Chalino Sánchez

Chalino Sánchez
Biographie
Naissance
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Culiacán (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 31 ans)
CuliacánVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Panteón de Los Vasitos (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
El Rey del CorridoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Enfant
Adán Sánchez (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rosalino Sánchez Félix, dit Chalino Sánchez, est un auteur-compositeur-interprète mexicain né le à Rancho Las Flechas et mort le à Culiacán. Surnommé à titre posthume « El Rey del Corrido » (en français : « Le Roi du Corrido »), il est considéré comme l'un des chanteurs de narcocorrido mexicains les plus importants de la fin du XXe siècle. Il a également composé plusieurs chansons romantiques détachées de la thématique de la drogue.

Jeunesse et carrière

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Rosalino Sánchez Félix naît à « Las Flechas », un petit ranch situé à El Guayabo, une zone rurale pauvre et violente de Sinaloa[1]. Rapidement, il délaisse son prénom Rosalino, qu'il considère comme trop féminin, et utilise le surnom « Chalino »[2]. Il est le cadet d'une famille de huit enfants[1]. Ses parents sont Santos Sánchez, qui meurt alors que Chalino n'a que six ans[3], et Senorina Félix.

À quinze ans, Sanchez abat un homme qui a violé sa sœur[4]. Il déménage ensuite à Tijuana où il travaille comme « coyote », aidant des migrants sans papiers à traverser la frontière mexicano-américaine. En 1977, Sánchez fuit aux États-Unis pour éviter les forces de l'ordre mexicaines. Il travaille dans plusieurs fermes entre l'État de Washington et celui de l'Oregon, puis emménage en 1984 avec sa tante à Inglewood, en Californie. Il y travaille à la plonge, vend des voitures ainsi que de petites quantités de cannabis et de cocaïne. Il est également le chauffeur personnel de Rigo Campos, le propriétaire d'un restaurant à Bell Gardens qui était impliqué dans le trafic de stupéfiants local, et qui est finalement tué par un gang rival[5]. En parallèle, Chalino Sánchez aide son frère aîné, Armando, à développer un réseau d'immigration illégale[2].

En 1984, Chalino Sánchez rencontre Marisela Vallejos, originaire de Mexicali, en Baja California, par l'intermédiaire d'un cousin. Le couple se marie alors qu'elle est enceinte de leur fils, Adán Sánchez, et a plus tard une fille, Cynthia Sánchez Vallejos. Le couple reste marié jusqu'à la mort de Chalino neuf ans après leur mariage.

La même année, son frère Armando est assassiné dans un hôtel de Tijuana, ce qui l'inspire à composer son premier corrido intitulé « Recordando A Armando Sánchez »[1]. Alors qu'il purge une peine de prison pour des délits mineurs[6], il compose des chansons inspirées de l'histoire de ses codétenus sous la forme de ballades sentimentales. La plupart des autres prisonniers étaient condamnés pour trafic de drogues et illettrés, et Chalino était payé pour ses compositions en cash, montres et armes[4],[7].

Sánchez est par la suite présenté à Ángel Parra qui lui propose d'enregistrer ses premières démos dans son studio d'enregistrement avec un groupe norteño, Los 4 De La Frontera[8]. Il enregistre 15 chansons en 1987, qui sont partagées aux clients potentiels sur cassette. Lors de la troisième session d'enregistrement, ses clients commandent de nouvelles cassettes pour leurs amis, et Parra propose de produire 300 cassettes d'un coup, qui sont vendues facilement et poussent le duo à en produire encore davantage[4]. Chalino Sánchez vendait ses cassettes depuis le coffre de sa voiture lors de marchés aux puces[9], et les interprétait lors de quinceañeras et de baptêmes[6].

En 1989, Chalino Sánchez quitte ses différents emplois pour se consacrer entièrement à la musique, forme son propre label discographique et traverse la ville pour vendre ses cassettes. L'année précédente, il fait la rencontre de Nacho Hernández, dont le groupe Los Amables del Norte l'accompagne sur tous ses concerts. Sánchez accède à une certaine renommée dans en Californie du Sud et joue dans plusieurs salles de la région, dont l'El Parral Nightclub de South Gate et l'El Farallon Nightclub de Lynwood[10],[11].

Chalino Sánchez fait la rencontre la rencontre d'un autre migrant mexicain, Pedro Rivera, qui venait de créer Cintas Acuario, un petit studio d'enregistrement situé à Long Beach, et où Sánchez signe un contrat d'enregistrement[9]. Pedro Rivera, le père de Lupillo Rivera, Juan Rivera et Jenni Rivera, est l'un des premiers à publier à diffuser les albums de Chalino[12].

Fusillade de Coachella

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Le , Sánchez joue au Plaza Los Arcos, un restaurant et une boîte de nuit situé à Coachella, en Californie, devant 400 personnes. Eduardo Galledos, un mécanicien au chômage de 32 ans originaire de Thermal sous l'empire d'héroïne et d'alcool, demande à ce que la chanson « El Gallo de Sinaloa » soit jouée. Immédiatement après, Galledos saute sur scène et tire à quatre reprises en direction de Chalino. En réponse, il tire sur Gallegos, puis son arme s'enraye et il la jette sur son assaillant[7].

