En 1836, Louis Graves indique que le territoire communal « est alongé du nord au midi, et traversé dans la direction opposée par le Thérain ; plusieurs ravins divisent son étendue[1] ».
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Thérain et le cours d'eau 01 de la Fontaine Sainte-Marguerite[2],[3],[Carte 1].
Le Thérain, d'une longueur de 94 km, prend sa source dans la commune de Gaillefontaine et se jette dans l'Oise à Saint-Leu-d'Esserent, après avoir traversé 43 communes[4]. Les caractéristiques hydrologiques du Thérain sont données par la station hydrologique située sur la commune de Bonnières. Le débit moyen mensuel est de 1,61 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 7,82 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 8,13 m3/s, atteint le même jour[5].
Des étangs de pisciculture ont été aménagés à proximité, dans les installations d'un ancien moulin
Le Thérain en aval du pont de la RD 133
Vue du Moulin de Crillon et de sa roue
Le moulin
Lavoir, rue de l'Abreuvoir, sur un ruisseau issu de la Fontaine Sainte-Marguerite
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : le plan d'eau de la commune de Martincourt, d'une superficie totale de 4,6 ha (0,1 ha sur la commune)[Carte 1],[6].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 219 km2 de superficie, délimité par le bassin versant du Thérain. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit est, en 2024, en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat intercommunal de la Vallée du Thérain (SIVT)[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 748 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Arnoult à 15 km à vol d'oiseau[10], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 797,2 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Au , Crillon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Beauvais, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (70,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (59,2 %), forêts (26 %), prairies (9,8 %), zones urbanisées (3,1 %), zones agricoles hétérogènes (1,9 %)[17]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Crillon en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (5,4 %) supérieure à celle du département (2,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 83,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (84,7 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
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La localité a été désignée comme Caigni, Caigny, Caygny, Cogny, Cagny, Cagni, Cagni-Bouflers, Boufflers, Saisseval (Cogniacus, Cogneium)[1] ; Cagny (XVe, XVIe) ; Coigny (XVe-XVIe) ; Cogny (XVe-XVIe) ; Caygni (XVe-XVIe) ; Caygny (XVe-XVIe) ; François de Boufflers seigneur de Caigny (1614) ; Boufflers (1640) ; Cagny en Beauvaisis (1644) ; Cagni-Bouflers (XVIIe) ; Saisseval (1757) ; Crillon (1784) ; Boufflers-Crillon (1789) ; Cagny-Crillon (1789) ; Bourg-Français (1793) ; Crillon (XIXe)[19].
En 1783, Claude Louis de Saisseval vend son marquisat de Saisseval à Félix de Berton des Balbes de Crillon, alors comte de Crillon (1758-1820). Ce dernier obtient en 1784 que la terre de Saisseval prenne le nom de Crillon[20] : « En 1784, ce village, appelé Cagny, a pris le nom de Crillon, en souvenir du "brave Crillon", compagnon d'Henri IV, qui était seigneur de Crillon , Vaucluse »[21].
Au Xe siècle, « la seigneurie, qui était assez importante se divisait en deux parties, dont l'une située près du Thérain, relevait du comté de Clermont, et dont l'autre dans laquelle était compris le château. relevait du vidamé de Gerberoy[1] ».
Crillon a porté successivement plusieurs noms, modifiés au gré des possesseurs successifs de son ancienne seigneurie. Nommée alors Caigny, elle est, aux XVI e et XVIIe siècles, la possession de la famille de Boufflers. En 1604, François de Boufflers obtient du Roi Louis XIII l'érection en comté de sa seigneurie de Caigny, avec l'autorisation d'y établir un marché[1]. En 1695, son petit-fils, le maréchal de Boufflers, obtient de Louis XIV l'érection du comté de Caigny en duché de Boufflers, puis en 1708 en duché-pairie de Boufflers.
En 1757, le duché de Boufflers est acheté par Claude Jean Baptiste de Saisseval (1723-1761), dont le fils, Claude Louis de Saisseval, obtient par lettres du Roi Louis XV en juillet 1766, l'érection de l'ancien duché-pairie de Boufflers en marquisat de Saisseval.
