos, mise en service en 1969[13] et qui se trouve à 14 km à vol d'oiseau[14],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 7,8 °C et la hauteur de précipitations de 1 483,6 mm pour la période 1981-2010[15].
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Tarbes-Lourdes-Pyrénées », sur la commune d'Ossun, mise en service en 1946 et à 49 km[16], la température moyenne annuelle évolue de 12,2 °C pour la période 1971-2000[17], à 12,6 °C pour 1981-2010[18], puis à 12,9 °C pour 1991-2020[19].
la réserve naturelle nationale du Néouvielle, créée en 1935 et classée en 1968, occupe une superficie de 2 325 ha au nord-est du Pic de Néouvielle. est un site d'une grande richesse en faune et en flore. L’abri d’une haute crête, du pic de la Munia à l’Arbizon, et l’exposition générale du massif orienté au sud, confèrent à la réserve naturelle un micro climat plus chaud et plus sec, à l’origine du relèvement des limites de la vie. Le pin à crochets atteint ses records d’altitude (2 600 m) et le crapaud accoucheur vit jusqu’à 2 400 m, en restant têtard pendant près de 10 ans[27],[28].
« estaubé, Gavarnie, Troumouse et Barroude », d'une superficie de 9 479 ha, présente une végétation caractéristique de la haute montagne pyrénéenne sur calcaire et schistes, avec des pineraies de pins à crochets sur calcaire exceptionnelles et des formations du Caricion bicoloris atrofuscae très rares pour les Pyrénées[31] ;
le « pic Long Campbielh », d'une superficie de 8 174 ha, présente une végétation caractéristique de la haute montagne sur calcaire, schiste et granite, avec des stations rares, uniques ou exceptionnelles de diverses espèces, pour la France (Salix daphnoides, Lycopodium annotinum, Vicia argentea) ou pour la zone considérée (Tulipa australis)[32] ;
le « Néouvielle », d'une superficie de 6 176 ha, présente une végétation caractéristique de la haute montagne pyrénéenne siliceuse et des milieux humides et tourbeux d'altitude, avec des pineraies de pins à crochets à très haute altitude, des pineraies sylvestres et introgression des deux pins[33].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Huit ZNIEFF de type 1[Note 6] sont recensées sur la commune[34] :
Au , Aragnouet est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (95,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (48,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (27,8 %), forêts (20 %), prairies (2,5 %), eaux continentales[Note 8] (1,5 %)[46].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Neste et la Neste de Couplan. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIeContrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[49]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 1999, 2001, 2009 et 2013[50],[47].
Aragnouet est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2020-2029. Le précédent couvrait la période 2007-2017. L’emploi du feu est régi par deux types de réglementations. D’abord le code forestier et l’arrêté préfectoral du , qui réglementent l’emploi du feu à moins de 200 m des espaces naturels combustibles sur l’ensemble du département. Ensuite celle établie dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air, qui interdit le brûlage des déchets verts des particuliers. L’écobuage est quant à lui réglementé dans le cadre de commissions locales d’écobuage (CLE)[51]
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile et des tassements différentiels[52].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 5,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (44,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 199 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 43 sont en aléa moyen ou fort, soit 22 %, à comparer aux 75 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[53],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[54].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1989, 1999 et 2013 et par des glissements de terrain en 1992[47].
La commune est exposée aux risques d'avalanche. Les habitants exposés à ce risque doivent se renseigner, en mairie, de l’existence d’un plan de prévention des risques avalanches (PPRA). Le cas échéant, identifier les mesures applicables à l'habitation, identifier, au sein de l'habitation, la pièce avec la façade la moins exposée à l’aléa pouvant faire office, au besoin, de zone de confinement et équiper cette pièce avec un kit de situation d’urgence[55],[56].
La commune est en outre située en aval d'un barrage de classe A[Note 9]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[58].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Aragnouet est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[59].
Une hypothèse ferait venir le mot « Aragnouet » du gasconaragnou, prunelle en français[60],[61], accolé avec le suffixe occitan « -et » qui dérive du suffixe latin « -etum » désignant un endroit associé à la végétation.
Ainsi « Aragnouet » signifierait l'endroit où se trouvent des prunelles.
« Aragnouet » pourrait également provenir d'Aragonet, « petit Aragon ». En effet, comme le raconte Pierre de La Boulinière[62], à la conquête de la Peninsule ibérique par les Maures qui débuta en , quantité de chrétiens s’enfuirent vers la France et beaucoup d'Aragonais vinrent se réfugier en vallée d'Aure où ils furent accueillis. Mais le territoire habité ne pouvant suffire à tous, on installa les nouveaux venus dans la haute vallée encore inculte qui prit à cette occasion le nom de Val d'Aragonet[63], « petit Aragon ».
Une autre hypothèse ferait venir notamment « Aragnouet » d'aran (la vallée en basque) accolé à des suffixes diminutifs.
La commanderie d'Aragnouet est une commanderie templière construite entre 1160 et 1170 avant de devenir hospitalière, elle est alors desservie par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle était complétée d'un hospice aujourd'hui détruit, les Hospitaliers pouvaient ainsi héberger, jusqu'au 17e siècle, les voyageurs franchissant les cols. Au début du 14e siècle, la commanderie perd son statut de maison-mère au profit de la commanderie de Poucharramet. Pendant la Révolution, la chapelle a perdu toute son orfèvrerie. La chapelle a été classée en 1939, le clocher-mur en 1952[64].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[67]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[68].
En 2021, la commune comptait 250 habitants[Note 10], en évolution de +1,63 % par rapport à 2015 (Hautes-Pyrénées : +1,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La commune compte les usines électriques de Fabian (EDF, prenant les eaux des Nestesde la Géla, de Saux et de Badet) et d'Éget (SHEM, prenant les eaux du barrage de l'Oule, ainsi que de l'aval du barrage d'Orédon). Dans le bâtiment de l'usine SHEM d'Éget se situent également deux groupes de production gérés par EDF dans le cadre de la concession hydroélectrique de Fabian-les-Écharts. Les barrages de Cap de Long et d'Aubert sont également situés sur la commune d'Aragnouet, mais leurs eaux sont dérivées vers l'usine EDF de Pragnères.
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 170 personnes, parmi lesquelles on compte 83,5 % d'actifs (80 % ayant un emploi et 3,5 % de chômeurs) et 16,5 % d'inactifs[Note 12],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 10]. Elle compte 209 emplois en 2018, contre 196 en 2013 et 210 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 139, soit un indicateur de concentration d'emploi de 150,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 70,2 %[I 11].
Sur ces 139 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 94 travaillent dans la commune, soit 68 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 68,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 7,2 % les transports en commun, 15,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Parti : au premier d'or à deux pals de gueules, au second de gueules à deux croisettes pattées de huit pointes l'une sur l'autre la première d'argent sur laquelle broche en cœur un besant du même, la seconde d'azur[78].
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[10].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[29].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[57].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d'habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑(es) Ministère espagnol de l'agriculture, pêche et environnement, « GeoPortal », sur sig.mapama.es (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Dictionnaire gascon-français, dialecte du département du Gers par Justin Cénac-Moncaut, Justin Édouard Matthieu Cénac-Moncaut 1863 - ARAYGNOU, s. m., fruit du prunier sauvage ou de l'épine noire
↑"Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises, Tome III [1], page 99."
↑Comme on peut le voir sur la carte gravée en page 15 du Tome I [2] de l’Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises de Pierre de la Boulinière.