Campinasuchus

Campinasuchus dinizi

Campinasuchus est un genre éteint de crocodyliformes, un clade qui comprend les crocodiliens modernes et leurs plus proches parents fossiles[2]. Il est rattaché au sous-ordre des Notosuchia (ou notosuchiens en français) et aux clades des Ziphosuchia et des Sebecosuchia et, plus précisément à la famille des Baurusuchidae[3].

Une seule espèce est rattachée au genre : Campinasuchus dinizi, décrite par Ismar De Souza Carvalho et ses collègues en 2011[1].

Étymologie

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Son nom de genre Campinasuchus est composé du nom de la municipalité brésilienne de Campina Verde de l'État du Minas Gerais où a été découvert l'holotype et le mot du grec ancien σοῦχος Soũkhos, « crocodile », pour donner « crocodile de Campina ».

Découverte et datation

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Museau de Campinasuchus dinizi.

L'holotype, référencé CPP 1235, est constitué d'un crâne dont seule la partie arrière est bien conservée. Les paratypes sont représentés par un crâne partiel, un museau presque entier, et un crâne partiel avec sa mandibule, accompagné du squelette post-crânien ; ce dernier n'a été décrit qu'en 2017[4].

Ces fossiles ont été trouvés près de Campina Verde dans l'État de Minas Gerais au Brésil. Ils proviennent de la formation géologique d'Adamantina du Crétacé supérieur dont l'âge plus précis est discuté entre le Turonien et le Maastrichtien. Selon Judd A. Case en 2017[5], la formation daterait du Maastrichtien (au sommet du Crétacé supérieur), soit il y a environ entre 72,1 et 66,0 millions d'années.

Description

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Campinasuchus, comme les autres baurusuchidés, était un prédateur terrestre. Son crâne est haut et comprimé latéralement, il porte de grandes dents en forme de lames. Son museau est plus court que celui des autres membres de sa famille. Il est aussi beaucoup plus étroit et moins haut que la partie arrière du crâne, ce qui lui donne une forme profilée, légèrement inclinée vers l'avant. C'est une différence avec les autres baurusuchidés dont le museau est au même niveau que le reste du crâne. La troisième dent portée par l'os maxillaire sur la mâchoire supérieure et la quatrième du dentaire sur la mandibule sont beaucoup plus grandes que les autres. Un petit espace entre la première et la deuxième dent du prémaxillaire permet à la première dent de la mandibule de s’insérer lorsque les mâchoires sont fermées. Un diastème profond sépare le prémaxillaire du maxillaire, préservant un emplacement pour la quatrième grande dent de la mandibule. Les fenêtres supratemporales à l'arrière du crâne, sont relativement petites. Chez les autres baurusuchidés, les fenestrae (ouvertures) sont presque aussi grandes que les orbites[1].

Le corps de l'animal est le plus petit et plus gracile des baurusuchidés[4]. Sa masse est estimée à seulement 28 kg[4]. Sa posture était semi-érigée à érigée.

Paléoécologie

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La formation d'Adamantina est célèbre pour la richesse de sa faune de vertébrés fossiles. Un grand nombre d'animaux vivaient avec Campinasuchus dont de nombreux notosuchiens : Sphagesaurus, Morrinhosuchus, Adamantinasuchus, Armadillosuchus, Baurusuchus, Mariliasuchus, Pissarrachampsa et Stratiotosuchus [6].

Classification

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Campinasuchus a été reconnu comme un baurusuchidé dès sa description préliminaire en 2011[1].

