Charles-Frédéric Reinhard

Charles-Frédéric Reinhard, de son nom de naissance Karl Friedrich Reinhard, né à Schorndorf le et mort à Paris le , est un diplomate et homme politique français d’origine allemande.

Il est le fils de George-Christophe Reinhard, alors diacre, et depuis doyen de l'église et diocèse de Balingen et Catherine-Félicité Hiemer.

En 1778, il entreprend des études de philosophie et de théologie à Tübingen dans le Stift (sorte de grand séminaire protestant)[1].

Il s'essaye à la littérature sous les auspices de Goethe et publie une traduction de Tyrtée et de Tibulle et quelques poésies.

En 1785 et 1786, il fait des essais de journalisme politique en écrivant dans le journal Schwäbisches Museum d'Armbruster. Mais un article critique paru sur le Stift de Tübingen lui vaut une exclusion de l'Église luthérienne wurtembergeoise[1].

En 1787, il émigre en France et devient précepteur des enfants d'un négociant calviniste bordelais.

Enthousiasmé par les idées de la Révolution française, il adhère dès le 21 juillet 1789 à l'Armée patriotique que vient de former Boyer-Fonfrede à Bordeaux. Un an et demi plus tard, il sollicite son adhésion à la Société des Amis de la Constitution, futurs Girondins qu'il suit à Paris lors de leur avènement au pouvoir.

En 1791, il donne dans la capitale une conférence sur la littérature allemande. Lors d'une réunion de la Société des Amis de la Constitution après la fuite du roi de France, il monte à la tribune et jure de se considérer dorénavant citoyen français ce qui suffira à lui accorder la nationalité française. Il est nommé président de cette Société du 15 juillet 1791 au 14 août 1791[1].

Bénéficiant de la protection de ses amis Girondins, il entre au ministère des Affaires étrangères et, en 1792, est nommé par Dumouriez secrétaire d'ambassade à Londres. Il occupe ensuite différents postes, notamment à Naples.

En 1796 il épouse Christine Reimarus fille de Sophie Reimarus.

Ami d'Emmanuel-Joseph Sieyes et de Roger Ducos, il est nommé ministre des Affaires étrangères le , poste qu'il occupe jusqu'au . En 1800, il est envoyé comme ambassadeur en Suisse, en 1802 à Hambourg, puis dans le royaume de Westphalie dont Jérôme Bonaparte est roi. En 1813, il rentre à Paris.

Il est fait Chevalier de l'Empire le , puis Baron de l'Empire le 31 décembre de la même année.

À la Première Restauration, il est placé à la tête de la chancellerie du Ministère des affaires étrangères.

« Oublié » durant les Cent-Jours, la Seconde Restauration le fait comte (1815) et le nomme Conseiller d'État et ministre plénipotentiaire près la Confédération germanique (-1829),

Louis-Philippe Ier l'envoie à Dresde, avant de le nommer Pair de France le .

Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1832.

Il est l'ami de Goethe avec qui il échange une volumineuse correspondance[2].

Il est inhumé au cimetière Montmartre, 14e division, le long du mur d'enceinte, à la limite avec la 16e division (devant la pancarte 14e division). Le 3 mars 1838 Talleyrand fit son éloge à l'académie des sciences morales.( page 330-331 chapitre VIII la vie élégante Anne Martin Fugier temps éd.)

Distinctions

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Hommage, Honneurs, Mentions...

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Armes de chevalier de l'Empire
Parti, au 1, d'or à la verge de sable tortillée d'un serpent de sinople, au 2, d'argent au guerrier casqué, cuirassé et armé d'azur, soutenu d'une terrasse de sinople et adextré d'un tertre du même chargé d'un R de sable ; au comble d'azur chargé d'un faucon essoré d'argent s'abattant sur un héron du même. Bordure de gueules du tiers de l'écu, chargée au 2e point en chef du signe des chevaliers légionnaires.[4]
Armes de baron de l'Empire
Parti, au 1, d'or à la verge de sable tortillée d'un serpent de sinople, au 2, d'argent au guerrier casqué, cuirassé et armé d'azur, soutenu d'une terrasse de sinople et adextré d'un tertre du même chargé d'un R de sable ; au comble d'azur chargé d'un faucon essoré d'argent s'abattant sur un héron du même. Bordure de gueules du tiers de l'écu, chargée au 2e point en chef du signe des chevaliers légionnaires. Franc-quartier de baron ministre à l'extérieur brochant sur le tout au neuvième de l'écu.[4]
Armes de comte et pair de France
Parti, au 1, d'or à la verge de sable tortillée d'un serpent de sinople, au 2, d'argent au guerrier casqué, cuirassé et armé d'azur, soutenu d'une terrasse de sinople et adextré d'un tertre du même chargé d'un R de sable (changement des émaux du parti).[4]

Bibliographie

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La correspondance et les rapports des ministres des Relations extérieures (dont Reinhard, 1799) au Secrétaire d’État sous Napoléon Ier sont conservées aux Archives nationales (France)[5]

Liens externes

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Références

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  1. a b et c Jean Delinière, Persée, « Un intellectuel allemand et la Révolution française: Karl Friedrich Reinhard », Annales historiques de la Révolution française, n°255-256,‎ (lire en ligne)
  2. Parue sous le titre Briefwechsel zwischen Goethe und Reinhard, in den Jahren 1807 bis 1832 à Stuttgart en 1850.
  3. « Ordre royal de la Légion d'honneur », dans Almanach royal et national pour l'an MDCCCXXXIV, Paris, A. Guyot et Scribe, (lire en ligne), p. 217.
  4. a b et c Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, L'Université, Les Écoles publiques, (lire en ligne)
  5. http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003821 et http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003828