En 1783, Claude Louis de Saisseval vend son marquisat de Saisseval à Félix de Berton des Balbes de Crillon, alors comte de Crillon (1758-1820). Ce dernier obtient en 1784 que la terre de Saisseval prenne le nom de Crillon[20]. En 1789, il représente la Noblesse du bailliage de Beauvais aux Etats-généraux. En 1817, il est fait duc et pair par le Roi Louis XVIII. La terre de Crillon est restée depuis dans sa descendance[22].
Lors du premier tour des élections municipales de 2020 dans l'Oise, les électeurs n'ont donné à aucun candidat la majorité absolue qui aurait permis son élection, malgré un taux de participation de 76,55 %. Au second tour, ils ont élu la liste du maire sortant, Patrick Prévost[25],[26].
Le village s'est doté en 2016 d'un marché hebdomadaire, qui a lieu le samedi matin, et qui succède à un marché créé en 1604 mais avait disparu à la fin du XIXe siècle[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[34].
En 2022, la commune comptait 488 habitants[Note 4], en évolution de +0,62 % par rapport à 2016 (Oise : +0,87 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 21,9 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 243 hommes pour 255 femmes, soit un taux de 51,2 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,4
5,7
75-89 ans
7,6
16,2
60-74 ans
13,8
21,3
45-59 ans
22,2
22,5
30-44 ans
19,3
16,3
15-29 ans
13,3
18,1
0-14 ans
23,5
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[37]
Église Saint-Lucien du XIIe siècle, dont le clocher-porche en brique du XIXe siècle précède une nef du XIe siècle et un chœur du XVIe siècle de style gothique flamboyant long de trois travées et achevé par une abside à trois pans. Une chapelle placée au sud du choeur, était destinée à accueillir le cœur du Maréchal de Boufflers et celui de ses deux fils. Le cénotaphe du maréchal de Boufflers est attribué à François Girardon[38], avec la sépulture de ses fils. Cette sépulture fut profanée en 1794[39]. L'église comprend huit stalles du XVIIe siècle, des boiseries et un autel Louis XVI ; de nombreux vitraux du XIXe siècle[40]
Le Moulin Anquetil, sur le Thérain, utilisé pour polir des miroirs puis transformé après sa fermeture en pisciculture puis enfin en logements. Sa roue a été rénovée par des habitants et est à nouveau fonctionnelle, ainsi que la vanne[44],[45].
Robert de Pecquigny, seigneur du lieu au XIVe siècle, le donne, ainsi que du tiers de la châtellenie de Milly, à sa femme Isabelle de Neuville qui épouse en deuxièmes noces, en 1435, Pierre II de Boufflers, l'un des généraux de Louis XI et de Charles VIII. Il prend d'assaut la ville de Gerberoy sur les Anglais, et, par suite de son mariage, s'établit dans le Beauvaisis[1].
Louis François de Boufflers (1644-1711), pair et maréchal de France, y est né. Il porte d'abord le titre de chevalier et ensuite celui de marquis, à la mort de soi frère ainé, en 1672. « Entré dans l'armée à l'âge de dix-neuf ans, il conquit ses premiers grades sur le champ de bataille, et en 1669 il put acheter au comte de Lauzun, moyennant cent dix mille livres, la charge de colonel du régiment royal de dragons, qu'il revendit ensuite cent vingt mille livres au marquis d'Alègre. Il servit depuis avec la plus grande distinction sous les maréchaux de Turenne et de Luxembourg. Il obtint en 1678 la chargé de colonel-général des dragons, qu'il paya cent cinquante mille livres et qu'il céda plus tard pour quatre cent mille au comte de Tessé. Lieutenant-général en 1682, il commanda en chef en Espagne, puis aux environs, de Namur ; il fut nommé en 1686 gouverneur du Luxembourg, en 1687 gouverneur de la Lorraine , et successivement commandant en chef dans la Bourgogne, l'Alsace, la Champagne, le Hainaut, et le Palatinat de Rhin. Il ne cessa de se signaler dès-lors par les plus beaux faits d'armes, et obtint le 7 mars 1693 le brevet de maréchal de France[1] ».
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:06 TU à partir des 668 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/08/1968 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ abcde et fLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 158 p. (lire en ligne), p. 48-54.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 172.
