Bruno Reversade (né en ) est un biologiste américain spécialisé en génétique humaine. Il est directeur de l'Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IMCB) et du Genome Institute of Singapour (GIS) à A*STAR a Singapour. Il occupe plusieurs postes de professeur dans d'autres universités a l’étranger. Reversade est reconnu pour avoir identifié la cause de maladies génétiques orphelines, pour ses recherches sur la génétique de jumeaux identiques et pour la découverte de nouvelles hormones[1],[2],[3].
Il a obtenu sa maîtrise à l'Institut Pasteur (Paris), où il a étudié le développement de la tête chez l'embryon de souris[4],[6]. Il a ensuite déménagé aux États-Unis pour travailler au laboratoire HHMI d'Edward M. De Robertis à l'Université de Californie à Los Angeles. Il y a étudié la spécification de l'axe dorso-ventral au cours du développement des vertébrés en utilisant des embryons de Xenope[7]. En 2005, Reversade et De Robertis ont expliqué comment plusieurs protéines extracellulaires permettent aux embryons coupés en deux de s'autoréguler de manière cohérente[8],[9],[10].
En 2006, Reversade a obtenu son doctorat à l'Université Pierre-et-Marie-Curie. En 2008, il a reçu le prix d'investigation A*STAR (Singapour) et a créé son équipe en 2008 à l'Institut de Biologie Médicale (IMB) pour mener des recherches sur l'embryologie humaine et la génétique[11]. En 2015, il devient directeur chez A*STAR[12]. En 2015, il a reçu le prix AAA de l'Université libre d'Amsterdam et a été nommé professeur de génétique humaine au Centre de médecine de la reproduction du Centre médical universitaire de l'Université d'Amsterdam[13]. Depuis 2016, Reversade est professeur émérite de génétique humaine à l'Université de Koç (Turquie)[14].
Son laboratoire travaille sur la caractérisation génétique et la description clinique des maladies héréditaires chez l'homme[15],[16]. Son équipe a identifié des mutations responsables de syndromes progéroïdes chez l'homme[17],[18],[19], des maladies liées à l'inflammasome NLRP1 [20],[21],[22] et des cancers auto-guérissables[23]. Les équipes de Bruno Reversade ont identifié ces gènes mutés comme étant responsables de nouvelles maladies genetiques :
En 2005, au cours de son doctorat dans le laboratoire d'Edward De Robertis, les scientifiques ont publié deux découvertes[8],[48], concernant l'autorégulation d'un champ morphogénétique embryonnaire médié par la voie extracellulaire Chordin / BMP / Sizzled[9]. Cela a permis de fournir un cadre moléculaire sur la façon dont les embryons divisés en deux moitiés peuvent se transformer en embryons jumelés identiques parfaits, bien que plus petits[49].
Reversade étudie également la génétique des jumeaux dizygotes et monozygotes chez l'homme[50],[4],[3]. Il a recherché les gènes responsables du jumeaux monozygote à partir de populations rares[51].
BRAWNIN En 2020, il a participé à la caractérisation de C12orf73, un gène codant une protéine responsable de la fabrication d'un peptide de 71 acides aminés appelé BRAWNIN. Ce petit peptide est essentiel pour l'assemblage du complexe de la chaîne respiratoire III (CIII) dans les cellules humaines et le poisson zèbre[62].
C2orf69 En 2021, avec I. Kurth et ses collègues [47],[63] son équipe a identifié un syndrome fatal causé par l'inactivation homozygote de C2orf69. Ce gène code un peptide de 385 acides aminés qui peut être sécrété ou associé aux mitochondries. C2ORF69 possède une homologie avec les enzymes estérase/lipase.
↑ a et bReversade, Kuroda, Lee et Mays, « Depletion of Bmp2, Bmp4, Bmp7 and Spemann organizer signals induces massive brain formation in Xenopus embryos », Development, vol. 132, no 15, , p. 3381–92 (PMID15975940, PMCID2278118, DOI10.1242/dev.01901)
↑ a et bReversade et De Robertis, « Regulation of ADMP and BMP2/4/7 at Opposite Embryonic Poles Generates a Self-Regulating Morphogenetic Field », Cell, vol. 123, no 6, , p. 1147–1160 (PMID16360041, PMCID2292129, DOI10.1016/j.cell.2005.08.047)
↑ a et bReversade, Escande-Beillard, Dimopoulou et al., « Mutations in PYCR1 cause cutis laxa with progeroid features », Nature Genetics, vol. 41, no 9, , p. 1016–1021 (PMID19648921, DOI10.1038/ng.413)
↑ a et bElouej, Harhouri, Mao et Baujat, « Author Correction: Loss of MTX2 causes mandibuloacral dysplasia and links mitochondrial dysfunction to altered nuclear morphology », Nature Communications, vol. 11, no 1, , p. 5349 (ISSN2041-1723, PMID33077719, PMCID7572408, DOI10.1038/s41467-020-19290-y)
↑ a et bZhong, Mamaï, Sborgi, Saad et al., « Germline NLRP1 Mutations Cause Skin Inflammatory and Cancer Susceptibility Syndromes via Inflammasome Activation », Cell, vol. 167, no 1, , p. 187–202.E17 (PMID27662089, DOI10.1016/j.cell.2016.09.001)
↑ a et b(en) Harapas, Robinson, Lay et Wong, « DPP9 deficiency: an Inflammasomopathy which can be rescued by lowering NLRP1/IL-1 signaling », medrxiv, , p. 2021.01.31.21250067 (DOI10.1101/2021.01.31.21250067, lire en ligne)
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