La commune avec l'emplacement de la mairie dans le département
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes ; 5 : entrée dru village.
Chevresis-Monceau est un village rural de la Thiérache, dans l'Aisne, situé à 23 km au sud-est de Saint-Quentin, 22 km au nord de Laon et 26 km au sud-ouest de Vervins.
Il est desservi par la RD 967 qui le relie à Guise et à Laon, et est aisément accessible par la sortie 12 de l'Autoroute A26.
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Peron et le cours d'eau 01 de la commune de Chevresis-Monceau[1],[2],[Carte 1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 719 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Aulnois-sous-Laon à 16 km à vol d'oiseau[6], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 685,6 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Au , Chevresis-Monceau est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (90,1 %), forêts (5,2 %), zones urbanisées (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (2,1 %)[14].
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
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Chevresis : le nom du village apparaît pour la première fois en l'an 1405, sous l'appellation de Chievresiz-le-Merdeux puis Chevrezy-le-Meldeux, et Chevresis-le-Meldeux sur la carte de Cassini vers 1750[15].
Monceau-le-Vieil était un hameau qui apparaît pour la première fois en 1083 sous l'appellation de Moncelli, puis Vetera Moncella, Monchiaux-le-Vies, Montceaulx-le-Vieil et enfin Monceaux-le-Vieux sur la carte de Cassini[16].
Monceau est une formation toponymique médiévale qui consiste en un appellatif employé de manière absolue, à savoir l'ancien français Moncel au sens de « colline »[17], voire « élévation ». L'ancien français moncel est issu d'un hypothétique bas latin *monticellum[17].
Chevresis-le-Meldeux et Monceau-le-Vieux sont réunis par ordonnance royale du sous le nom de Chevresis-Monceau.
Carte de Cassini
La carte de Cassini montre qu'au XVIIIE siècle, Chevresis-le-Meldeux est une paroisse avec un château sur la rive droite du ruisseau le Peron.
Au nord-est, Monceau-le-Vieux est un hameau dont Cour le Moine est une ferme qui en fait partie.
Le village est détruit en grande partie le par un grave incendie. Sa reconstruction est facilité par l'action de Frédéric Viefville, notaire de Napoléon III et originaire de la commune[18].La municipalité, qui avait décidé la construction d'une nouvelle église en 1858, inaugure le nouvel édifice en 1862, et l'ancienne église, située dans le cimetière, est démolie quelques années après[18].
En 1874 est signalé l'existence de la sucrerie des établissements Viéville, Decroix et Cie[19], qui a contribué à la prospérité du village[18].
Chevresis-Monceau a été desservie par une gare sur la ligne de Laon au Cateau de 1888 à 1937, facilitant le déplacement des habitants et le transport des marchandises.
La commune a été concernée par les combats de la Première Guerre mondiale, et a été largement détruit pendant celle-ci[20].
A partie de 1888, Chevresis-Monceau a été traversé par la ligne de chemin de fer de Laon au Cateau, qui , venant de La Ferté-Chevresis, passait au sud-est du village et se dirigeait vers Monceau-le-Neuf et Faucouzy.
Chaque jour, cinq trains s'arrêtaient dans chaque sens devant la gare pour prendre les passagers qui se rendaient soit à Laon, soit à Guise.
A une époque où le chemin de fer était le moyen de déplacement le plus pratique, cette ligne connaissait un important trafic de passagers et de marchandises.
À partir de 1950, avec l'amélioration des routes et le développement du transport automobile, le trafic ferroviaire a périclité et la ligne a été fermée vers 1970 au trafic passagers. Les derniers trains de marchandises sur le tronçon Laon - Sains-Richaumont ont cessé de circuler en juillet 2006.
Les rails sont toujours en place en 2021 et la ligne est envahie par la végétation.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2021, la commune comptait 340 habitants[Note 2], en évolution de −6,59 % par rapport à 2015 (Aisne : −2,08 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
ÉgliseNotre-Dame de Chevresis, consacrée en 1862, dotée d'un clocher élancé. Napoléon III lui a offert un tableau, « Le Christ en croix », L'église compte également quatre grandes compositions peintes par Georges Grandin, originaire de la commune et ancien élève de Meissonier et de Cabanel à l'École nationale des Beaux-Arts[18].
Le château de Chevresis-Monceau - visible sur la départementale 64.
