Du point de vue de la topographie, la commune de Correns est constituée d’un ensemble de plateaux et collines (dont les altitudes varient de 258 à 542 m), traversé par le cours d’eau de l’Argens. Le village, implanté en bordure de ce cours d’eau, se localise au centre de la commune[2].
76 % du territoire de la commune de Correns est recouvert par la forêt[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 835 mm, avec 6,4 jours de précipitations en janvier et 2,3 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Montfort-sur-Argens_sapc », sur la commune de Montfort-sur-Argens à 4 km à vol d'oiseau[6], est de 14,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 789,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −11 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Au , Correns est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brignoles, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[14]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (79,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (62,5 %), cultures permanentes (19,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,7 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
L'étymologie la plus vraisemblable fait appel à la racine oronymique pré-indo-européenne kor une des variantes connues de kar (« pierre, rocher ») peut-être accompagnée ici du suffixe ligure -inc. Le village est dans un défilé aux parois abruptes.
Quelques villae s'établissent à Saint-Marc et à Sous-Ville. La première agglomération médiévale s'installe au Xe siècle au pied du fort Gibron, ancienne résidence des abbés de Montmajour.
En 1011, Edelbergt de Châteaurenard et sa femme Mathilde fondent à Correns une nouvelle abbaye pour femmes.
Le pape Serge IV accorda la même année des indulgences particulières à ceux qui assisteraient à la consécration de Notre-Dame de Correns, reprenant la tradition instaurée en 972 lors de la consécration de la première église. Depuis cette date, tous les vendredis , Correns fête son « Pardon ». À l'origine partielle, cette indulgence (catholicisme) devint plénière au XVIIe siècle, en vertu d'une bulle pontificale d'Urbain VII. Les péchés sont pardonnés à tous les fidèles qui pénètrent dans l'église par la « porte du Pardon », ouverte le par l'évêque de Toulon.
Les cérémonies commencent la veille à 2 heures de l'après-midi et se terminent le lendemain de la fête à la même heure.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l'Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. La communauté de Correns soutient les Duras jusqu’en 1386, puis change de camp pour rejoindre les Angevins grâce aux négociations patientes de Marie de Blois, veuve de Louis Ier et régente de leur fils Louis II. La reddition d'Aix a également pu jouer un rôle dans la volte-face de la communauté[19].
Pendant les guerres de Religion, le chef protestant La Burlière s'était réfugié à Correns après avoir ravagé les terres du baron Humbert de Vins à Brignoles. À la tête de ses troupes, Hubert de Garde de Vins attaqua en 1578 Correns qui n'avait pas de remparts. La Burlière et ses hommes s'enfuirent pendant la nuit, mais ils furent rattrapés au moment où ils traversaient la forêt de châtaigniers : 400 protestants périrent dans la bataille.
En 1613, alors que la commune ne comptait que 1 000 habitants, 53 235 fidèles vinrent en procession de toute la Provence, confesser leurs péchés aux 500 prêtres prévus pour l'occasion.
De là vient le proverbe provençal « C'est le pardon de Correns » pour désigner de grands rassemblements populaires.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].
En 2021, la commune comptait 897 habitants[Note 3], en évolution de +0,45 % par rapport à 2015 (Var : +4,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L’agriculture biologique est très développée sur la commune[34]. On y compte un apiculteur, deux aviculteurs, un fromager, un maraicher, deux oléiculteurs, quatre viticulteurs labellisés « bio »[35]. La commune a choisi comme slogan : CORRENS « 1er Village BIO de France ». La viticulture garde la place principale dans les productions.
Coopérative vinicole dite Société coopérative agricole[36],[37], moulin à huile, puis coopérative agricole (coopérative oléicole)[38].
Église paroissiale Notre-Dame[42] : dans la nuit du , l'église s'écroula et fut reconstruite par Jean Pomet et Jean-Baptiste Franque, architectes avignonnais. Les travaux commencés en 1734 furent terminés en 1741. Le pape Clément XII autorisa pour la nouvelle église le transfert des indulgences accordées à l'ancienne. L'église est constituée d'une nef centrale à trois travées voûtées d'arêtes, flanquée de deux bas-côtés. L'abside renferme un maître-autel en bois doré baroque surmonté d'une Gloire entourée d'anges au-dessus d'un tabernacle sphérique. L'église est aujourd'hui confiée par l'évêque de Fréjus à la communauté Saint-Jean.
Les ruines de l'ancienne église d'Ascau[43] : à l'ouest du village. Il ne reste qu'un pan de mur de l'ancien prieuré construit au Xe siècle[44]. Le capitulaire de Sainte-Marie de Correns nous apprend que les moines possédaient au XIe siècle vingt églises en Provence et qu'ils installèrent en 1065 le système des droits de plantation de vignes dans leur juridiction.
Dans les ruines du prieuré a été découverte une inscription latine, ainsi traduite : « sera damné quiconque transformera le prieuré en abbaye ».
Monuments place du Général-de-Gaulle[49],[50],[51].
Le vieux-village[52] : village « descendu » : l'ancien village occupait la butte qui domine l'Argens. On y remarque de belles maisons Renaissance, des passages voûtés, des rues en escaliers, et une inscription du XVIIIe siècle, rue des Coulets. Il existe aussi un vieux lavoir avec une fontaine de 1862, fontaine aux mascarons et un vieil ormeau sur la place de l'Église.
L'enceinte du village : quelques restes de courtines entourent le château[53].
La tour de l'Horloge : beffroi du XVIe siècle surmonté d'un campanile cylindrique XIXe siècle[54].
Le fort Gibron[55] : sur la butte qui domine l'Argens, vestiges d'un donjon (6,20 m x 9,30 m) en bel appareil construit à l'intérieur d'une courtine quadrangulaire (20,15 m x 24,35 m) et contre lequel s'appuie l'ancien logis des abbés de Montmajour[56]. La dénomination « Gibron » n'apparaît qu'au XVIIIe siècle (en provençal, gibre signifie givre, verglas).
Rochers, abris défensifs[57] et grottes de Bagarède[58],[59].
Jean-Joseph Siméon (1759-1818), homme politique, député du Var de 1806 à 1810.
Jacques Rozier (1926-2023), cinéaste de la Nouvelle Vague, auteur notamment d'« Adieu Philippine » et des « Naufragés de l'île de la Tortue », réalisa en 1956 son deuxième court métrage « Rentrée des Classes » dont l’action est située à Correns et l’interprétation assurée essentiellement par les enfants et les habitants du village. Film panthéiste, inspiré par Jean Renoir et Jean Vigo, il raconte l'école buissonnière d’un enfant du village, préférant l'immersion dans une nature foisonnante et étincelante d'une journée de fin d'été à l'enfermement dans une classe close et sombre.
Jacques Loussier (1934-2019), compositeur et pianiste de jazz français, célèbre pour avoir fait le lien entre Bach et le jazz, fondateur du Studio Miraval.
Le couple d'acteurs américains Angelina Jolie (1975-) et Brad Pitt (1963-) est installé dans le domaine de Miraval depuis 2008[67], et s'y sont mariés le [68] (plusieurs années après leur divorce, Angelina Jolie a vendu ses parts dans le domaine).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de CAOA, S. Réol, Gaëtan Congès, Jean-Marie Michel (AFAN – INRAP), archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p. (ISBN978-2-86535-070-4)
Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 367 : Correns
Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France, Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Editions Publitotal, , 495 p.
Correns p. 441 et Carte n°14 Provence-Alpes-Côte d'azur, B.38.688.87
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]