Clément-Henri Vaulet, ditClément Vautel, né le à Tournai (Belgique) et mort le à Paris 16e[1], est un journaliste, romancier et dramaturge d'origine belge, naturalisé français (1904[2]).
Auteur de plus de 30 000 articles pour les journaux[3], il a également écrit sous le nom de Falstaff.
Il est le créateur du personnage « Mon curé », dans le roman Mon curé chez les riches (1923) inspiré d'un père rédemptoriste qu'il connut sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Son roman connaît un succès de vente considérable. Dans ses souvenirs[4], il indique un tirage d'un million, précisant : « aucun autre roman français n'a je crois, atteint le tirage de Mon curé. »
Il écrit une suite : Mon curé chez les pauvres (1925) puis Le Bouif chez mon curé (1928), en collaboration avec Georges de La Fouchardière. Sa série Mon curé fut reprise dans de nombreux films et adaptée au théâtre par André de Lorde et Pierre Chaine.
En 1940, il entreprend d'écrire ses souvenirs de journaliste, lesquels parurent en 1941 sous le titre Mon film. Souvenirs d'un journaliste[5].
Venu l'interviewer en 1941, le journaliste Henri Poulain le décrit ainsi :
« tout est rond dans sa silhouette, le chapeau à bords relevés bien horizontal sur le front, le visage, les grosses lunettes à peine posées sur un bout de nez minuscule et rond tandis que le profil accuse mieux qu'une promesse d'embonpoint et que la mâchoire est saillante. Timide, effacé, dans un costume à rayures d'un gris rigoureusement terne[3]. »
André Gide signale ironiquement dans son Voyage au Congo (1927) l'avis que Vautel porte sur lui et sur certains autres écrivains : « […] un réjouissant article de Clément Vautel, où je suis pris à partie en compagnie de Rimbaud, Proust, Apollinaire, Suarès, Valéry et Cocteau comme exemple de ces écrivains abscons dont la France ne veut à aucun prix[7]. »
Clément Vautel ne fait pas mystère de son antisémitisme. Il est à cet égard proche de Marthe Borély et de Théodore Joran, deux autres antisémites notoires des années 1920[8].
1921 : Paris qui filme, revue mordante et satirique de Clément Vautel et Max Eddy, au théâtre du Moulin Bleu (mai)
1921 : A coups de griffes, revue mordante et satirique de Clément Vautel et Max Eddy, au théâtre du Moulin Bleu (novembre)
1922 : Batignolles-Cigale-Odéon, revue à grande mise en scène en 2 actes et 25 tableaux de Clément Vautel et Max Eddy, mise en scène de Firmin Gémier, à La Cigale (janvier)[11],[12].
1922 : Oh ! Shocking !, revue de Clément Vautel et Max Eddy, à la Cigale (21 avril)
D'autres films s'inspirent très librement du personnage « Mon curé » avec des scénarios qui ne sont pas, au sens strict, des adaptations des romans de Vautel :
↑ ab et cEt non en 1897 comme l'indique la notice bibliographique parue dans Mon curé chez les pauvres, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », . Source : dossier de la Légion d'honneur.
Laurent Joly, « Le préjugé antisémite entre « bon sens » et humour gaulois - Clément Vautel (1876-1954), chroniqueur et romancier populaire », Archives juives - Revue d'histoire des Juifs de France, vol. 43, no 1, , p. 23-38 (lire en ligne, consulté le ).