Cervières est située à 9 km de Briançon sur la route des Grandes Alpes au pied du col d'Izoard (2 364 m) et en dessous de la plaine d'altitude du Bourget.
Le village est situé à 1 620 m d'altitude, au pied de hautes montagnes marquant la limite entre le Briançonnais et le Queyras (pic de Rochebrune, 3 323 m). Plusieurs curiosités sont situées sur le territoire de la commune :
la plaine du Bourget, dans la haute vallée de la Cerveyrette, constitue un exemple rare de marécage d'altitude (à environ 1 900 m d'altitude) qui était d'une très grande richesse biologique avant la construction de la route et le recalibrage de certains affluents de la Cerveyrette ;
le mont Chenaillet est une curiosité géologique mondialement connue, vestige de l'ancien océan alpin formé il y a environ 155 millions d'années, après la dislocation de la Pangée. Cet océan ouvert entre le jurassique supérieur et le crétacé inférieur a depuis lors disparu victime la convergence entre les plaques lithosphériques européenne et africaine (Italie). L'ophiolite du Chenaillet est un site dont la nature même fait encore débat dans la communauté scientifique. Le mont Chenaillet est à cheval entre les communes de Cervières et de Montgenèvre ;
la vallée des Fonts forme sur une dizaine de kilomètres de longueur un paradis du vélo de la randonnée et du ski de fond. Constituée de schistes lustrés, elle témoigne de la subduction de l'ancien océan alpin (prisme d'accrétion) ;
plateau du Lasseron (réserve de chamois) ; dans l'ancienne marge continentale passive piémontaise ;
rivière de la Cerveyrette où subsiste une espèce endémique de truite fario.
torrents de pierre rouge, de la tirière, de saint-claude, du villard, de péas, du col d'izoard,
ruisseaux du blétonnet, de la grande combe, de cabot,
ravins des chalmettes, des coutiers, du rousset, de la côte belle, d'izoard, du col d'izoard, de l'aigue belle, mioillon, de comaire, des rouilles, de la grande maye, du randon
Assainissement intercommunal[4] du briançonnais[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 5,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 858 mm, avec 7,4 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villar St Pancrace », sur la commune de Villar-Saint-Pancrace à 7 km à vol d'oiseau[8], est de 8,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 636,0 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 36,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
Au , Cervières est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Briançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
L'existence du village de Cervières est attestée depuis le Haut Moyen Âge. À l'origine, il était initialement installé sur les hauteurs, peut-être en raison des inondations. Du XIVe siècle au XVe siècle, les habitants se rapprochèrent de la Cerveyrette à cause du manque d'eau[22]. Les plus anciennes maisons que l'on peut encore observer datent du XVIe siècle.
Le village appartint, entre le XIVe siècle et la Révolution française (création des départements), au territoire de la République des Escartons (dans le Haut Dauphiné) qui regroupait une douzaine de localités autour de Briançon et d'Oulx (commune située actuellement dans le Piémont italien). Cette République des Escartons bénéficiait de privilèges fiscaux et d'une autonomie administrative vis-à-vis des Royaumes de France et de Piémont.
L'église Saint-Michel, datant du XVe siècle, domine d'environ 50 m les habitations. Son clocher carré en pierre, encadré de quatre clochetons, est représentatif du style lombard, sur le modèle de la cathédrale d'Embrun. Le village, situé avant la Seconde Guerre mondiale sur la rive gauche de la Cerveyrette, fut en grande partie détruit par les bombes incendiaires lancées depuis les crêtes par les Allemands, lors des combats de la Libération du Briançonnais (août - septembre 1944). Les maisons à pan de bois et les stocks de fourrages alimentèrent le feu qui détruisit 90 % des habitations.
Le village actuel a été reconstruit dans les années 1950 sur la rive droite du torrent, dans une disposition le préservant de l'incendie : les maisons sont toutes séparées et bâties sur un plan parallèle aux courbes de niveau. En 1957, une trentaine d'anciennes maisons furent encore anéanties par une inondation. Aujourd'hui subsistent encore le long de la rivière quelques maisons à pans de bois.
Dès 1961, des projets de station de ski alpin ont été imaginés sur la Haute Vallée de la Cerveyrette[23]. Dans le cadre du Plan neige, de 1967 à 1969, dans cette optique, un groupe financier belge veut déjà acheter les terres de la haute vallée à des prix dérisoires, ce que les Cerveyrins refusent, malgré des pressions politiques[23], défendant leurs pâturages, loués parfois aux bergers des vallées méridionales[24].