↑ a et bEdmond Lecomte, Le Maréchal-duc de Boufflers et sa famille - Le duché-pairie de Boufflers - Etude historique, Amiens, T. Jeunet, , 109 p. (lire en ligne), p. 104-106.
↑Edmond Lecomte, Crillon en Beauvaisis - Etude historique, Amiens, T. Jeunet, , 160 p. (lire en ligne), p. 105.
↑Claude Wagner, Voies métriques en Picardie : Histoire des voies ferrés d'intérêt local dans l'Oise, Auray, Éd. LR Press, , 280 p. (ISBN978-2-903651-74-9), p. 72, 105-111, 118-137, 269
↑Melanie Carnot, « Crillon, le village où aucun conseiller n'a été élu le 15 mars : Ici, on part de zéro. Aucun des 24 candidats n'est passé au premier tour des élections municipales en mars. En pleine crise du covid-19, le taux de participation a été de 76 % », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Mathieu Blard, « Municipales : prime au sortant à Crillon et Troussencourt, après un 1er tour indécis : Un seul élu au premier tour à Troussencourt, aucun à Crillon, le scrutin paraissait ouvert. C'est la tradition qui l'a emporté », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Une situation assez rare, avec une liste d'opposition à celle de Patrick Prevost, maire sortant qui l'a emporté finalement haut la main, avec onze personnes élues issues de son propre camp. Un coup dur pour les opposants, menés par Christophe Coupé ».
↑« Les maires déjà en place », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3283, , p. 15.
↑« Vous ne traverserez plus Crillon comme avant : Petite révolution à Crillon (Oise), près de Songeons, depuis quelques mois. Les fleurs "envahissent" la commune et offrent un peu de gaieté », L'Éclaireur - La Dépêche, (lire en ligne, consulté le )« Patrick Prévost est né dans le village et après avoir fait un mandat comme conseiller, est devenu maire lors des dernières élections ».
↑Mathieu Blard, « Municipales : prime au sortant à Crillon et Troussencourt, après un 1er tour indécis : Un seul élu au premier tour à Troussencourt, aucun à Crillon, le scrutin paraissait ouvert. C'est la tradition qui l'a emporté », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Patrick Prevost, maire sortant (...) l'a emporté finalement haut la main, avec onze personnes élues issues de son propre camp. Un coup dur pour les opposants, menés par Christophe Coupé ».
↑« À Crillon, l'école vient de rouvrir ses portes : À Crillon, près de Songeons, l'école a rouvert ses portes ce lundi 8 juin. Le protocole sanitaire a été respecté et visiblement, les élèves présents étaient heureux de reprendre », L'Éclaireur - La Dépêche, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Un marché à Crillon chaque samedi matin ! : La petite commune de Crillon, près de Songeons (Oise), innove. Chaque samedi matin, elle organisera désormais un marché. Première le 26 novembre 2016 », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Lucien Wilhorgne, « François III de Boufflers, comte de Caigny et le curé de M. de Boufflers », Mémoires de la Société académique de l'Oise, tome XIV, , p. 553 (lire en ligne).
↑Edmond Lecomte, Le Maréchal-duc de Boufflers et sa famille - Le duché-pairie de Boufflers - Etude historique, Amiens, T. Jeunet, , 109 p. (lire en ligne), p. 106.
↑Alexandre de Laborde, Description des nouveaux jardins de la France et de ses anciens châteaux, Paris, Imprimerie de Delance, , 226 p. (lire en ligne), p. 165-168
↑Philippe Seydoux, Châteaux et gentilhommières des pays de l'Oise, tome 1, Beauvaisis, Paris, Editions de la Morande, (ISBN978-2-9020-9138-6), p. 135-139.
↑« À Crillon, la roue du moulin réhabilitée par une bande de copains : Une roue à aubes a été réhabilitée dans le village de Crillon. Un travail mené depuis plusieurs mois par une bande de copains. Le résultat est somptueux et visible par tous », L'Éclaireur - La Dépêche, (lire en ligne, consulté le ).
↑« L'ancienne miroiterie de Crillon retrouve sa roue hydraulique », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).