Les tirs de Gallegos touchent Chalino à deux reprises au torse, près de son aisselle, et touchant son poumon ; une autre balle touche l'accordéoniste à la cuisse. Les tirs de Sánchez ratent Gallegos et tuent accidentellement Claudio Rene Carranza, âgé de 20 ans[13]. Au total, neuf à quinze balles sont tirées et environ dix personnes sont touchées[14],[15]. Gallegos est maîtrisé au sol par un spectateur, et se tire une balle dans la bouche à l'aide de sa propre arme. Gallegos et Sánchez sont conduits au Desert Regional Hospital de Palm Springs dans un état critique[16].

Eduardo Gallegos, qui survit à ses blessures, est condamné pour tentative de meurtre à de la prison à vie ; il est libéré sous conditions en 2023[7],[17].

La fusillade accorde à Chalino Sánchez une certaine exposition médiatique, et ses ventes de cassettes et passages à la radio augmentent de manière exponentielle, surtout sa chanson « Nieves de Enero ». Lors de son concert suivant organisé à Los Angeles, la boîte de nuit est à guichets fermés six heures avant son arrivée[18].

Après la fusillade de janvier 1992 et son accès à la célébrité, Chalino Sánchez commence à craindre pour sa vie. Il donne sa collection d'armes à ses amis et vend les droits de ses chansons à Musart Records, recevant juste assez d'argent pour permettre à sa femme de s'acheter une maison mais privant sa famille des éventuelles royalties liées à ses chansons[4].

Le 16 mai 1992, lors d'un concert au Salón Bugambilias à Culiacán, Chalino Sánchez reçoit une note écrite d'un spectateur dans la foule. Il est largement considéré que cette note était une menace de mort, sans que cela puisse toutefois être prouvé[19],[20]. Une vidéo montre Sánchez lisant la note, montrant des signes d'inquiétude, puis froissant la note et commençant à chanter[21].

Après minuit, Chalino Sánchez quitte la boîte de nuit avec deux de ses frères, un cousin et plusieurs jeunes femmes. Leur véhicule est abordé par un groupe d'hommes armés roulant à bord de plusieurs Chevrolet Suburban de couleur noire. Ils annoncent faire partie de la police et montrent leur carte de police, demandant à Sánchez de les suivre car leur commandant souhaitait le voir. Sánchez accepte et monte dans l'une des voitures[4].

Le lendemain matin, deux agriculteurs découvrent le corps de Chalino Sánchez près d'un canal d'irrigation, à proximité de la Mexican Federal Highway 15, proche du quartier de Los Laureles, à Culiacán. Il avait les yeux bandés, et ses poignets avaient des traces de cordes. Il est tué de deux balles dans l'arrière du crâne[22]. Chalino Sánchez est enterré à Los Vasitos, Sinaloa, au Mexique[23].

Style artistique et héritage

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Chalino Sánchez n'a jamais suivi de cours de chant ; il considérait son chant comme des « aboiements » et savait qu'il sonnait souvent faux[6]. Toutefois, ses chansons sont appréciées pour leur sincérité et les thèmes qu'elles évoquent[9]. La grande majorité d'entre elles traitent de véritables crimes commis dans son cercle proche. On disait de lui qu'il était « moitié Billy the Kid, moitié Bill Monroe »[24]. Ses fans ne le considéraient pas seulement comme un bon chanteur, mais aussi comme « quelqu'un de vrai »[4]. Sánchez chantait ses chansons dans une cadence sinaloaine et en argot, ce qu'aucun chanteur majeur n'avait fait jusqu'alors[25].

Après sa mort, la popularité de Sánchez a grimpé en flèche ; sa veuve connaissait 150 chanteurs qui reprenaient les chansons de son mari. Des extraits de ses chansons ont également été utilisés pour créer de nouvelles chansons[4]. La musique de Sánchez est toujours diffusée à la radio et reste populaire auprès des auditeurs hispaniques. Il a également reçu des éloges d'artistes extérieurs à son public cible, comme le rappeur Snoop Dogg[26].

En 2019, un court métrage intitulé Chalino, réalisé par Michael T. Flores, est diffusé en avant-première au Festival international du film latino de Los Angeles (LALIFF)[27]. Un podcast en huit épisodes retraçant la vie de Sánchez et les circonstances de sa mort, Ídolo: The Ballad of Chalino Sánchez, est publié en février 2022[28],[29]. En 2023, une série documentaire télévisée intitulée Nunca Tuvo Miedo est diffusée sur Vix[30]. Un biopic sur la vie de Sánchez, avec David Castañeda dans le rôle principal, est en cours de production[31].

