Chammes | |
L'église Saint-Pierre. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Mayenne |
Arrondissement | Mayenne |
Intercommunalité | Communauté de communes des Coëvrons |
Code postal | 53270 |
Code commune | 53050 |
Démographie | |
Gentilé | Camélésien |
Population | 373 hab. (2021) |
Densité | 18 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 04′ 36″ nord, 0° 22′ 40″ ouest |
Altitude | Min. 73 m Max. 132 m |
Superficie | 21,06 km2 |
Élections | |
Départementales | Meslay-du-Maine |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Sainte-Suzanne-et-Chammes |
Localisation | |
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Chammes est une ancienne commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Sainte-Suzanne-et-Chammes.
Elle est peuplée de 373 habitants[Note 1].
La commune fait partie de la province historique du Maine[1], et se situe dans le Bas-Maine.
La commune est au sud-est du Bas-Maine. Son bourg est à 3 km au sud-ouest de Sainte-Suzanne, à 9 km au sud d'Évron, à 20 km au nord-ouest de Brûlon, à 23 km au nord-est de Meslay-du-Maine et à 32 km à l'est de Laval[2].
Le territoire de Chammes correspond à une dépression, où la vallée de l'Erve est croisée par celle du ruisseau du Poulou, anciennement dit de Mouillebraye, qui avec ses divers affluents, recueille les eaux de toute la région qui s'étend de La Chapelle-Rainsouin au nord de Sainte-Suzanne.
Le bourg, qui forme deux groupes, l'un près de l'église, l'autre sur la route d'Évron, est situé dans l'angle formé par le confluent des deux cours d'eau, à un niveau de 80 mètres. Les altitudes environnantes sont de 136 mètres au sud-ouest, 126 au sud, 113 au sud-est et 107 au nord.
Un ancien chemin, utilisé par la route d'Évron, passait au Pont d'Orval et se dirigeait au sud vers Saulges et Sablé. Il est distinct de la route de Sainte-Suzanne à Chammes, que Jaillot continue ensuite vers Saulges et qui, à l'époque où Cassini dessinait sa carte, passait l'Erve pour se diriger sur Sablé par la rive gauche.
Les routes plus récentes relient le bourg vers Blandouet (à 5,5 km au sud-est), Saint-Jean-sur-Erve (5 km au sud), Vaiges (8 km au sud-ouest), Saint-Léger (7 km à l'ouest), Châtres-la-Forêt (8 km au nord), Évron (9 km au nord) et Sainte-Suzanne (3 km au nord-est).
La superficie, cadastrée en 1842, est de 2 106 ha. « Le fonds est fort maigre et ne produit que du seigle », écrit-on à Miroménil en 1696 ; « il y a quantité de landes et de bois taillis ; 18 métairies et 35 bordages ». La situation s'était améliorée au siècle suivant, car, d'après André René Le Paige, le sol produisait du froment et de l'avoine ; il y avait des prairies, deux grandes pièces de bois et beaucoup de landes.
Le village serait cité sous la forme villa Calisamen en 840, la forme Chama est attestée en 1125[6]. L'origine de ce toponyme est incertaine. Albert Dauzat émet la possibilité de la racine pré-latine -camm-, renvoyant au pré-celtique -cam-, évoquant une hauteur[6].
Le gentilé est Camélésien.
L'église de Chammes n'était pas comprise dans l'acte de restauration de l'abbaye d'Évron, mais Hildebert la mentionne avec son vocable dans la confirmation des possessions de l'abbaye en 1125.
« L'armée angloise » soldée par les protestants français était à Chammes le .
Épidémies en 1784-1786. Tempêtes les 12 et 19 novembre 1810, qui endommagent le presbytère, situé au bord de l'Erve, en « bon état » en 1802 (selon Pierre-François Davelu).
Chammes constitua un foyer de résistance aux idées révolutionnaires par une démonstration des paysans contre le district, dès le . Les habitants avaient nommé maire, le , Jean-Baptiste Cœur, connu pour son attachement à la religion et à la royauté. L'élection ayant été annulée, ils refusent le , de choisir une autre municipalité. Le 12 février, Olivier Provost du Bourrion, délégué par le district, vient à la tête des gardes nationales d'Évron, de Vaiges et de Villaines procéder à une nouvelle élection. Les électeurs, qui ont annoncé qu'« ils ne viendraient pas les mains ballantes » commencent par nommer le curé président et le vicaire secrétaire du scrutin ; tous deux refusent le serment qu'on veut leur faire prêter. Le curé, Michel Barrabé, s'adresse à ses paroissiens pour leur demander leur sentiment ; la plupart déclarent qu'ils ne veulent pas d'autre président. Le commissaire s'esquive avec sa troupe ; l'élection de Jean-Baptiste Cœur est confirmée, et notification formelle en est faite au district. Le maire fut condamné à deux ans de « gêne » et quatre heures d'exposition en place publique de Sainte-Suzanne ; le curé et le vicaire, à la dégradation civique et deux heures d'exposition à Laval. Les esprits n'en furent pas pour autant ralliés, ni apaisés. Le , l'huissier venu d'Évron pour publier l'arrêté contre les prêtres insermentés, se trouva en face de 300 hommes armés qui ne le laissèrent pas même commencer sa lecture. Ces mêmes hommes rejoignaient le lendemain Rochambeau dans la prairie de Montecler et marchaient avec sa troupe sur Évron.
Le , les hussards prussiens qui occupaient Blandouet, se portèrent sur Chammes, où ils se cantonnèrent jusqu'à l'armistice. Le 26, ils rencontrèrent sur la route de Saint-Léger un parti de francs-tireurs, mais ils furent ramenés jusqu'à Chammes par les Chasseurs d'Afrique qui leur firent deux prisonniers. Le 29 au soir, quelques francs-tireurs se laissèrent prendre près du bourg. la commune paya une contribution de 1 000 frs.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Chammes est occupée par les troupes allemandes dès le . Elle est libérée par l'armée américaine le après un combat qui fait vingt morts (douze Allemands et huit Américains).
En 2021, la commune comptait 373 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Chammes[9]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Chammes a compté jusqu'à 1 100 habitants en 1831.
« Chammes », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)