Egidius Sadeler

Egidius Sadeler
Portrait gravé d'Egidius Sadeler dans le Het Gulden Cabinet de Cornelis de Bie (1662)
Naissance
Décès
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Maître
Lieux de travail
Famille
Fratrie
Johan Sadeler
Raphael Sadeler (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Egidius Sadeler le Jeune[1], né avant 1568[a] à Anvers et mort en 1629 à Prague, est un graveur flamand de style maniériste et baroque.

Il est probablement le plus connu d'une dynastie célèbre de graveurs qui étaient aussi marchands d'estampes, parmi lesquels on compte ses oncles, Raphaël et Johan Sadeler.

Selon le dictionnaire Bouillet il « traitait avec un égal talent le portrait et le paysage : on l'a surnommé le Phénix de la gravure »[4]. La majeure partie de sa carrière se déroule à Prague, où il reçoit de nombreuses commandes de l'empereur Rodolphe II.

Egidius Sadeler naît avant 1568 à Anvers[a]. Fils de Emmanuel Saedeler van Welle (mort le de la peste), damasquineur[2], il a deux frères : Marcus I (mort en 1593) et Emmanuel II (mort en 1610), et est le neveu d'Egidius I, Johan I and Raphael I[5],[6].

À la fois autodidacte et apprenti de Jan, son cousin germain, Gilles se distingue en gravant de grands cuivres[7].

Tandis que sa famille s'établit en Allemagne, Egidius reste d'abord à Anvers avec probablement son frère aîné Marcus I[8]. Il s'installe finalement à Francfort-sur-le-Main en 1597[3] avant d'aller à Munich en 1590, le premier de sa famille à s'y installer, rejoint plus tard par Johan et Raphael I[9].

En 1593-1594, il voyage à Rome et grave une Descente de Croix d'après le peintre Joseph Heintz l'Ancien originaire de Bâle et établi dans la ville éternelle ; il rencontre également Paul Bril, dont il grave des paysages[10]. Il voyage dans différentes villes d'Italie en compagnie de Jan et sa famille[11] : Vérone, Venise, où il fait des eaux-fortes d'après Jan Bruegel, Federico Barocci, Tintoret — dont il a gravé le Massacre des Innocents[b] — et Titien — dont il a gravé les Douze Césars[c] —, Bologne, Florence et Naples[8],[9].

En 1594, il se rend à Munich où il travaille en s'inspirant de la technique de Hendrik Goltzius[11] ; il y reste trois ans[8].

Dessin préparatoire à la gravure d'Egidius Sadeler avec l'effigie de l'empereur Rodolphe II par Hans von Aachen, Bibliothèque nationale de Pologne[12] et l'empreinte par Sadeler de 1603, Metropolitan Museum of Art.

Il s'installe à partir de 1597 à Prague, où il est nommé graveur impérial par l'empereur Rodolphe II et le reste auprès des deux empereurs suivants : Matthias Ier et Ferdinand II[9]. Grâce à ses gravures de reproduction d'après Christoph Schwarz, Hans von Aachen et Bartholomeus Spranger, il contribue grandement à la diffusion du maniérisme « rudolfinien »[9].

Sadeler grave de nombreux portraits dont celui de son proche ami le médecin gemmologue de Rodolphe II, Anselme Boece de Boodt (1550-1632)[13], ainsi que des paysages d'après Roelandt Savery et Pieter Stevens, tous deux travaillant également à Prague[9]. En 1621, Sadeler devient membre de la guilde des peintres de Prague[9].

Il enseigne l'eau-forte et le burin à Joachim von Sandrart, qui explique que Sadeler abandonne la gravure dans les dernières années de sa vie en raison de problèmes de vue. Il serait passé à la peinture, mais on ne connaît aucune œuvre de sa main : on connaît plutôt de nombreux dessins signés et datés, principalement pour des gravures[14],[9]. Selon le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie, les tableaux qui lui sont attribués sont probablement des copies peintes d'après ses gravures ou ses dessins[3].

Notes et références

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  1. a et b L'ensemble des notices d'autorité donnent comme date de naissance 1570 ou vers 1570. Mais Ramaix 1989, p. 9 et notes 7 et 8 estime qu'il est né avant juillet 1568 sur la base du partage de l'héritage de son père Emmanuel I[2],[3].
  2. Voir le Massacre des Innocents sur Wikimedia Commons.
  3. Les Portraits des Césars sont exécutés par Titien pour le palais ducal de Mantoue. Même s'ils sont aujourd'hui perdus, ils sont connus par des copies ou des estampes. Voir les Césars gravés de Sadeler sur Wikimedia Commons.

Références

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  1. Son prénom est connu sous diverses formes : Aegidius, Aegidius II, Gillis ou Gilles.
  2. a et b Ramaix 1992, p. 9-20.
  3. a b et c (en) « Notice d'Egidius Sadeler », sur rkd.nl (consulté le ).
  4. Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, « SADELER (Hans) », dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang, t. 3, Librairie Hachette, (lire sur Wikisource), p. 1659.
  5. Ramaix 1989.
  6. Strauss 1998, p. VII-VIII.
  7. Ramaix 1992, p. 14.
  8. a b et c Ramaix 1989, p. 24.
  9. a b c d e f et g Allgemeines Künstlerlexikon 2018, p. 308-309.
  10. Allgemeines Künstlerlexikon, vol. 100, p. 308-309.
  11. a et b Limouze 1990, p. 101-102.
  12. Marcin Latka, « Preparatory drawing for Aegidius Sadeler's print » (consulté le )
  13. Nicolas Zylberman, « Anselme Boece de Boodt, 1550 – 1632, gemmologue praticien. De Bruges à Prague, itinéraire européen d'un humaniste - 1ère partie », Ikuska, no 53,‎ , p. 41-62 (lire en ligne [PDF]).
  14. Ramaix 1992, p. 16.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Isabelle de Ramaix, Les Sadeler: graveurs et éditeurs (Catalogue d'exposition), Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Isabelle de Ramaix, « Les Sadeler : de damasquineur à graveur et marchand d'estampes. Quelques documents inédits », Le livre & l'estampe. Revue semestrielle de la société royale des bibliophiles et iconophiles de Belgique, vol. 35, no 131,‎ , p. 7-49. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Emmanuelle Brugerolles (dir.), Albrecht Dürer et son temps : De la Réforme à la guerre de trente ans, Paris, École nationale des beaux-arts de Paris, , p. 515-527
  • (en) Dorothy Limouze, Egidius Sadeler (1570-1629): drawings, Prints and Art Theory (Ph D dissertation), Princeton, Princeton University, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Ruth Margaret Edquist, Sadeler catalogue, Parkville, The University of Melbourne Library, .
  • (en) Walter L. Strauss, « Ægidius II Sadeler », dans The Illustrated Bartsch, vol. 72/2, New York, Abaris, , p. VII-VIII. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, , p. 482
  • (de) Andreas Beyer, Bénédicte Savoy, Wolf Tegethoff et Eberhard König, Allgemeines Künstlerlexikon : die bildenden Künstler aller Zeiten und Völker, vol. 100 : Rovere-Samonà, Berlin, Saur, De Gruyter, (ISBN 978-3-11-023266-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

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