Discographie

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  • Alma Enamorada (1992)
  • Nieves De Enero (1992)

Documentaires

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  • Chalino Sanchez: Una Vida De Peligros (2004)[32]
  • Pura Raza Chalino Sanchez Vida y Muerte (2006)[33]
  • Chalino (2018)[34]
  • Nunca Tuvo Miedo (2023)[35]

Liens externes

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Notes et références

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  1. a b et c (en-US) Rodrigo Soriano, « The second life of Chalino Sánchez, the king of ‘corrido’ », sur EL PAÍS English, (consulté le )
  2. a et b (en) « The ballad of Chalino Sánchez », LA Weekly,‎
  3. (es-MX) Cristian Herrera, « ¿Dónde se ubica capilla de Chalino Sánchez en Culiacán, Sinaloa? », sur debate.mx,
  4. a b c d e f et g (en) « El Valiente: Chalino Sánchez », PBS,‎
  5. (en) Sam Quinones, True Tales from Another Mexico: The Lynch Mob, the Popsicle Kings, Chalino, and the Bronx, UNM Press, (ISBN 978-0-8263-2296-8, lire en ligne)
  6. a b et c (en) Blanca Torres, « 'Idolo': Why Singer Chalino Sánchez Is Still a Legend 30 Years After His Unsolved Murder | KQED », sur www.kqed.org, (consulté le )
  7. a b et c (en-US) Matthew Ormseth, « 30 beers, a cockfight, a gun: The untold story of the man who tried to kill Chalino Sanchez », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  8. Chalino Sanchez - Canta Con Los 4 De La Frontera #CorridosyCancionesRR, Corridos Y Canciones RR (, 3:31 minutes), consulté le
  9. a b et c (en-US) Griselda Flores, « Chalino Sanchez’s Legacy Continues to Be Celebrated, 30 Years After His Death », sur Billboard, (consulté le )
  10. (en-US) Sam Quinones, « Narco Pop's Bloody Polkas », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  11. Chalino Sanchez En Vivo Desde El Farallon, Javy “Angelino” G (, 43:39 minutes), consulté le
  12. (en-US) « Jenni Rivera's musical family helped popularize Mexican narco-ballads », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  13. (en-US) « 1 dead in dance hall shootout », sur Newspapers.com, (consulté le )
  14. (en-US) « Club loses entertainment license », sur Newspapers.com, (consulté le )
  15. (en) The Associated Press, « SINGER FIRES FROM STAGE; ONE KILLED », sur Greensboro News and Record, (consulté le )
  16. (en) « One killed, 10 wounded in dance hall shootout », sur Tampa Bay Times (consulté le )
  17. (en) « GUNFIRE AT NIGHTCLUB KILLS 1 MAN, INJURES 10, INCLUDING PERFORMER », sur Deseret News, (consulté le )
  18. (en-US) « Who was Chalino Sanchez? », sur Police1, (consulté le )
  19. (en-US) « Chalino Sanchez: the unsolved assassination of the corrido star », sur faroutmagazine.co.uk, (consulté le )
  20. Brice Miclet, « L'assassinat de Chalino Sánchez, roi des corridos mexicains », sur Slate.fr, (consulté le ).
  21. Chalino Sánchez - Alma Enamorada (En Vivo), Discos Musart (, 2:40 minutes), consulté le
  22. « Music | Going narco », sur web.archive.org, (consulté le )
  23. (es) « Chalino Sánchez: Así luce la tumba del “Rey del corrido” a 30 años de su muerte | VIDEO », sur El Heraldo de México, (consulté le )
  24. (en-US) Lawrence Downes, « In Los Angeles, Mexican Songs Without Borders », sur The New York Times,
  25. (en) Gustavo Arellano, « Twenty-Five Years After His Murder, Chalino Sánchez Remains As Influential As Ever », sur OC Weekly,
  26. ¡Viva México!, dice Snoop Dog con canción de Chalino Sánchez, El Universal (, 1:41 minutes), consulté le
  27. (en) Carlos Aguilar, « Salvadoran-American Director Michael Flores Explores the Legend of Chalino Sánchez in Short Film », sur Remezcla,
  28. (en-US) « Ídolo: The Ballad of Chalino Sánchez », sur Apple Podcasts (consulté le )
  29. (en) « A podcast revives the life, mysterious death of a Mexican corrido singer », sur NBC News, (consulté le )
  30. Angélica Ramirez, Chalino Sanchez et Adán Chalino Sánchez, Nunca Tuvo Miedo, Pacha Films, (lire en ligne)
  31. (en) Lucas Villa, « ‘El Rey del Corrido’ Chalino Sánchez Getting Biopic », sur Remezcla,
  32. Chalino Sanchez - Una Vida De Peligros (Pelicula Completa), Mario Cruz (, 60:36 minutes), consulté le
  33. « Pura Raza Chalino Sanchez Vida y Muerte DVD (NR) », sur www.swapadvd.com (consulté le )
  34. CHALINO, Michael Flores (, 15:0 minutes), consulté le
  35. Nunca Tuvo Miedo - Capítulo 1 Gratis | ViX, ViX (, 34:20 minutes), consulté le