Le territoire s'étend entre 24 et 122 mètres d'altitude. Son point culminant se situe à la limite communale avec Vignacourt au sud, tandis que le point le plus bas se trouve au lieu où la Nièvre quitte le village pour Saint-Ouen.
La commune se situe dans la vallée de la Nièvre qui entaille le plateau Picard d'est en ouest. Ce cours d'eau a formé un coteau plus abrupt en rive droite ayant laissé une pente plus douce rive gauche au sud, creusée par les vallons de la Vallée et de la Gorge. Le village est établi entre 27 et 39 mètres au-dessus du niveau de la mer, la chapelle Saint-Gauthier à 30 mètres, l'église à 34 mètres, l'usine d'Harondel à 28 mètres[6].
Elle est drainée par la Nièvre et le Domart[Carte 1].
La Nièvre, d'une longueur de 22 km, prend sa source dans la commune de Naours et se jette dans la Somme canalisée à L'Étoile, après avoir traversé 13 communes[7]. Le fond de la vallée de la Nièvre comprend également plusieurs résurgences comme en témoignent la source Sainte-Marie Madeleine et une pièce d'eau au lieu-dit le Champ du Pré. Une station d'épuration a été construite à l'ouest de la commune[6]. Le fond de la vallée de la Nièvre est exposé aux remontées de nappes phéatiques[8].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 763 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 10 km à vol d'oiseau[12], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 877,3 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (89,2 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,5 %), zones agricoles hétérogènes (19,2 %), zones urbanisées (12,3 %)[22].
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La commune présente un habitat groupé, inséré dans la nébuleuse urbaine de la vallée de la Nièvre dont la physionomie a été marquée par l'industrie textile qui se développa aux XIXe et dans la première moitié du XXe siècle.
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Berteaucourt-les-Dames en 2021 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion des résidences secondaires et logements occasionnels (1,3 %) par rapport au département (8,4 %) et à la France entière (9,7 %).
La commune est desservie par deux routes départementales : la D 12 et la D 57. La route départementale 57 reliant Hangest-sur-Somme à Canaples constitue l'axe principal du village (rues Jean-Baptiste-Saint, Eugène-Letocart, de l'Abbé-Desmis). Le tracé nord-sud de la route départementale 12, reliant Amiens à Nampont emprunte les rues Léon-Blum et Lucien-Peyrat. La rue du Courtil-au-Bois se prolonge par une route communale en direction de Vignacourt[6].
La commune est desservie par le réseau des cars interurbains de la Somme Trans'80 par deux lignes : la ligne 24 de Domart-en-Ponthieu à Doullens et la ligne 55 de Domart-en-Ponthieu à Amiens[24].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bertolcuri en 1095 , Bertolcori en 1109 , Bertaucori en 1146 , Bertaudicuri et Bertoucort en 1218[26].
Les noms de localités se terminant par -court sont de formation germano-romane. Le radical « court », dérive du terme latin Curtis désignant une cour de ferme, une ferme, un domaine puis un village. Le préfixe Berteau serait dérivé du nom germanique d'un des propriétaires du lieu après les Invasions barbares des Ve siècle et VIe siècle[27],[28],[29].
L'abbaye Notre-Dame-du-Pré ou abbaye Sainte-Marie de Berteaucourt est à l'origine de l'évolution du nom du village en « Berteaucourt-les-Dames ». L'abbaye rachète la seigneurie en 1233 et les abbesses deviennent « les Dames de Berteaucourt »[30].
L'abbaye Notre-Dame-du-Pré ou abbaye Sainte-Marie de Berteaucourt est fondée en 1094 par Gautier de Pontoise. À l'origine, le nom était « Monastère de Sainte Marie de Wasto ». Vasto serait Vaulx-sur-l'Authie village près d'Auxi-le-Château où aurait existé une petite communauté religieuse transférée à Berteaucourt en 1095[31].
