Naissance |
3e arrondissement de Paris |
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Activité principale | Compositrice |
Style | Musique contemporaine |
Éditeurs | Éditions Billaudot |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Darius Milhaud et Olivier Messiaen |
Récompenses |
1974 Grand prix national de la musique 1981 Grand prix de la ville de Paris, 1982 Grand prix de la SACEM 1992 Prix international Maurice Ravel, |
Distinctions honorifiques |
1985 Commandeure des Arts et des Lettres 2021 Commandeure de la Légion d'honneur |
Betsy Jolas, née le à Paris, est une compositrice et pédagogue franco-américaine.
Betsy Jolas nait en 1926 à Paris[1],[2]. Son père est l'écrivain, poète et critique littéraire Eugène Jolas[3], travaillant à l'époque en France pour le Chicago Tribune, et ami d'Henri Matisse, de James Joyce, et d'Edgard Varèse. Sa mère est Maria McDonald, éditrice et traductrice (de Gaston Bachelard notamment), cofondatrice avec son mari de la revue Transition[3], quelques mois après la naissance de leur fille Betsy. Ses parents sont, de 1927 à 1930, locataires de « La Boisserie » à Colombey-les-Deux-Églises avant son rachat par le Général de Gaulle en [4].
En 1940, Betsy Jolas s'établit aux États-Unis avec ses parents. Là-bas, elle étudie l'harmonie et le contrepoint avec Paul Boepple[1], l'orgue avec Carl Weinrich (en)[1] et le piano avec Hélène Schnabel[1]. Elle obtient le diplôme du Bennington College[1] tout en poursuivant des activités de pianiste, choriste et organiste pour les concerts des Chœurs Dessoff (en). Elle revient à Paris en 1946[1] pour compléter ses études avec Darius Milhaud[1], Simone Plé-Caussade[1] et Olivier Messiaen au Conservatoire national supérieur de musique de Paris[1].
De 1955 à 1970, elle est chargée de programmation à la radio. Soutenue par Henri Dutilleux, elle reçoit de nombreuses commandes (cantates radiophoniques, pièces orchestrales).
De 1971 à 1974, elle remplace Olivier Messiaen[1] avant d'être nommée à sa propre classe d'analyse en 1975[1] et de composition en 1978[1]. Elle enseigne également dans les universités américaines de Yale, Harvard, Berkeley, USC, San Diego, ainsi qu'à la chaire Darius-Milhaud du Mills College.
Tout en côtoyant l’univers effervescent de l’avant-garde de la génération d’après guerre — certaines de ses œuvres sont créées au Domaine musical —, Betsy Jolas est une figure indépendante. Dans une époque où, comme elle l'affirme elle-même (Preuves, n°178, ), « il fallait voter sériel ou s’abstenir », elle résiste à l’emprise du sérialisme « pur et dur » qui touche toute une génération de compositeurs. Betsy Jolas refuse la rupture et, dans son enseignement comme dans son œuvre, défend une conception de l’histoire comme évolution stylistique continue. Aussi les appuis issus de la tradition fondent constamment chez elle l’acte d’invention.
Betsy Jolas est lauréate du Concours international de jeunes chefs d'orchestre en 1953, du Prix de la Fondation Copley de Chicago (1954), du Prix de l’ORTF (1961), du Prix de l’American Academy of Arts (1973), du Grand Prix national de la musique (1974), du Grand Prix de la ville de Paris (1981), du Grand Prix de la SACEM (1982), du Prix international Maurice-Ravel et « Personnalité de l’année » pour la France (1992), du Prix SACEM de la meilleure création de l’année (1994), Prix René-Dumesnil (2003), du Prix du Président de la République (2012).
Betsy Jolas est par ailleurs professeur honoraire au Conservatoire de Paris, où elle a enseigné l’analyse et la composition, membre de l'Académie américaine des arts et des lettres (depuis 1983) et de l’Académie américaine des arts et sciences (1995), commandeure des Arts et des Lettres (1985), officière de l’Ordre national du mérite (2001) et de la Légion d’honneur (2011).
Betsy Jolas honore d’importantes commandes, aussi bien de l’État français, dont Schliemann (1982-1993), avec le concours de l’Opéra de Lyon (mis en scène en 1995 par Alain Françon et dirigé par Kent Nagano[5]), que d’institutions étrangères : Tales of a Summer Sea (Festival de Tanglewood, 1977), A Little Summer Suite (Orchestre philharmonique de Berlin, 2015).
Betsy Jolas a trois enfants : le traducteur Frédéric-Eugène Illouz (1950-), l'artiste peintre graveuse Claire Illouz (1955-), et le trompettiste de jazz Antoine Illouz[6] (1959-).
Une partie des partitions[10] des œuvres de Betsy Jolas est éditée par les Éditions Billaudot.