Le cimetière de Liers de Sainte-Geneviève-des-Bois, dit cimetière « russe », est un cimetière communal. Le , le conseil municipal décide de créer un nouveau cimetière. Depuis cette date, ce cimetière est resté communal ; on y trouve toutes les confessions, dont plusieurs tombes juives et musulmanes.
Dorothy Paget et Elena Kirilovna Orlova (née Struve 1877-1957) créent une maison de retraite pour Russes blancs, la Maison russe, dans les bâtiments du château de la Cossonnerie. La princesse Vera Mechtcherskaïa (1876-1949), sœur aînée d'Elena Orlova, les rejoint en tant que directrice de la Maison. En 1927, la première pensionnaire de la Maison russe est inhumée dans ce qu’on appellera désormais le « cimetière russe ». Il s'agit d'une partie du cimetière communal de Liers et en dépend administrativement[1]. Véritable site de mémoire, environ 15 000 Russes ou Français d’origine russe venus en France à la suite de la révolution bolchevique de 1917 y sont inhumés dans quelque 5 200 tombes. Suivront les dépouilles des Russes réfugiés en France au milieu des années 1940 et dans les années 1970-1980[2].
Le carré russe fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [3].
L'aménagement est « à la russe » (petits bancs, cadre pastoral, avec des abiétacées, des pins, et de grands bouleaux).
Les patriarches de Russie Alexis II[N 1] et Cyrille, ainsi que le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, s’y sont rendus et ont fleuri plusieurs tombes. La fédération de Russie assurait depuis 2005 le paiement à la mairie de Sainte-Geneviève-des-Bois (dotation votée en deux fois par la Russie pour un total de plus d'un million d'euros [2],[5]) des concessions échues dont l'ayant-droit reste introuvable, afin d'éviter le déplacement des reliques dans un ossuaire et la revente de la concession comme le font toutes les municipalités. Mais depuis la guerre menée à l'Ukraine par la Russie depuis 2022, la mairie de Sainte-Geneviève-des-Bois refuse officiellement ces flux financiers[2].
Rudolf Noureev (1938-1993) : sa tombe est recouverte d’une mosaïque créée par le décorateur de théâtre Ezio Frigerio et réalisée par le mosaïste Akonema en 1996, qui représente un tapis kilim que Noureev affectionnait particulièrement
Tatiana Botkina (1898-1986), fille du médecin de la famille impériale Botkine, assassiné par les bolcheviks en même temps que la famille impériale russe le 17 juillet 1918
le prince Wladimir Bariatinsky (1874-1941) et son épouse la princesse Olga Bariatinsky, née Berestovskaïa (1881-1974)
le prince Gleb Grégoriévitch Gagarine (1887-1974), colonel au régiment des Cavaliers de Garde de l'impératrice Maria Fédorovna
Vladimir Bourtzeff (1862-1942), militant révolutionnaire mais anti-bolchévique, chercheur, éditeur et rédacteur en chef de plusieurs périodiques en langue russe
L’ancien Premier ministre et prince Gueorgui Lvov (1861-1925), orthographié parfois Lvoff
Pierre Bernhardovitch Struve (1870-1944). Personnalité intellectuelle et politique active en Russie et dans l'émigration russe. Il a été en particulier impliqué dans les négociations entre la France et le mouvement de l'Armée blanche du Nord de la Russie lors de la révolution bolchévique[9].
le colonel Nicolas Ivanovitch Alabovsky (1883-1974), bras droit du général Anton Dénikine puis Alexandre Koutiepov, puis commandant du régiment Markovsky, non enterré au cénotaphe de Gallipoli pour être enterré avec sa femme née « grande duchesse » Kramareff.
On y trouve aussi des monuments funéraires et des carrés de militaires de l'Armée impériale russe et des Armées blanches russes, avec entre autres :
le monument des anciens combattants russes de Gallipoli, en remplacement de celui du cimetière militaire de Gallipoli détruit par un tremblement de terre en 1949 (reconstruit en 2008),
Alexandre Petrovitch Fabergé (1877–1952), troisième fils du célèbre joaillier du tsar, Pierre-Karl Fabergé
Sofia Fiodorovna Koltchak, née Omirova (1876-1956) épouse de l’amiral Koltchak, chef des armées blanches en 1917 et régent de Russie.
Rostislav Alexandrovitch Koltchak (1910-1965), leur fils
l'archiprêtre Alexis Medvedkov, saint Alexis d'Ugine, prêtre orthodoxe canonisé en 2004, date à laquelle ses reliques ont été transportées de la crypte de l'église de la Dormition vers l'église du monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection de Bussy-en-Othe où elles sont vénérées
un carré des chauffeurs de taxis
Sergueï Prokoudine-Gorski (1863-1944), célèbre photographe, notamment connu pour son travail sur la couleur au cinéma et en photographie. Ses travaux sont gardés à la bibliothèque du conservatoire de Washington.
241 notices sur les 5220 tombes que compte le cimetière, en 2 volumes / 2 langues : Amis de Ste Geneviève des Bois et ses environs, La Nécropole russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, t. 1, Evry, Vulcano Communication, (ISBN978-2-9524786-1-8) et traduit en russe par Anastasia de Seauve : Общество друзей истории Сент-Женевьев-де-Буа и его окрестностей, пер. с франц. Анастасия де Сов, Русский некрополь Сент-Женевьев-де-Буа, t. 2, Evry, Vulcano Communication, [10]