Ashtanga Vinyasa Yoga

Ashtanga Vinyasa Yoga
Origines religieuses Hindouisme
Origines géographiques Inde
Fondateur Sri K. Pattabhi Jois
Développement s'est développé depuis le XXe siècle
Particularités Vinyasa, respiration en ujjayi
Lignée Sri T Krishnamacharia

Écoles liées

B.K.S. Iyengar Puna, Vini Yoga, Kausthub T.K.V. Desikachar, Madras

Autres sujets

coordonne respiration et mouvement, approche physiquement intense

Ashtanga Vinyasa Yoga: école de yoga physique et dynamique développée par Shrî K.Pattabhi Jois, qui a fortement contribué à l'expansion du yoga en général dans le monde[1]. Cette école ne repose pas sur les principes de l'aṣṭāṅga-yoga exposés par Patañjali dans les Yoga-Sûtra. C'est pourquoi il ne faut pas confondre l'ashtanga-yoga de Patañjali auxquels se réfèrent toutes les formes de yoga et l'Ashtanga Vinyasa Yoga de Shrî K.Pattabhi Jois, objet du présent article qui est une des très nombreuses écoles de yoga.

Définition

[modifier | modifier le code]
  • aṣṭāṅga, "à huit membres" de aṣṭau, "huit", et anga, "membres".
  • vinyāsa: "synchronisation du mouvement sur la respiration".
  • yoga: de la racine yuj, "union".

L'origine de ce système comporte une part de mystère: un manuscrit écrit par le sage Vamana Rishi intitulé "Yoga Korunta". Selon les versions, le manuscrit fut redécouvert par Shrî Krishnamacharia et Shrî K.Pattabhi Jois dans la bibliothèque de Mysore. Ou bien transmis par voix orale du guru Rama Mohan Brahmachari à Krishnamacharia qui le transmis ensuite à Patthabhi Jois. Leurs enseignement se sont basés sur ce texte qui comporterait la description de séries d'asanas comptées sur la respiration, de techniques avancées ainsi que d'un commentaire des Yoga Sutra par Vyasa[2].
L'enseignement dispensé par B.K.S. Iyengar et Pattabhi Jois s'inscrit dans la tradition initiée par leur maître Sri Krishnamacharya dans les années 1930 à Mysore, quand ils étaient tous les deux de jeunes hommes. Cet enseignement, personnalisé pour chaque étudiant a marqué leurs styles en ce qu'ils reflètent une forme dynamique de yoga postural approprié à de jeunes constitutions.

Sri K. Pattabhi Jois developpa l'ashtanga vinyasa yoga à partir du manuscrit "Yoga korunta" et l'enseigna à Mysore en Inde jusqu'à son décès en 2009, à l'âge de 93 ans. Il a grandement contribué à la propagation de l'ashtanga vinyasa yoga à travers le monde et notamment en occident. Désormais son petit-fils Sharath dirige l'école de Mysore et nombre de ses étudiants majeurs (David Williams, Richard Freeman, Lino Miele, Caroline Boulinguez, Mark Darby...) continuent de dispenser ses enseignements. En raison de sa dynamique, l'ashtanga a connu des dérives ne le considérant que comme une gymnastique, tels que le Power-Yoga. Il reste néanmoins une école de yoga, profondément ancrée dans la tradition (une tradition pas plus ancienne que Krishnamacharya au début du XXe siècle), qui ne saurait se réduire au seul exercice physique contenu dans les asana (postures yogiques). D'autres étudiants se sont séparés de la pure tradition de l'ashtanga pour créer leur système propre, c'est ainsi qu'est apparu le Vinyasa Yoga, qui abandonne la structure des six séries mais garde le principe de fluidité du vinyasa.

Yoga-Sūtra II.29 :
"L'aṣṭāṅga-yoga ou les huit membres du yoga : yama: les règles de vie dans la relation aux autres ; niyama: les règles de vie dans la relation avec soi-même ; āsana: la posture ; prāṇāyāma: la respiration ; pratyāhāra: l'écoute sensorielle intérieure ; dhāraṇā: le pouvoir de concentration ; dhyāna: la méditation ; Samādhi: l'état d'unité" (trad. Françoise Mazet) Les huit voies ou membres de l'aṣṭāṅga-yoga doivent être suivies dans l'ordre. Cependant elles se renforcent mutuellement. Ainsi, la pratique des asanas renforce le respect des yama (éthique) et niyama (auto purification et étude), qui à leur tour permettent un progrès dans les asanas ce qui provoque un cercle vertueux.
En pratiquant les poses, l'étudiant porte sa concentration sur un objet de plus en plus subtil, au stade des asanas correspondent les mouvements du corps dans l'espace, puis de l'air dans le système respiratoire, puis de l'énergie vitale subtile (prana), c'est alors le pranayama. C'est ainsi qu'il atteint les membres "internes" de l'aṣṭāṅga (Pratyāhāra, dhāraṇā, dhyāna, samādhi). Spéculer sur la nature de ces états n'est cependant pas nécessaire au pratiquant, les membres internes résultant d'une pratique correcte, ainsi Pattabhi Jois disait « 99 % de pratique, 1 % de théorie ».

