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David Kato Kisule, né le et mort assassiné le , était un militant pour les droits des homosexuels ougandais.
David Kato Kisule avait un frère jumeau aîné John Mulumba Wasswa[1]. Conformément à la tradition baganda, son frère reçut le nom de Wasswa donné au premier des garçons jumeaux, Kato étant le nom donné au second[2].
De 1981 à 1987, Kato suit sa scolarité au King's College Budo (en)[3], une école secondaire du district de Wakiso près de Kampala, où furent par ailleurs formés trois des présidents ougandais. Il étudie ensuite, de 1987 à 1989, à l’Institute of Teacher Education Kyambogo et obtient un diplôme en éducation.
David Kato s'est fortement impliqué dans le mouvement des droits LGBT en Ouganda. Il a été notamment membre de Sexual Minorities Uganda (SMUG), une ONG basée à Kampala qui défend la communauté LGBT d'Ouganda[4].
En 2009, David Kato Kisule s’oppose à une proposition de loi du député David Bahati, tendant à l’interdiction de l’homosexualité, débattue au Parlement ougandais[5],[6].
Sa vie, comme celle d'une vingtaine d'autres personnes, est menacée en à la suite de la publication, par le tabloïd ougandais Rolling Stone (en), d'un appel à « pendre » des homosexuels ougandais dont il diffuse la liste avec sa photo en couverture[5]. Le tabloïd annonce aussi qu’il publiera les noms d’une centaine d’homosexuels ougandais[7].
L'affaire est portée en justice et David Kato Kisule est chargé de plaider[pas clair] pour « Sexual Minorities Uganda (SMUG) contre Rolling Stone »[8],[9]. Ce journal ne pourra plus publier ni les photos ni les noms d’homosexuels, le temps du procès[7]. Le , le juge V. F. Kibuuka Musoke condamne Rolling Stone à cesser sa publication et à payer 1,5 million de shillings ougandais à Kato Kisule et deux autres plaignants[10], pour avoir violé leur droit à la vie privée.
À la suite de son procès, il fut la cible de nombreuses menaces de violence et de mort.
Dans l'après-midi du , David Kato Kisule est agressé dans son appartement dans la région de Mukono, 15 km à l’est de Kampala. Frappé à la tête avec un marteau, il meurt de ses blessures, que l'organisation Human Rights Watch a rapidement qualifié de crime de haine [6]. Selon son avocat, un homme est entré chez Kato Kisule et l’a tabassé avant de prendre la fuite[11].
L'évènement a une résonance internationale, interrogeant sur la situation des personnes homosexuelles en Afrique. Le président des États-Unis Barack Obama va même jusqu'à réagir[12].
En , son assassin est condamné à 30 ans de prison[13].