Naissance |
Forlì près de Venise (Royaume d'Italie (1805-1814)) |
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Décès |
(à 57 ans) Ardenza |
Nationalité | Italien |
Domaines | physique, neurophysiologie |
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Institutions | Université de Pise |
Diplôme | École polytechnique |
Renommé pour | électrolyse, courants musculaires |
Carlo Matteucci, né le à Forlì et mort le à Ardenza, près de Livourne, est un physicien, neurophysiologiste et homme politique italien. Son œuvre scientifique fait de lui l'un des pionniers de l'électrophysiologie. En électrochimie, il établit, en 1835, les principes de l'électrolyse indépendamment (et apparemment en méconnaissance) des travaux fondateurs réalisés deux ans plus tôt par Faraday sur ce sujet[1].
Carlo Matteucci était le fils d'un médecin, Vincenzo Matteucci, et de Chiara Folfi. Il étudie d'abord les mathématiques à l'université de Bologne de 1825 à 1828 et obtient un doctorat dans cette discipline en 1829. Il va ensuite pendant 2 ans suivre les cours de l’École polytechnique à Paris où il devient l'élève d'Arago. Il restera un francophile convaincu et presque toute son œuvre scientifique sera publiée en français.
De retour en Italie en 1831, il s'installe d'abord à Pavie où ses premiers travaux portent sur la météorologie et à l'agronomie. En 1834, il quitte Pavie pour Florence où il subit l'influence des physiciens Nobili et Amici. Ayant pris connaissance des premiers travaux de Luigi Galvani (1737-1798) sur la bioélectricité, il commence à s'intéresser à l'électricité animale et étudie le poisson torpille (Expériences sur la torpille. C. R. Acad. Sci. 1836 ; 3 : 430-431 ; Recherches physiques, chimiques et physiologiques sur la torpille. C. R. Acad. Sci. 1837 ; 5 : 788-792).
En 1837, il est nommé professeur de physique et directeur du laboratoire de chimie de Ravenne. Des besoins financiers l’auraient en fait contraint à accepter un poste à la pharmacie de l’hôpital de Ravenne. En 1840, il est nommé par le Grand Duc de Toscane titulaire de la chaire de physique de l'université de Pise, sur recommandation de son ancien maître François Arago. C'est là qu'il fait la découverte des courants musculaires, chez la grenouille (« courant propre »). Il lui sera toutefois impossible de détecter les courants des nerfs.
Matteucci sera le premier, au début des années 1840, à enregistrer et mesurer le courant électrique généré par le tissu musculaire, grâce à un galvanomètre sensible mis au point par son collègue Nobili. Il constate qu'entre la tranche de section d'un muscle et sa surface, s'établit un courant (dit « courant de repos »). Il observe aussi que les courants électriques se modifient durant la contraction du muscle et sont capables de s'additionner sur un montage en série de manière analogue à une pile de Volta. C'est ainsi qu'il met au point le modèle expérimental de la « patte galvanoscopique » chez la grenouille : le nerf sectionné d'une patte de grenouille est capable de transmettre un courant à un muscle qui se contracte mis à son contact et se comporte donc comme une sorte de détecteur électrique sensible. Mateucci invente en 1846 un modèle de kymographe qui permet l'enregistrement des phénomènes électriques et dont l'utilisation se répand rapidement en physiologie pour mesurer l'électricité produite par les contractions musculaires en fonction du temps. Ses travaux en bioélectricité ont directement influencé les recherches d'Emil du Bois-Reymond (1818-1896), un étudiant du célèbre physiologiste allemand Johannes Peter Müller (1801-1858) de Berlin. Du Bois-Reymond, en tentant de reproduire les expériences de Matteucci, fera plus tard la découverte du potentiel d'action des nerfs.
Matteucci fut une figure marquante du Risorgimento italien. En 1848, il fut le commissaire de Toscane auprès de Charles-Albert. Après la défaite de Custoza, il se rendit à Francfort pour y plaider la cause de son pays devant l’Assemblée allemande. Il fut directeur des télégraphes de Toscane jusqu'en 1859, date à laquelle il représenta le gouvernement provisoire toscan à Turin, puis fut envoyé à Paris avec Peruzzi et Neri Corsini, pour y appuyer l’annexion au Piémont. Il fut Sénateur à l’Assemblée toscane de 1848 puis au Sénat italien en 1860 et enfin, en 1862 ministre de l’instruction publique dans le cabinet Urbano Rattazzi.
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