Monument devant les arènes de la Real Maestranza de Caballería de Séville. | |
Présentation | |
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Nom de naissance | Francisco Lopez Romero |
Apodo | Curro Romero |
Naissance | Séville |
Nationalité | Espagnol |
Carrière | |
Alternative | à Valence Parrain Gregorio Sánchez |
Confirmation d'alternative | à Madrid Parrain Pepe Luis Vázquez |
Fin de carrière | 2000 |
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Francisco Lopez Romero, dit « Curro Romero », est un matador espagnol né à Séville (Espagne) dans le quartier de Camas le .
Torero mythique de Séville, multi triomphateur et habitué des broncas, Curro Romero a toréé jusqu'en 2000. Il avait prévenu : « Ce n'est pas moi qui me retirerai, c'est le taureau qui me dira de me retirer ». Mais aucun taureau, finalement, ne put mettre fin à la longévité de cet homme à la carrière exceptionnelle.
Débutant en 1954, puis effectuant son service militaire, il prend l'alternative en 1959 et commence une carrière marquée par les triomphes. Il fait mine de se retirer en 1969, mais reprend ensuite une carrière chaotique dont la longévité surprend tous les observateurs. Cette dernière période surprendra tout le monde par le nombre de corridas gâchées illuminées, cependant, rarement, par des gestes fulgurants qui lui arracheront l'enthousiasme du public.
Grandissant dans un milieu pauvre, Curro Romero a sans doute forgé dans cette adversité un caractère hors du commun. Son indifférence aux quolibets et aux broncas fut légendaire. Plusieurs fois dans sa carrière, il refusa de mettre à mort des taureaux qui lui semblaient indignes… ou dangereux. Impressionnable, il pouvait aussi reculer parce que ce n'était pas le bon jour ou parce que l'arène ne lui convenait pas. L'ancien règlement taurin, qui punissait une telle reculade d'une peine de prison n'y changea rien : Curro préférait quelques nuits de cachot à une mauvaise corne.
Indolent, apathique parfois, il n'en fut pas moins un maître parmi les plus grands, avec une faena d'une limpidité, d'une placidité sans commun. Il fut un torero adulé par Séville, qui retrouvait dans sa nonchalance et dans sa douceur les valeurs du toreo andalou et qui s'accommodait d'une conception de la corrida recherchant la beauté du geste au détriment de l'affrontement avec le taureau. Séville pouvait pardonner ses irrégularités et s'enflammer pour un unique geste somptueux au cours d'une faena. Mais ce torero andalou fut aussi aimé de Madrid, dont il sortit en triomphe à sept reprises : il s'agit là du record.
En 1997, il reçoit la médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[1].
En 2001, un timbre à son effigie est émis, qui rencontrera un grand succès. La même année est inauguré devant la Maestranza un monument de bronze du sculpteur Sebastián Santos Calero inspiré d'un desplante réalisé devant un taureau de Gabriel Rojas à la feria d'avril 1984.
En 2003, Curro Romero annonce son mariage avec Carmen Tello.
Souvent, les grands matadors d'origine gitane sont surnommés « Pharaon » : on croyait autrefois que les gitans étaient originaires d'Égypte (gitan dérive d'égyptien). Bien qu'il n'ait pas une goutte de sang gitan dans les veines, Curro Romero était surnommé « El Faraón de Camas ».
Selon Claude Popelin et Yves Harté, cet homme restera un mystère dans l'histoire de la tauromachie. Le plus souvent, il sort sous les coussins, hué par les spectateurs. Il peut passer une année entière sans couper une oreille et tout d'un coup, à l'âge où d'autres sont depuis longtemps retirés, il peut réaliser la plus inoubliable faena[2].