Chapelle Saint-Frédéric, chapelle funéraire sur le cimetière, de style néo-byzantin comprenant un dôme ainsi qu'une magnifique rosace, et orné de vitraux historiés sur lesquels sont représentés les membres de la famille Viefville, ainsi des par des peintures murales, rénovée en 2013[24],[32].
L'un des derniers seigneurs de Monceau-le-Vieil est « Antoine-Gabriel Demonceaux, chevalier, seigneur de Monceau-le-Vieil et le Neuf, Chevresy, Gerny, etc., comte de Saint-Lot et autres lieux », mort à Monceau-le-Vieil le [34].
Étienne Cardot né le , à Chevresis-Monceau (02), dans une humble famille d'ouvriers agricoles. Il est l'aîné de plusieurs enfants. Ses sœurs sont restées au village et s'y sont mariées.
Écolier doué, il apprend à lire et à écrire, et entre au service de Claude Nicolas Gaudry trésorier dans la Généralité de Soissons, oncle maternel de Condorcet. Celui-ci était ami de Turgot qui le fait nommer Inspecteur des Monnaies en 1775. Il logeait à l'hôtel des Monnaies au premier étage où il accueille sa mère et son oncle. Etienne Cardot le suit à Paris. Antoine Cardot frère d'Etienne vient les rejoindre et entre au service de la famille.
Étienne Cardot travaille le soir pour Condorcet qui le fait nommer commis aux écritures à l'Académie des Sciences, dont Condorcet est Secrétaire perpétuel et correspond avec l'Europe entière. Il devient ensuite chef du secrétariat de l'Académie et le reste jusqu'à sa mort en 1847.
En 1793, lors de la Terreur Condorcet est mis hors la loi et se cache chez Madame Vernet. Il part déguisé à Bourg-la-Reine et y meurt en 1794 sous le nom de Pierre Simon.
Les deux frères Cardot ont reconnu l'écriture de Condorcet et ont corrigé l'acte de décès à la mairie de Bourg-la-Reine, devenu Bourg-Égalité.
Sophie de Grougy, veuve de Condorcet, est alors sans ressources. Elle monte une boutique de lingerie à l'enseigne « à la fidélité »près de la place Vendôme, rue Saint-Honoré, avec l'aide des Cardot.
Frédéric Viefville, natif et bienfaiteur de la commune, est le notaire de Napoléon III. En 1850, après un terrible incendie qui réduisit en cendres plus des deux tiers du village, il fait construire à ses frais une nouvelle école, puis, en 1865, il fait don à la commune du bâtiment qui est devenu la mairie. Il a également financé la maison de retraite situé dans la rue principale. Il est enterré chapelle Saint-Frédéric[24]. Une rue de la commune porte son nom.
M. Mauclaire, « Notice historique sur Monceau-le-Vieil et ses seigneurs », Bulletin de la Société historique de Haute-Picardie, t. VI, , p. 7-29 (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAlbert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1979, p. 463b
↑ abc et d« Viefville le bienfaiteur », L'Aisne / Le magazine de notre département, no 206, , p. 21 (lire en ligne, consulté le ).
↑Les Sucreries françaises, raffineries et râperies, par départements, noms des fabricants et noms des localités, : vec une carte de France coloriée indiquant l'importance des installations dans chaque région et 18 cartes de détails, Paris, Le Moniteur de la sucrerie, , 77 p. (lire en ligne), p. 9, lire en ligne sur Gallica.
↑ ab et c« La chapelle de Frédéric Viefville inaugurée après sa rénovation », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le )« L'inauguration de la chapelle Saint-Frédéric a eu lieu ce samedi dans le cimetière de Chevresis-Monceau. En présence du sous-préfet de l'Aisne, Jean-Jacques Boyer, et de Michel Potelet, conseiller général et maire de Ribemont, François Brazier, maire de Chevresis-Monceau, a présidé l'inauguration après rénovation de la chapelle dans laquelle repose Frédéric Viefville, natif et bienfaiteur de la commune, qui fut le notaire de Napoléon III ».
↑« Le mémo du patrimoneur » [PDF], Journées européennes du patrimoine, Communauté de communes du Val de l'Oise, (consulté le ), p. 11.
↑« Chevresis-Monceau (02270) », France (Aisne), sur monumentsmorts.univ-lille.fr, Les monuments aux morts - France - Belgique - Autres pays (consulté le ).
↑Laffitte-Larnaudie (Anne-Marie), « Le secrétaire de Condorcet : Etienne Cardot », dans Condorcet. Homme des Lumières et de la Révolution, Fontenay-aux-Roses, ENS éditions, 1997, p. 37s.