Patthabhi Jois n'eut de cesse de rappeler l'importance d'une pratique régulière : « Pratiquez, pratiquez, pratiquez et tout viendra ».
Un ashtangi dévoué pratique six jours par semaine, excepté les jours de pleine Lune ou de Lune nouvelle.

L'enseignement principal repose sur des séries dynamiques d'âsanas (postures). On en compte six: les séries primaires (ou yoga Chikitsa: yoga thérapeutique), les séries intermédiaires (Nadi Shodana: purification des canaux) et quatre séries avancées (de A à D). Dans une série, le séquencement des poses révèle un principe de préparation, soit d’une pose vers une pose plus complexe, ainsi que le système des contre-poses, qui neutralise la colonne vertébrale.
Ces séries sont constituées d’une cinquantaine de poses effectuées en séquence toujours identiques. Quelle que soit la série, la pratique commence par les salutations au soleil et les poses debout. Elle se termine par une séquence de poses finales. Seule diffère la série à proprement parler (primaires, intermédiaires, avancées A, B, C, D) pratiquée entre les poses debout et les poses finales. Ajoutons que le style traditionnel, nommé Mysore, repose sur un enseignement personnalisé. Le professeur adapte la série en fonction de la condition de l'étudiant, en ajoutant des exercices, en enlevant ou modifiant certaines poses… Lors d'une classe style Mysore, chaque étudiant évolue à son propre rythme à travers la séquence qui lui est assignée.

Ce terme signifie "synchronisation du mouvement avec la respiration". Toutes les poses de l'ashtanga (environ 50 poses sur 1 heure et demie) sont liées par des transitions au cours desquelles chaque mouvement est synchronisé sur une inspiration ou une expiration. Chaque pose est tenue pour un certain nombre de respirations, en général cinq. La pratique est accompagné de l'usage des bandha ("serrure" ou "verrou") ainsi que de la maîtrise des points de regards (drishti : "vision", "fait de voir"). Enfin, il faut insister sur le fait que la respiration est la clé du yoga et doit être le premier pilier de la pratique. La pratique de l'ashtanga yoga s'ancre sur ces trois principes clés : âsana, prânâyâma, drishti qui forment le tristhana. L'exercice du vinyasa provoque une élévation de la température interne du corps et ainsi la transpiration. Cette transpiration purifie l'intérieur du corps en évacuant les toxines.

Respiration Ujjayî

[modifier | modifier le code]

La respiration ujjayî, "respiration victorieuse", se fait uniquement par le nez, avec une contraction de la gorge permettant de doser l'air inspiré et expiré afin d'obtenir un temps d'inspiration égal a l'expiration. L’application des bandha optimisent la prise d’air par les poumons. La pratique d' ujjayî produit un son comme le bourdonnement d'une abeille, et elle contribue à élever la chaleur du corps.

Les bandha (que l'on peut traduire par "verrou" et qui signifient "contractions musculaires") sont au nombre de trois. Ils n'appartiennent pas au yoga de Patañjali mais au Hatha-yoga. Ils sont utilisés de façon quasi permanente lors de la pratique des âsana (postures) et utilisés en harmonie avec le prânâyâma (discipline de la respiration). Ils permettent alors de libérer l'énergie (prâna) du corps. Parfaitement maitrisés, les contractions musculaires deviennent subtiles. Ils ont la réputation de percer les granthis, points de blocage émotionnels et psychiques. À l'aide des bandha, les mouvements viennent de l'intérieur du corps et permettent d'effectuer les poses avec grâce et légèreté. De bas en haut du corps, les trois bandha sont décomposés comme suit :

  • Mula-bandha

Le mula-bandha (contraction de la racine) est déclenché en contractant le muscle situé entre l'anus et le périnée. Il permet alors de constituer une assise solide du corps et de soutenir fermement les organes internes. Il bloque l'énergie à la base du corps et permettra ainsi au prâna de se diriger vers le haut du corps grâce à l'utilisation des deux autres bandha.

