Cornéenne

Cornéenne (ou hornfels) à aspect rubané ayant conservé les structures des lits sédimentaires (grès et siltstones), engendrée par un métamorphisme de contact entre le magma granitique et les roches sédimentaires encaissantes.

Les cornéennes, également connues sous leur nom allemand de hornfels, sont des roches métamorphiques de contact[1].

Étymologie

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Le terme hornfels, emprunté au jargon allemand des mineurs (de), signifie « pierre-corne » ou « pierre de corne », d'où son appellation française de cornéenne. Deux explications ont été proposées pour ce terme :

  • une analogie d'aspect avec les cornes de certains animaux[a] ;
  • une référence au Cervin[2] (das Matterhorn en allemand, c'est-à-dire « la corne de la prairie », ou plus simplement das Horn (« la Corne ») aux alentours de Zermatt).

Le terme cornubianite, surtout utilisé en Italie et au Royaume-Uni, n'a pas de rapport étymologique direct avec corne[b]. Il a été forgé par le géologue cornique Henry Boase (en) à partir du terme géographique Cornwall (« Cornouailles »)[3].

Présentation

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Les cornéennes sont un type de roche métamorphique de contact, très dure et capable de résister à l'action de la glace. Les cornéennes sont le plus souvent constituées de grains fins formant des mosaïques alignées. La couleur habituelle de ces roches varie du brun foncé au noir, indiquant la présence de cristaux de mica, noir brillant. Les cornéennes peuvent renfermer d'autres éléments tels que du grès, des schistes et du granite.

Répartition géographique

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Les cornéennes se trouvent en différents endroits du monde.

En Europe, elles sont notamment présentes sur le mont Cervin (et aux abords du glacier du Cervin) dans les Alpes suisses, et autour de la Manche, en Cornouailles, en Normandie continentale et dans les îles Anglo-Normandes.

En Amérique, on en trouvé dans les collines Montérégiennes, au Canada.

En Afrique du Sud, sur le Devil's Peak surplombant la ville du Cap, et dans la province du KwaZulu-Natal. On y a trouvé une carrière utilisée il y a entre 106 000 et 187 000 ans, avec sept ateliers de fabrication d'outils en cornéenne. Les Homo sapiens en faisaient des racloirs et des pointes de flèche[4].

  • Cornubianite

Notes et références

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  1. Certains textes parlent d'une pierre en forme de corne (sans raison évidente sinon une traduction maladroite du mot hornfels) ou d'une pierre aussi dure que la corne (peu plausible, de nombreuses roches magmatiques et métamorphiques sont comme les cornéennes bien plus dures que la corne).
  2. Mais le terme Cornouailles dérive d'un mot celtique signifiant « corne », en référence à la forme de cette péninsule.

Références

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  1. Alain FOUCAULT, Dictionnaire de géologie, Dunod, , p. 85
  2. (en) Garret Romaine, Rocks, Gems, and Minerals, Falcon Guides, , 160 p. (ISBN 978-1-4930-1482-8, lire en ligne), p. 22.
  3. (en) Paul W. Thrush et al., A dictionary of mining, mineral, and related terms, Washington, D. C., , 1269 p..
  4. (en) Yves Vanderhaeghen (trad. Courrier international), « Glimpses of Stone Age ‘workshops’ : archaeologists shed light on hunter-gatherer toolmaking » [« Les grands ateliers de l’âge de la pierre »], Daily Maverick, Johannesburg,‎ (lire en ligne)

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Liens externes

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