La première école communale de Berteaucourt-les-Dames est aménagée en 1835 dans une maison rachetée à M. Delavisse. Devenue exigue, elle est agrandie en 1872 sur les plans de Henry Antoine, architecte de l'arrondissement de Doullens et comprend une seule classe et un logement d'instituteur, ainsi que les locaux de la mairie (salle de mairie, cabinet du maire et salle des archives). En 1903, les locaux sont à nouveau trop petits et la commune achète la propriété voisine puis confie à l’architecte Anatole Bienaimé la conception de l'extension, qui prolonge l'existant d'un module identique de sept travées, permettant l'aménagement de deux classes au rez-de-chaussée et d'un logement pour un instituteur adjoint marié à l'étage[32]. En 1873, la commune fait édifier l'école des filles par Louis Henry Antoine. Elle est livrée en 1876. Constituée d'un petit bâtiment en rez-de-chaussée, situé rue de Ville, elle abrite une classe unique éclairée par six fenêtres. En 1896, son extension est livrée, puis la travée centrale remaniée après la Première Guerre mondiale[33].
En 1861, les frères Saint achètent l'usine textile d'Harondel à Berteaucourt-les-Dames et l'intègrent à ce qui deviendra le groupe Saint Frères[34].
En 1910, l'architecte Anatole Bienaimé construit pour l'entreprise Saint Frères un magasin coopératif dit Prévoyance d'Harondel, réservé à ,ses salariés, comme à Beauval, Saint-Ouen, Flixecourt et Pont-Remy. Le bâtiment est démoli vers 2002 pour laisser place à un supermarché[35]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[45].
En 2022, la commune comptait 1 095 habitants[Note 6], en évolution de −5,68 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L'ancienne église abbatiale de Berteaucourt-les-Dames, devenue église paroissiale Saint-NicolasClassée MH (1840 )[47],[48] constitue l'un des derniers édifices roman avant l'avènement du gothique. Elle connaît d'importants travaux de restauration au XIXe siècle. Le tombeau de l’abbesse Charlotte d'Halluin, morte en 1605, s'y trouve.
L'hostellerie Classée MH (1995 )[49], principal bâtiment subsistant de l'abbaye et datant du XVIIIe siècle, amputé entre 1840 et 1900 des dernières travées orientales, a été restaurée en 2007-2008. Son architecture est ordonnancée par des pilastres à refends, des chaines d'angles et des bandeaux horizontaux.
Ancienne maison de maître de la fin du XIXe siècle, devenue la mairie dans les années 1980[50].
L'école primaire de garçons, 11-13 Eugène-Letocart, elle a abrité la première mairie de la commune[32].
L'école Léonard-de-Vincy, l'ancienne école primaire de filles, 41 rue Eugène-Letocart[33].
La chapelle Saint-Gautier : selon la tradition Gautier de Pontoise aurait fait jaillir une source à cet endroit lorsqu'il était ermite à Berteaucourt. Cette source était réputée pour guérir les maladies des yeux. La chapelle actuelle aurait été construite au XVIe siècle au dessus de la fontaine. On peut y voir un sarcophage mérovingien Un pélerinage s'y perpétue le 3e dimanche de mai[51],[52],[53].
Le bois des Dames : le chemin des Dames menant à l'Arbre de la Croix de Saint-Léger-les-Domart emprunté par les religieuses de l'abbaye bénédictine.
L'ensemble industriel Saint-Frères : il s'agit de l'une des nombreuses usines des anciennes filatures de tissage de Jute Saint Frères construite dans la vallée de la Nièvre[54]. Datant de 1870, elle est complétée par une cité ouvrière entre 1892 et 1910 située rue Lucien-Peyrat[55]. Le site qui, depuis la fermeture en 2009 de l'entreprise Sièges de France, est une friche abandonnée, a été acquise en 2021 par l'intercommunaloité, qui souhaite la reconvertir afin d'y réaliser une crèche, un lieu culturel comprenant l'école intercommunale de musique et 80 logements[56],[57], ce qui est subordonné à la modification du document d'urbanisme de la commune[58].
