Charles-Joseph Minard est né le à Dijon sur la paroisse Saint-Michel. Il est le fils de Pierre Étienne Minard, greffier de la maréchaussée, et de Bénigne Boiteux, son épouse. Il est baptisé en l'église Saint-Michel ce même jour. Son parrain est Charles-Joseph Boiteux, ancien conseiller du roi, notaire en cette ville, son aïeul maternel, et sa marraine est Marguerite Gilbert, épouse de maître Jacques Minard, avocat à la Cour, sa tante paternelle.
La Carte figurative des pertes successives en hommes de l’Armée française dans la campagne de Russie en 1812-1813[1] est un exemple de diagramme de Sankey (même si Minard a utilisé cette technique avant l'ingénieur irlandais Sankey).
variations de la température de l’air au cours de la retraite.
Étienne-Jules Marey met l'accent sur la « brutale éloquence » de ce graphique, qui « semble défier la plume de l’historien » ; il souligne aussi les « effets saisissants » des autres travaux de Minard[2]. Pour Edward Tufte, il pourrait s'agir là du « meilleur graphique statistique jamais tracé », et il en fait un exemple de la plus haute importance[3]. Howard Wainer(en) le présente comme un « bijou » de l’information graphique et le qualifie de « candidat pour le titre de champion du monde du graphique »[4].
Minard crée de nombreuses autres cartes du même type ; Arthur H. Robinson en compte ainsi 51 en tout[5]. Elles portent sur des sujets divers[6].
La Carte figurative et approximative des quantités de viandes de boucherie envoyées sur pied par les départements et consommées à Paris[8] (1858) utilise des diagrammes circulaires.
Carte figurative et approximative des quantités de coton en laine importées en Europe en 1858 et en 1862[9] (1864).
Tableau figuratif du mouvement commercial du Canal du Centre en 1844. Ce graphique est un des premiers graphiques mosaïque de l'histoire[10].
Carte figurative relative au choix de l'emplacement d'un nouvel Hôtel des Postes de Paris[11] (1865).
Tableaux figuratifs de la circulation de quelques chemins de fer, publié dans Des Tableaux et des cartes figuratives par Charles Joseph Minard en 1862.
Un manuscrit envoyé à Jean-Baptiste Say par Minard en 1832[12] contient l'essentiel des progrès des analyses économiques en matière de gestion publique. Travaux repris par Jules Dupuit dont la postérité n'a retenu que le nom, « en jetant une ombre sur ceux du véritable pionnier »[12].
Minard réfléchit et répond dans les années 1820 aux interrogations posées par les équipements publics :
Les canaux construits se révèlent moins rentables que prévu et leur achèvement est parfois remis en question.
Pour le financement des routes, il s'agit de trancher entre la budgétisation, le paiement selon l'usage ou le paiement selon la dégradation de la voie.
Sa réflexion le conduit à s'interroger plus généralement sur la finalité des travaux publics : la production d'utilité collective publique notamment en matière de transport). Minard pense que celle-ci peut être déterminée de façon assez précise et que cette valeur dépend de la demande et de la répartition des revenus. Les besoins les plus essentiels sont prioritaires (ceux des plus pauvres). Pour le reste, la décision doit tenir compte des délais de production et de l'économie de temps permise par l'équipement (bénéfice social déterminé en temps puis en valeur) , avec une prise en compte des intérêts composés (les dépenses étant étalées sur plusieurs années).
Victorin Chevallier, « Notice nécrologique sur M. Minard, inspecteur général des ponts et chaussées, en retraite », Annales des ponts et chaussées : Mémoires et documents, Paris, Dunod, 5e série, vol. II, 2e semestre 1871, p. 1–22 (lire sur Wikisource).
↑(en) Michael Friendly(en), « A Brief History of Data Visualization », dans Chun-Houh Chen, Wolfgang Härdle et Antony Unwin, Handbook of Data Visualization, Springer-Verlag, coll. « Springer Handbooks of Computational Statistics », (ISBN978-3-540-33036-3, DOI10.1007/978-3-540-33037-0_2), p. 29.
↑ a et bMaurice Baslé, Françoise Benhamou et Bernard Chavance, Histoire des pensées économiques, vol. 1 : Les fondateurs, Paris, Sirey, coll. « Synthèse + », , 2e éd., 422 p. (ISBN2-247-01666-9).