  • Uddiyana-bandha

Uddiyana signifie "s'envoler vers le haut". Concrètement il est exercé par une contraction des muscles de l’abdomen. Ce n’est pas un durcissement des muscles abdominaux mais, plus simplement, il s'agit de rentrer le ventre en contractant tous les muscles de l’abdomen. Il permet de bloquer tous les organes internes et est indispensable pour effectuer une respiration ujjayi correcte. Le ventre ainsi solidifié permet un mouvement ample des poumons. Ce bandha permet également d'amener le flux d'énergie plus haut dans le corps. Ce bandha facilite la concentration de toute la force au centre du corps et une maîtrise parfaite de ce bandha est indispensable a une pratique correcte du yoga. Si ce bandha est mal utilisé, ce sera au reste du corps de forcer afin d'effectuer les asana. La force utilisée lors de la pratique de l' ashtanga ne doit pas venir de l'extérieur (muscles des bras, épaules …) mais de la maîtrise de ce bandha. Enfin, on peut ajouter que ce bandha est particulièrement important pour protéger les organes internes lors de certaines poses (de torsion par exemple).

  • Jâlandhara-bandha

Ce bandha est un exercice de pression du menton, soit dans le creux de la gorge, soit environ 8 cm plus bas, sur la poitrine. Il est principalement utilisé en prânâyâma et apparaît aussi dans certains asana. Il permet d'empêcher l'énergie prânique de s'échapper et que la pression monte à la tête.

Ce sont les points de fixation du regard. À chaque pose, un point de regard est associé. Le respect de ces points de regard centre l'esprit et favorise ainsi une meilleure concentration. Ils sont particulièrement importants pour le développement d'autres aspects du yoga tel que dhāranā (concentration) et dhyāna (méditation). Enfin la bonne application des drishti permet de bien aligner le corps lors de chaque position.

Les drishti sont au nombre de neuf :

  • nasagra-drishti : pointe du nez
  • Angushthamadhya-drishti : pouces
  • brumadhya-drishti : troisième œil
  • nabhi-chakra-drishti : nombril
  • urdhva-drishti : vers en haut (ciel)
  • hasta-drishti : main
  • pāda-drishti : orteils
  • parshva-drishti : au loin à gauche ou à droite

Un mantra est une formule d'invocation sacré. Chaque pratique d'ashtanga-yoga est ouverte par la récitation du mantra sanscrit suivant :
Om
Vande gurunam charanaravinde
Sandarshita svatmasukhavabodhe
Nihshreyase jangalikayamane
Samsara halahala mohashantyai
Abahu purusharakam
Shankhachakrashi dharinam
Sahasra shirasam shvetam
Pranamami patanjalim
Om

Om
Je prie aux pieds de lotus du maître suprême
Qui enseigne la connaissance, éveillant l'immense bonheur de la révélation à soi-même
Qui agit tel le physicien de la jungle
Capable de dissiper les illusions du poison d'une existence conditionnée

Devant Patañjali, incarnation d'Adisesa, blanc de couleur et aux mille visages radieux (sous sa forme du serpent divin Ananta), à forme humaine sous les épaules, portant le glaive de la discrimination, une roue de feu symbolisant l'éternité et la conque représentant le son divin
Je me prosterne
Om

Et chaque pratique se clôt par ce mantra:
Om
Svastiprajabhyah paripalayantam
Nyayena margena mahimahishah
Gobrahmanebhyah shubam astu niyam
Lokah samasthah sukhino bhavantu
Om shanti shanti shanti

Om
Que la prospérité soit glorifiée
Que les dirigeants de ce monde gouvernent avec justice
Que toutes les choses sacrées soient protégées
Et que tous les hommes de la terre soient heureux et prospères
Om paix paix paix

Alimentation

[modifier | modifier le code]

Régime lacto-végétarien: aucun produit animal (viande, poissons, œuf), à l'exception des produits laitiers.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Robert Wilkins, « Obituary: K Pattabhi Jois », sur the Guardian, (consulté le )
  2. Ashtanga Yoga: Practice and Philosophy par Gregor Maehle

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  1. Yoga Mala - Sri K. Pattabhi Jois (Broché)
  2. Ashtanga Yoga - John Scott (Le courrier du livre).
  3. Ashtanga Yoga - Le Guide Pratique: Un Guide Illustré Destiné à une Pratique Personnelle, Première et Deuxième... de David Swenson.(relié)
  4. Le Yoga, Ashtânga Vinyâsa, Première série - Christophe Mouze - Guide (broché).
  5. Ashtanga yoga traditionnel : Le yoga selon l'enseignement de Sri K. Pattabbi Jois de Petri Raïsanen (Relié)

Liens internes

[modifier | modifier le code]