Cité ouvrière Saint-Frères, 61 à 69 rue Eugène-Létocart, du début du XXe siècle[59].
L'ancien site du moulin conventuel sur la Nièvre, attesté au début du XIIe siècle, à la même époque que l'abbaye. Selon les documents de la Révolution, le moulin, qui avait été affermé en 1786 par les religieuses à Dominique Binet, est vendu à l'exploitant qui le conserve dans sa famille jusqu'en 1864, année où il le passe à la famille Froidure qui possédait auparavant le moulin de Pernois. Celle-ci construit de nouveaux bâtiments et réalise un remaniement important du site, qui conserve cependant le même usage industriel. Après la Première Guerre mondiale, la veuve d'Aimé Froidure, Émelina Renouard, meunière et boulangère, revend le moulin à Paul Crépin. Celui-ci procède en 1918 à une modernisation des équipements : la roue et les meules sont remplacées respectivement par une turbine hydraulique et des cylindres broyeurs, pour devenir une des rares minoterie de la vallée de la Nièvre fonctionnant durant l'entre-deux-guerres. L'établissement cesse son activité en 1940. Les bâtiments sont devenus des habitations[60].
↑Accès au lien de l'article Wikipédia de la commune limitrophe en cliquant sur celle-ci.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l'agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Léger-lès-Domart comprend trois villes-centres (Berteaucourt-les-Dames, Saint-Léger-lès-Domart et Saint-Ouen) et quatre communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Jean-Paul Delavenne renonce », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« le maire a évoqué ses 43 ans passés au service des concitoyens dont 13 en tant que maire ».
↑« Liste des maires de la Somme » [PDF], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
↑« Dominique Morel élu en l'absence de sa rivale à Berteaucourt-les-Dames : L'élection du nouveau maire s'est tenue ce samedi 23 mai, en l'absence d'Astrid Coquempot, battue le 15 mars », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Son élection n'a donc fait aucun suspens, puisqu'il a recueilli au terme du scrutin 12 voix sur les 13 possibles (il y a eu un bulletin blanc) ».
↑Olivier Bacquet, « Le maire de Berteaucourt les Dames démissionne "pour une reconversion professionnelle" », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).
↑Réélu poujr le mandat 2020-2023 : « Dominique Morel réélu maire de Berteaucourt-les-Dames: «Je suis heureux et soulagé» : Dimanche 25 juin, Dominique Morel a emporté l'élection avec 59,7 % des suffrages exprimés pour sa liste, contre 40,2 % pour celle conduite par Patrick Gacquer. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Son élection n'a donc fait aucun suspens, puisqu'il a recueilli au terme du scrutin 12 voix sur les 13 possibles (il y a eu un bulletin blanc) ».
↑« Démissions au conseil de Berteaucourt-les-Dames : il faudra réélire le maire », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« Le torchon brûle entre le maire de Berteaucourt-les-Dames et certains colistiers, dont deux adjoints. Après une série de démissions, il faudra réélire l'ensemble du conseil ».
↑Réélu pour la fin duj mandat 2020-2026 après la démission d'une partie du conseil municipal : Olivier Bacquet, « Dominique Morel, réélu maire de Berteaucourt les Dames, retrouve une majorité », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 118 (ASINB000WR15W8).
↑Abbé Le sueur, Fontaines consacrées aux saints dans le diocèse d'Amiens.
↑Olivier Bacquet, « Objectif 2024 pour la réhabilitation de la friche d'Harondel, à Berteaucourt les Dames », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).
↑Olivier Bacquet, « Une visite exceptionnelle à l'usine d'Harondel de Berteaucourt les Dames », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le )« Fermée depuis 14 ans, l'ancienne usine Sièges de France est aujourd'hui une friche industrielle au cœur d'un ambition projet de réhabilitation. Elle ouvre ses portes ce jeudi ».
↑Thierry Griois, « Berteaucourt-les-Dames : le dossier de la friche d’Harondel n’avance pas », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).