Se partageant entre son domicile du 64, boulevard Soult à Paris et l'Indre-et-Loire, il meurt le dans le 12e arrondissement[5] à l'âge de 71 ans et ne profita que peu de temps de sa maison de Savigny-en-Véron qu'il venait tout juste d'acheter à son élève et ami, le peintre Roland Balme[6].
« Certains amateurs apprécient les qualités classiques de cette peinture chaleureuse et sereine au graphisme très prononcé, à la composition bien affirmée. »
« Il ne proposait que des choses auxquelles on ne peut se heurter, n'étant que des nuages de couleurs. Le sensible était décanté jusqu'au rêve, il est clair que le malheur ne peut entrer dans ces jardins, où la lumière dissuade même toute intrusion de l'ombre… La seule violence était celle d'une porte rouge qui surplombait la crue des verts - rien qu'une note de gaieté un peu vive. Plus de résistance, pas même celle de la forme, le choc du visible est amorti pour que s'opère sa réconciliation avec l'imaginaire. Le monde apparaît sous son meilleur jour, celui qu'on n'attend plus… La jouissance elle-même offerte indemne de toute violence - tout, fleurs, arbres, jardin, forêts, bateaux, nous était donné d'un coup, tout était là dans le printemps du paradis. Que cachait cette magie qui faisait de notre monde un autre monde, cet instant éternel, était-il à saisir comme une dernière chance de bonheur ? Je fis l'éloge de Daniel du Janerand dans Critique, je lui fis parvenir, je fus déçu de ne pas avoir de réponse. Un matin, mon fils m'apporta une lettre — le faire-part de décès de Daniel du Janerand. J'appris qu'il était mort dans son sommeil. »
« Sa peinture peut être qualifiée de figurative, alors que très souvent son trait simplifié aurait pu le conduire à l'abstraction. Il est avant tout le peintre de la lumière et de la spontanéité. Classé parmi les peintres français figuratifs de l'École de Paris, il a fait partie du groupe d'artistes exposant au Salon de la Jeune Peinture. Jusqu'au dernier jour il a peint, allant de plus en plus vers une grande sobriété d'expression, de plus en plus à l'essentiel, vers ce qu'il ressentait profondément. Il est aussi habile dans les pastels dessinés sur nature que dans ses huiles plus travaillées en atelier, mais dans lesquelles la spontanéité et la lumière sont omniprésentes et magnifiées. »
À l'occasion de l’hommage rendu à son ami Daniel du Janerand, par la Société nationale des Beaux Arts, le peintre Maurice Boitel a écrit :
« Je ne peux, sans une grande émotion, revoir les toiles peintes en d'autres périodes que notre ami avait accrochées dans son atelier, comme la grande composition représentant une charrette espagnole, ou le bonheur (1955), son fils Philippe, enfant, tenant son vélo, Gilles, son deuxième fils, appuyé au mur, ou encore ce port breton si beau de matière et de luminosité, et cet admirable nu assis…
Daniel du Janerand a laissé plusieurs toiles inachevées dont une sur son chevalet : ultime témoignage ; jusqu'au dernier jour il a peint, allant de plus en plus vers une grande sobriété d'expression, de plus en plus à l'essentiel de ce qu'il ressentait profondément ; ses admirables pastels dessinés sur nature sont toujours là pour témoigner de la vigueur de son inspiration spontanée et magnifiée ensuite sur la toile; ces œuvres achevées nous transmettent un optimisme que souvent j'ai admiré ; optimisme qu'il conservait même dans ses épreuves de santé ; son dynamisme, son espoir, aidés par son grand talent, entraînaient vers un monde toujours meilleur; une lumière paradisiaque illumine le spectateur.
Daniel du Janerand, dans ses conversations sur notre art, notre vie, était toujours indulgent pour les autres, comme les plus grands. Autrefois, il y a longtemps, nous allions peindre ensemble en Brie. Je le vois encore devant son chevalet. Ces souvenirs anciens restent gravés en mon être, ces souvenirs que j'évoque encore aujourd'hui, de celui qui fut pour nous tous, un grand ami, un vrai peintre. »
Daniel du Janerand a exposé aux États-Unis, en Angleterre, au Canada, au Mexique, en Russie, au Japon, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Allemagne et en France : Paris, Lyon, Vichy, Valenciennes, Nantes, Amiens, Créon, Fougères, Rennes.
Salon d'automne, Paris, peintures : 1971 (Bateaux au port), 1972 (Le pont Louis-Philippe), 1973 (Intérieur bleu), 1975 (Femme au bouquet de roses), 1976 (Intérieur et Marine), 1977 (Femme au corsage bleu et Place des Vosges), 1978 (Intérieur au nu et Paysage), 1979 (Femme au paravent et Paysage), 1980 (Intérieur à la cheminée et Paysage), 1981 (Été à Paris et Paysage), 1982 (Jardin de la Riviera), 1983 (Matinal intérieur), 1984 (Avril à Toulon), 1985 (Villa Marie-Denise), 1986 (Jardin au mois de juin), 1987 (Fontaine de la Concorde), 1988 (Intérieur à la robe jaune), 1989 (Au bon matin), 1990 (Les bougainvilliers), 1991 (Portail blanc)[16].
Daniel du Janerand et Jean Carzou - 48 peintures, 25 aquarelles, pastels et dessins de Daniel du Janerand, 34 lithographies de Jean Carzou, salle des fêtes de Fontainebleau, 14-30 avril 1973.
Première exposition internationale des arts de Téhéran, Centre des expositions internationales, Téhéran, décembre 1974 - janvier 1975[17].
« Daniel du Janerand », revue Les amis des musées de Poitiers, no 18, .
Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, 1960.
Collectif, Catalogue de l'exposition de Daniel du Janerand et Carzou à Fontainebleau, préface de Jean Carzou, 12 pages dont quatre dédiées à Jean Carzou, photo des deux peintres ensemble, 17 reproductions dont deux de Carzou, 1973.
Francis Parent et Raymond Perrot, Le salon de la Jeune Peinture - Une histoire, 1950-1983, Éditions JP / Imprimeurs libres, 1983.