Delta Ursae Majoris (δ UMa / δ Ursae Majoris), également nommée Mégrez, est une étoile de la constellation de la Grande Ourse. Sa magnitude apparente est de 3,31[2], ce qui en fait la plus faible des sept étoiles du Chariot. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, l'étoile est située à ∼ 80,5 a.l. (∼ 24,7 pc) de la Terre[1]. Elle se rapproche du Système solaire à une vitesse radiale de −12 km/s[4].
Megrez (Mégrez en français[réf. nécessaire]) est le nom de l'étoile à présent approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[7]. Il vient de l’arabe مغرز الدبّ الأكبر Maġriz al-Dubb al-Akbar, « la Racine de la queue du Grand Ours », qui s’inscrit tardivement dans le cadre de la représentation grecque reprise par astronomes arabes au IXe siècle[8]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde donne en 1665 la transcription ‘Meg’rez AlDub AlAcber’[9]. En passant par l’intermédiaire du philologueFriedrich Wilhelm Lach (1796) qui donne ‘magrez el-dub el achbar’[10], Johann Elert Bode s’en saisit une première fois sous la forme simplifiée Megrez[11]. Immédiatement après, le palermitainGiuseppe Piazzi (1814) retourne à directement à Thomas Hyde pour donner lui aussi la même forme[12]. C’est cette forme qui va passer au XIXe siècle dans les catalogues[13].
↑(la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
↑(la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 81.
↑Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 142.