En décembre 1969, l'Association pour l'étude et la sauvegarde de la vallée de Cervières (A.E.S.C.)[25], toujours active 45 ans plus tard[26], édite un journal, La Paparelle, et formule des contre-propositions, dans lesquelles la protection de la nature et sa mise en valeur ne paraissent plus incompatibles. La commune est alors une des premières, avec Orgosolo en Sardaigne, à participer à la la révolte non-violente des agriculteurs pour leurs terres, dans les années 1970, sur le mode de la désobéissance civile.
Au même moment, un projet de station de sports d'hiver nommée SuperCervières, située au niveau de la plaine du Bourget (1 850 m) et destinée à être reliée au domaine de Montgenèvre, est lancé. Il prévoit l'expropriation de 1150 hectares de terrains privés et de 5350 hectares de terrains communaux, c'est-à-dire plus de la moitié de la commune, avec le départ forcé de 22 agriculteurs, qui élèvent un millier de moutons en plus troupeaux de vaches[27] et s'y opposent[28]. Une pétition nationale réunit 19 000 signatures et 500 lettres recommandées à la préfecture par des personnalités, parmi lesquelles le vulcanologue Haroun Tazieff[23], sur fond de nombreux articles dans la presse régionale et nationale[29], et de reportage télévisé[27],[29]. Les différents scénarions sont une station de quinze mille lits ou de quarante mille lits[24] et vise une clientèle "de grand standing" comme le précise le député-maire de Briançon, Paul Dijoud[24] et une clientèle de "classe internationale", selon la notice officielle de la procédure d'enquête sur l'expropriation[24], avec "gratte-ciel de bétons et boîtes de nuit"[24], tandis qu'un dépliant de Montgenèvre représente le site de la station internationale[24].
Les syndicats agricoles[24], les fédérations socialiste et communiste[24], des responsables d'associations scientifiques[30], et le conseil municipal à l'unanimité [24]soutiennent le maire Raymond Faure-Brac, qui dans une lettre aux autorités, souligne que "l'indignation est telle dans les esprits et dans les cœurs qu'il pourrait se produire des explosions incontrôlées"[24]. Dans la vallée voisine de la Guisanne, au même moment, au Monêtier-les-Bains, le conseil municipal dans lequel les agriculteurs sont en minorité[24] a décidé d'exproprier 20 à 30 hectares de très bonnes terres fourragères[24] pour les transformer en lotissements avec un millier de lits[24].
En 1977, le projet avorta sous la pression des élus locaux, parmi lesquels les deux maires successifs, Raymond Faure-Brac[31] et André Gatineau. C'est l'une des rares vallées des Alpes encore préservées des équipements lourds, qui s'est ouverte au tourisme d'hiver via la voie plus légère du ski de fond.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[38].
En 2021, la commune comptait 193 habitants[Note 3], en évolution de +5,46 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le village est une station de ski de fond, avec d'une part des pistes au hameau du Laus, avec l'itinéraire de montée au col d'Izoard, et d'autre part dans la plaine des Fonts, reliant les différents hameaux d'alpage. Au total, 42 km de pistes[49].
Chapelles d'alpage : la vallée du Bourget, sur 16 km autour du pic de Rochebrune, conserve la quasi-totalité de ses 9 chapelles d'alpage, dont la restauration est entreprise.
104 chalets d'alpage, dont les chalets de Lachau, des Fraches, de Cabot, de Prafauchier, des Chalps et des Fonts (à 2 050 m d'altitude).
Maisons du XVIIIe siècle : Cervières et ses différents hameaux présentent de très nombreux autres exemples bien conservés des maisons et des chalets d'alpage construits au XVIIIe siècle.
Maison Faure Vincent Dubois, maison paysanne du XVIIIe siècle[81].
André Gatineau, polytechnicien français, navigateur d'Air France, qui a été secrétaire général de l'Union des navigants de ligne CGC, puis maire du village de Cervières de 1974 à 1977.
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et c"Cervieres Le village qui ne voulut pas mourir pour le ski". Documentaire de France 3. Mis en ligne par Paul JM Chenevier [3]
↑"Les montagnards de Cervières ne veulent pas d une station qui leur rapporterait trente centimes au mètre carré", par Jean-Pierre Copin, envoyé spécial du Dauphiné Libéré[4]
↑"LE MAIRE DE CERVIÈRES ET LE PROJET DE STATION" dans Le Monde du 22 novembre 1972 [5]