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Cyril Collard, né le à Paris 16e et mort le à Versailles, est un acteur, scénariste, réalisateur, écrivain et musicien français.
Cyril Collard naît dans le 16e arrondissement de Paris de Claude Collard, ingénieur centralien et sportif de haut niveau, connu pour son engagement dans le milieu du judo — en tant que président de la Fédération française de judo —, et de Janine Choquier, ex-mannequin de la Maison Jacques Heim[1] (née Chokier, fondatrice de la Fondation Cyril Collard, décédée en 2014). De ce couple, Cyril Collard est l'unique enfant.
Il fait ses premières classes à l'école Saint-Exupéry de Versailles. Après des études secondaires au Collège privé catholique de Passy-Buzenval (à Rueil-Malmaison), il obtient, en 1974 et à seize ans, son baccalauréat, avec mention bien, et s'inscrit en maths sup au lycée Hoche de Versailles[2]. En 1977, à l'issue de sa deuxième année de maths spé, il est admis par le concours Centrale-Supélec comme élève-ingénieur à l'Institut industriel du Nord (École centrale de Lille), et suit des cours de filmologie à l'université Lille-III[3]. Parallèlement, son travail d'écriture s'intensifie et il donne des textes à une revue d'élèves-ingénieurs baptisée Fourre-tout[4].
En 1979, il décide d'abandonner ses études d'ingénieur. Il voyage, notamment à Porto Rico où il vit ses premières expériences sexuelles avec des hommes, et à son retour en région parisienne, il tente le concours de l'IDHEC, qu'il échoue de peu (comme son futur rival créatif Hervé Guibert). Il rencontre ensuite Claude Davy, attaché de presse parisien, qui devient son mentor[5],[6].
Il participe à la création du groupe de rock CYR avec Sylvain Rondy et René-Marc Bini.
Il devient assistant réalisateur pour Maurice Pialat pour Loulou et À nos amours. Il joue un petit rôle dans Police et Jean-Pierre dans À nos amours. Dès 1982 il réalise ses propres courts métrages, des clips et un épisode de série télévision[6].
En 1987, alors qu'il vient tout juste d'apprendre sa séropositivité, il publie un premier roman, Condamné Amour (dans lequel il évoque à mots couverts les agressions sexuelles subies du fait d'adultes quand il était jeune interne collégien). Suivra la publication d'un deuxième roman autobiographique, Les Nuits Fauves en 1989[6].
En 1988, il réalise un court métrage avec le chorégraphe Angelin Preljocaj, Les Raboteurs[7], inspiré du tableau de Gustave Caillebotte.
À la fin des années 1980, il crée, pour Antenne 2, la série télévisée Le Lyonnais, diffusée à partir de 1990, dont il dirige l'un des épisodes.
Le , invité sur le plateau de Stars à la barre, il révèle sa séropositivité[8].
Cyril Collard est projeté sur le devant de l'actualité avec son film Les Nuits fauves en 1992, tiré de son roman du même nom, dans lequel il explique au grand jour la menace du sida[9],[6]. Le , lors de la 18e cérémonie des César, le film est couronné de quatre César, dont celui du meilleur film et du meilleur premier film. C'est le premier film à cumuler ces deux prix aux César[10].
Cyril Collard était bisexuel ; il fut l'amant de l'actrice Corine Blue[11].
Cyril Collard meurt le matin du vendredi des suites du SIDA à l'âge de 35 ans[12],[13]. Il est incinéré au crématorium du Père-Lachaise le 10 mars 1993 en présence d'un millier de personnes[14]. À sa demande, ses cendres sont dispersées au cap Espichel, au sud de Lisbonne, où il avait tourné les dernières scènes des Nuits fauves[15].
Un an après sa mort, une polémique éclate dans les médias sur ses pratiques sexuelles à risques, qui auraient pu contaminer de multiples partenaires[16]. L'affaire est lancée le à partir d'une « indiscrétion » de Françoise Giroud livrée dans une transcription de son journal intime qui rapporte qu'Érica, la petite-fille de l'écrivain Suzanne Prou, est morte du sida qu'elle aurait contracté après une brève liaison, en 1984, avec Cyril Collard[17],[18],[19]. Les tests de dépistage du sida n'apparaissent en France toutefois qu'en 1986 (l'autorisation du test de dépistage Abott intervient en juin 1985[20]), et Cyril Collard n'apprend sa séropositivité qu'en 1987[6].
Michel Onfray déclare le 27 juillet 2021 sur Europe 1 : « Souvenez-vous de Cyril Collard qui avait le SIDA et qui estimait qu'il avait bien le droit de coucher avec des gens sans préservatif »[21].
En 1995, la fondation Cyril Collard[22] est créée par ses parents. Cette fondation est sous l'égide de la Fondation de France.
La fondation a pour but d'apporter un soutien matériel et moral, via l'aide à la réinsertion ou à la formation professionnelle, à des personnes atteintes par le VIH/sida[22].
Les longs métrages suivants lui sont dédiés :
En 2018, Christophe Honoré en fait l'un des personnages de sa pièce-hommage Les Idoles.