Desi (parfois orthographié deshi), est un terme générique qui désigne les peuples, cultures et produits du sous-continent indien et leur diaspora. Le terme permet de se désigner en évitant de préciser un pays spécifique entre le Pakistan, le Bangladesh et l'Inde (le plus souvent l'Inde du Nord) en faisant appel à une identité commune plus large. Il est parfois appliqué de façon plus large, ajoutant les personnes originaires du Bhoutan, des Maldives, du Népal et du Sri Lanka.
Le terme ne sert souvent qu'à identifier les personnes des diasporas, plutôt que les personnes vivant sur place[3]. Sur le sous-continent asiatique, le terme desi peut faire référence à des personnes de milieu rural qui ne sont pas exposées à la mondialisation culturelle[6],[7].
Le terme desi vient du mot sanscrit Desh, qui signifie patrie. Il est utilisé pour qualifier quelque chose qui vient du territoire national et son usage a évolué avec le temps pour qualifier tout ce qui est du terroir, y compris les peuples, les cultures et les produits de certaines régions. On parle donc de personnes desi, mais aussi de nourriture desi et de mode desi[8].
Le terme desi est utilisé pour recréer une fierté sud-asiatique face à la discrimination et au racisme anti-asiatique subi par la diaspora. Il permet de s'affranchir des nationalités, classes sociales et religions, ainsi que des castes[9]. Il devient ensuite une identité utilisée pour le marketing, notamment de biens culturels[9],[10], comme dans le cas de MTV Desi, une chaîne de téélvision de MTV lancée en juillet 2005 pour les jeunes Américains d'origine sud-asiatique. Cette chaîne mélange des artistes américains et britanniques à la mode et des musiques de Bollywood et d'indi-pop[11].
D'après l'homme politique Frank Anthony(en), le sous-continent indien a un semblant d'unité culturelle et ethnique sous la colonisation britannique[12]. Dans les diasporas, une culture mélange des éléments locaux et des éléments d'Asie du Sud[13].
Au Royaume-Uni, un pub desi(en) est un pub géré par une personne indienne ou qui sert de la nourriture du Pendjab. Le concept se développe dans les années 1960 et 1970, alors que les pubs britanniques appliquent la ségrégation raciale. Les pubs desi sont particulièrement répandus dans le Black Country et dans les Midlands de l'Ouest. Ils servent souvent de lieu de rencontre et de soutien communautaire en parallèle de leur activité hôtelière[15],[16].
Le terme est parfois critiqué dans la diaspora[17] parce qu'il peut effacer la diversité des identités culturelles sud-asiatiques[18].
En effet, il est souvent associé aux personnes originaires d'Inde du Nord[17],[19], accusées d'avoir une hégémonie culturelle sur le sous-continent[17]. D'autres termes, dont brown (brun, en référence à la couleur de peau) et sud-asiatique, sont parfois utiilisés, mais souffrent d'autres défauts[19].
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↑ a et bMadhavi Mallapragada, Virtual Homelands: Indian Immigrants and Online Cultures in the United States, University of Illinois Press, , 117–118 p. (ISBN9780252096563, lire en ligne)
↑(en) Ryan Shin, Maria Lim, Oksun Lee et Sandrine Han, Counternarratives from Asian American Art Educators: Identities, Pedagogies, and Practice beyond the Western Paradigm, Taylor & Francis, (ISBN978-1-000-81369-2, lire en ligne)
↑(en) M. A. Z. Mughal, « Calendars Tell History: Social Rhythm and Social Change in Rural Pakistan », History and the Four Nations India, Pakistan, Bangladesh and Sri Lanka Has the Same Food, Culture. Anthropology, vol. 25, no 5, , p. 592–613 (ISSN0275-7206, DOI10.1080/02757206.2014.930034, S2CID55668409, lire en ligne)
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↑(en) Ritu Gairola Khanduri, Caricaturing Culture in India: Cartoons and History in the Modern World, Cambridge University Press, (ISBN978-1-107-04332-9), p. 202
↑(en) Karin Wilkins, Joe Straubhaar et Shanti Kumar, Global Communication: New Agendas in Communication, Routledge, (ISBN978-1-135-01096-6)
↑(en) Yaqoob Khan Bangash, « Anglo-Indians and the Punjab Partition: Identity, Politics, and the Creation of Pakistan », The Journal of Imperial and Commonwealth History, vol. 51, no 1, , p. 124–155 (DOI10.1080/03086534.2022.2086202)