Réalisation | Jean Epstein |
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Scénario | Jean Epstein et Marie Epstein |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Pathé Consortium Cinéma |
Pays de production | France |
Genre | Drame |
Durée | 87 minutes |
Sortie | 1923 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Cœur fidèle est un film français réalisé par Jean Epstein, sorti en 1923 en France.
Jean, honnête docker du port de Marseille, aime Marie, une enfant abandonnée. Mais les parents adoptifs de cette dernière, êtres méprisants, lui préfèrent un autre mari, Petit-Paul, un mauvais garçon aux manières teigneuses, que Marie n’aime pas mais dont les relations séduisent les parents de la belle.
De par une véritable réflexion sur la technique du gros plan notamment, lequel semble capturer toute l'expression photogénique des acteurs et dont le cinéaste en fera une quête esthétique toute sa vie durant, comme en témoignent ses Écrits sur le cinéma, Jean Epstein propose avec ce film un morceau de bravoure du cinéma impressionniste français des années 1920. Même si le scénario peut sembler un peu léger, il n'est qu'un prétexte pour le cinéaste qui expérimente au gré de différentes surimpressions, comme par exemple la superposition des eaux du port de Marseille avec le visage mélancolique de l'actrice principale Gina Manès, afin de révéler une beauté mystérieuse et poétique au spectateur. La scène des chevaux de bois, d'une grande virtuosité technique pour l'époque, mêle la vitesse du mouvement de la caméra à un montage rapide des images selon un système de correspondances qui provoque un sentiment de vertige étonnant. « Un double mouvement, écrit Pierre Leprohon, emporte les images dans un tourbillon frénétique, à la fois réaliste par son expression directe et symbolique, par l'identification de ce mouvement à la psychologie des personnages, de l'image à la pensée. »[1]
Le film a été restauré par Marie Epstein sous l'égide d'Henri Langlois à la Cinémathèque française au début des années 1950.
Lors d'une conférence, Jean Epstein présente son film devant l'association des étudiants de Montpellier en 1924 en ces mots :
« Quant aux symboles, le film en est rempli. Ce manège, cette fête foraine ne peuvent-ils être l'image de la vie et si, à la fin du drame, vous voyez Jean et Marie revenir à la fête bruyante, cet épisode n'a pour moi qu'un sens, celui d'un retour à la vie. »
- Jean Epstein, Écrits sur le cinéma, I, « présentation de Cœur fidèle », Éditions Seghers, 1974, p: 125