Fils d'un serrurier aisé de Clamecy, il fait des études au lycée de Bourges grâce à une bourse accordée par la ville de Clamecy. Après le baccalauréat obtenu en 1820, il travaille comme maître d'études, d'abord au collège de Soissons, puis à Paris. Il raconte dans ses mémoires comment « son bouquet de rhétorique au côté, comme un domestique à la Saint-Jean, il alla offrir ses services aux revendeurs de grec et de latin de la capitale ». Il finit par être renvoyé. En 1822, il est incorporé dans l’armée et effectue jusqu’en 1827 son service militaire, au cours duquel il participe en 1823 à l'Expédition d'Espagne.
À son retour à Clamecy, il se marie en 1828 et est nommé instituteur. Il est directeur d'une école publique mais les méthodes d'enseignement ne lui conviennent pas. Aussi ouvre-t-il une école privée. Parallèlement, il fonde avec d'autres le journal L’Indépendant en 1831. En 1832, étant en conflit avec le comité cantonal de l'instruction publique, il démissionne de la direction de l'école mutuelle. Il poursuit ses activités d'instituteur privé, jusqu'en . À cette date, il quitte Clamecy pour s'installer à Nevers où il est le rédacteur de L’Association[1], journal démocratique paraissant deux fois par semaine, jusqu'à sa disparition en .
À partir de , Tillier publie des pamphlets, tirés à 400 et 500 exemplaires, dans lesquels il attaque des notables de Nevers et du département. Malade depuis son service militaire, il meurt de tuberculose le et est inhumé à Nevers[2]. Sa tombe se trouve dans le carré 8 du cimetière Jean-Gautherin.
De choses et d'autres : vingt-quatre pamphlets, Nevers, C. Sionest, 1843, c. 670 p. Voir dans Gallica.
Pamphlets (1840-1844) Edition critique publiée avec introduction, notices historiques et notes par Marius Gerin, Paris, A. Bertout, Nevers, Mazeron frères, 1906, 688 p. Lire sur Gallica.
Paris, Éditions Jean-Jacques Pauvert, 1967, 175 p. Présentation, choix de textes, notes et index par Jean Guillon.
Claude Tillier en Espagne (souvenirs inédits), Nevers, Mazeron frères, 1903, XXII-52 p., publiés avec une introduction et des notes par Marius Gerin. Contient deux lettres de L.-M. de Lahaye de Cormenin à Émile Péan au sujet de Claude Tillier. Notice de la bibliothèque nationale de France. Compte rendu de J. Haas, Zeitschrift für französische Sprache und Literatur (ISSN0044-2747), 1904 (vol. 26), p. 258-259.
De l'Espagne, Paris, Les cahiers de Paris, 1925, 88 p. Préface de Marius Gerin.
Deux contes. Comment le chanoine eut peur. Comment le capitaine eut peur, Amiens, Imprimerie nouvelle, 1928, 88 p. Avec lettre-préface de Marius Gerin.
« Les valets applaudissent toujours aux orgies des maîtres, quand ceux-ci laissent du vin dans les bouteilles. » (Pamphlets).
« Je ne sais pas, en vérité, pourquoi l'homme tient tant à la vie. Que trouve-t-il donc de si agréable dans cette insipide succession des nuits et des jours, de l'hiver et du printemps ? » (Mon oncle Benjamin, chapitre I. Ces phrases émanent du narrateur, le neveu[3] de Benjamin).
« Quiconque a semé des privilèges doit recueillir des révolutions. » (Mon oncle Benjamin, chapitre III. La phrase est prononcée par Benjamin au terme d'une longue tirade contre la noblesse).
« Pourquoi donc, en effet, le riche serait-il plus heureux que le pauvre ? Il ne travaille point ; eh bien ! il n'a pas le plaisir de se reposer. » (Mon oncle Benjamin, chapitre III).
Monument[4] avec le buste en bronze de Claude Tillier[5] à Clamecy, rue du Grand-Marché, inauguré le en présence de Jules Renard qui prononce un discours[6] et de Jean-Baptiste Bienvenu-Martin, ministre de l'Instruction publique. Le monument est l'œuvre du sculpteur Émile Boisseau. En , le buste, menacé de destruction par l'occupant, est caché par des résistants ; il est remis en place le .
Marius Gerin, Pages nivernaises. Études sur Claude Tillier, Paris, Garnier frères, , 321 p.
Marius Gerin, Lettres et documents sur Claude Tillier, Nevers, T. Ropiteau, , 52 p.
Gaston Gauthier, Claude Tillier instituteur (1828-1841), Nevers, G. Vallière, [1903], 1 p.
Marius Gerin, Claude Tillier, pamphlétaire et romancier clamecycois, Nevers, Ropiteau, , XIV-33 p.
Marius Gerin, Les variantes de "Mon oncle Benjamin", Nevers, Th. Ropiteau, , 59 p.
Marius Gerin, La réputation de Claude Tillier en France et à l'étranger, Clamecy, Impr. de l'indépendance, , 23 p.
Marius Gerin, Claude Tillier : variantes de "Belle-Plante et Cornélius" et l'"Association" de 1843 : étude analytique avec extraits, Nevers, T. Ropiteau, , 43 p.
Marius Gerin, L'Humour dans "Mon oncle Benjamin", Clamecy, A. Lahaussois, , 23 p.
Francis P. O'Hara, Claude Tillier, sa vie et ses œuvres, Paris, Jouve & Cie, , 332 p. La meilleure étude critique sur Tillier.
(en) Henry Leslie Maple, Claude Tillier (1801-1844) literature and politics in a French province, Genève, E. Droz, , 169 p. Voir en ligne.
Guy Thuillier, "Un pamphlétaire oublié : Claude Tillier", Le Mouvement social, avril-, no 71, p. 73-81.
Un certain Claude Tillier... Textes recueillis et annotés par Guy Thuillier, Bulletin de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy, 1989, 143 p.
Claude Tillier 1801-1844 Exposition du Bicentenaire, Nevers, Société Académique du Nivernais, , XIV-53 p.
Cahiers Claude Tillier, bulletin annuel édité par l'Association des Amis de Claude Tillier (bulletins n° 1 à 13, décembre 2008 à octobre 2023)