Naissance | |
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Surnoms |
Lotte, Paulus |
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Kölner Werkschulen (en) |
Activités | |
Conjoint |
Adolf Ellegard Jensen (en) (à partir de ) |
A travaillé pour |
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Elisabeth Charlotte Pauli , née le 24 septembre 1906 à Cologne, morte le 24 octobre 1984 à Francfort-sur-le-Main, est une femme peintre et ethnologue allemande. À partir de 1933, elle travaille comme dessinatrice scientifique et assistante de l'ethnologue et archéologue allemand Leo Frobenius puis, après la mort de celui-ci en 1938, une des animatrices de l'Institut Frobenius à Francfort.
Elisabeth Charlotte Pauli, appelée Lotte (Charlotte) par sa famille mais qui signe habituellement Elisabeth Pauli dans ses publications, est la fille de Heinrich Pauli (1867-1924), militaire et propriétaire terrien, et Maria Johanna Pauli née Bürgers (1889-v. 1950). Elle étudie aux Kölner Werkschulen (de) (écoles d'arts appliqués de Cologne) et suit le cours privé du peintre suisse Johannes Itten, professeur au Bauhaus[1]. De 1928 à 1930, elle travaille à l'atelier du styliste Hans Heinz Lüttgen (de) et aux installations de la foire de Cologne.
À partir de 1933, elle se joint à l'équipe de l'ethnologue Leo Frobenius qu'elle accompagne dans six expéditions au Sahara et dans les régions montagneuses d'Europe. Elle exécute 326 copies de peintures rupestres[1],[2]. Cette « joyeuse nature rhénane », surnommée Paulus, est appréciée pour son dynamisme et sa bonne humeur ; elle compose des poèmes et des pièces de théâtre humoristiques[1],[2].
En l'état de la technique de l'époque, le relevé des œuvres rupestres consiste à appliquer du papier calque sur les parois rocheuses et dessiner les contours, dans des grottes humides d'accès difficile. Les accidents ne sont pas rares[3]. Une photographie de 1934 montre Elisabeth Pauli et sa collègue Maria Weyersberg au barranc de la Valltorta en Espagne, perchées sur une paroi abrupte : Maria relève une gravure sur la roche tandis qu'Elisabeth la soutient par les jambes. Frobenius montrait volontiers ce genre d'image pour illustrer l'authenticité et le caractère risqué de leur travail[4]. L'équipe de Frobenius se singularise par le fait de compter une majorité de femmes : onze contre neuf hommes. Frobenius, dans ses présentations d'expositions, rend hommage à l'énergie et l'endurance de ces femmes qui, sous des conditions matérielles et climatiques difficiles, accomplissaient un travail immense dans des régions isolées du monde[3].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que beaucoup d'hommes sont mobilisés, Elisabeth Pauli et d'autres femmes, Hildegard Klein (1904-1989), Hertha von Dechend (1915-2001) et Karin Hahn-Hissink(1907-1981) s'emploient à faire vivre l'institut ethnographique de Francfort-sur-le-Main ; on les surnomme « l'État des Amazones » ou « les Frobénides »[2].
Après la guerre, Elisabeth Pauli continue son travail à l'institut, devenu Institut Frobenius. Elle participe à deux missions en Éthiopie où elle exécute un travail d'ethnographe à part entière. Elle épouse Adolf Ellegard Jensen (de) (1899-1965), adjoint de Frobenius et son successeur à la tête de l'institut[1],[2].
De 1933 à 1955, elle participe aux expéditions suivantes :
Elisabeth Pauli a participé à la découverte des peintures de la grotte des Nageurs sur le plateau du Gilf al-Kabir, dans le désert Libyque. Ce site sert de cadre à un épisode du roman Michael Ondaatje, L'Homme flambé (1992) et de son adaptation au cinéma, Le Patient anglais d' Anthony Minghella (1996).