P.L. Godoy et ses collègues en 2014 réalisent une analyse phylogénétique des Baurusuchidae lors de la description d'une nouvelle espèce de cette famille Aplestosuchus sordidus. Ils confirment l'attribution de Campinasuchus à cette famille ainsi qu'à la sous-famille des Pissarrachampsinae, créée par Montefeltro et ses collègues en 2011, pour y placer leur nouveau genre Pissarrachampus[6]. Il y côtoie le petit groupe frère constitué par Pissarrachampsa sera et Wargosuchus australis. Ci-après le cladogramme de P.L. Godoy et ses collègues en 2014[7],[8] :



Notosuchus terrestris




Mariliasuchus amarali




Armadillosuchus arrudai


 Baurusuchidae 

Cynodontosuchus rothi




Gondwanasuchus scabrosus



 Pissarrachampsinae 

Campinasuchus dinizi




Pissarrachampsa sera



Wargosuchus australis




 Baurusuchinae 


Aplestosuchus sordidus



« Baurusuchus » albertoi





Stratiotosuchus maxhechti




Baurusuchus salgadoensis



Baurusuchus pachecoi











En 2014 également, Diego Pol et ses collègues compilent plusieurs études phylogénétiques antérieures et reprennent l'analyse pour aboutir à une matrice incluant 109 Crocodyliformes et genres proches dont 412 caractères morphologiques sont étudiés. Ils classent Campinasuchus comme un baurusuchidé proche des genres Stratiotosuchus et Baurusuchus[3].

Références

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  1. a b c d et e (en) Ismar De Souza Carvalho, Vicente De Paula Antunes Teixeira, Mara Lúcia Da Fonseca Ferraz, Luiz Carlos Borges Ribeiro, Agustín Guillermo Martinelli, Francisco Macedo Neto, Joseph J. W. Sertich, Gabriel Cardoso Cunha, Isabella Cardoso Cunha et Partícia Fonseca Ferraz, « Campinasuchus dinizi gen. et sp. nov., a new Late Cretaceous baurusuchid (Crocodyliformes) from the Bauru Basin, Brazil », Zootaxa, vol. 2871,‎ , p. 19–42 (lire en ligne)
  2. (en) M. Bronzati, F. C. Montefeltro et M. C. Langer, « A species-level supertree of Crocodyliformes », Historical Biology,‎ , p. 1 (DOI 10.1080/08912963.2012.662680)
  3. a et b (en) D. Pol, P. M. Nascimento, A. B. Carvalho, C. Riccomini, R. A. Pires-Domingues et H. Zaher, « A New Notosuchian from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Advanced Notosuchians », PLoS ONE, vol. 9, no 4,‎ , e93105 (PMID 24695105, PMCID 3973723, DOI 10.1371/journal.pone.0093105)
  4. a b et c (en) Leonardo Cotts, André Eduardo Piacentini Pinheiro, Thiago da Silva Marinho, Ismar Carvalho et Fabio Di Dario, « Postcranial skeleton of Campinasuchus dinizi (Crocodyliformes, Baurusuchidae) from the Upper Cretaceous of Brazil, with comments on the ontogeny and ecomorphology of the species. », Cretaceous Research, vol. 70,‎ , p. 163–188 (DOI 10.1016/j.cretres.2016.11.003, lire en ligne)
  5. (en) « Age of the Adamantina formation, upper Bauru group, Late Cretaceous, Brazil »
  6. a et b (en) Montefeltro, F.C., Larsson, H.C.E., & Langer, M.C. (2011), A New Baurusuchid (Crocodyliformes, Mesoeucrocodylia) from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Baurusuchidae, PLoS ONE 6(7): e21916. DOI 10.1371/journal.pone.0021916, [1]
  7. (en) Godoy PL, Montefeltro FC, Norell MA, Langer MC, « An Additional Baurusuchid from the Cretaceous of Brazil with Evidence of Interspecific Predation among Crocodyliformes », PLoS ONE, vol. 9, no 5,‎ , p. 1–12 (PMID 24809508, PMCID 4014547, DOI 10.1371/journal.pone.0097138)
  8. (en) Godoy PL, Bronzati M, Eltink E, Marsola JCA, Cidade GM, Langer MC, Montefeltro FC. (2016), Postcranial anatomy of Pissarrachampsa sera (Crocodyliformes, Baurusuchidae) from the Late Cretaceous of Brazil: insights on lifestyle and phylogenetic significance. PeerJ 4:e2075. DOI 10.7717/peerj.2075 [2]

Références taxinomiques

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(en) Référence Paleobiology Database : Campinasuchus Carvalho et al., 2011

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Articles connexes

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