Présidente de Graduate Women International | |
---|---|
- | |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture |
Vestre gravlund (en) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Fratrie |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de |
Association norvégienne pour les droits des femmes Norske Kvinnelige Akademikeres Landsforbund (d) |
Distinctions |
Prix d'excellence Fridtjof-Nansen, catégorie mathématiques et sciences naturelles () Doctorat honoris causa de l'université de Strasbourg (d) () Docteure honoris causa de l'université de Paris () |
Ellen Gleditsch, née le à Mandal et morte le à Oslo, est une chimiste et universitaire norvégienne, spécialiste de radioactivité. Elle fait une carrière de professeure à l'université d'Oslo.
Gleditsch est né en 1879 à Mandal. Elle obtient son diplôme de fin d'études secondaires mais les femmes ne sont pas admises à l'université à l'époque. Elle travaille comme assistante en pharmacie et elle obtient un diplôme non universitaire en chimie et en pharmacologie en 1902[1]. En 1905, avec le soutien de son mentor Eyvind Bødtker, elle réussit le concours d'entrée à l'université, mais choisit d'étudier à Paris[2].
Elle étudie la radioactivité à la Sorbonne et travaille dans le laboratoire de Marie Curie de 1907 à 1912[3]. Au laboratoire de Curie, Gleditsch a effectué une technique appelée cristallisation fractionnée, qui purifiait le radium. En 1911, elle obtient une licence en sciences de la Sorbonne et obtient un poste d'enseignante à l'université d'Oslo. Après avoir travaillé un an, elle a remporté la première bourse jamais attribuée à une femme de l'Association américano-scandinave pour étudier aux États-Unis, mais a été refusée par les deux écoles auxquelles elle a postulé[2].
Elle est acceptée, après un premier refus, au laboratoire de Bertram Boltwood à l'université Yale[3] où elle a mesuré la demi-vie du radium, créant une mesure standard qui a été utilisée pendant de nombreuses années. L'un des scientifiques qui l'avait à l'origine détournée de Yale, a co-écrit deux articles avec elle et en juin 1914, le Smith College lui décerne un doctorat honoris causa[2]. En 1913-1914, elle retourne à l'Université d'Oslo [3] et devient la deuxième femme à être élue à l'Académie des sciences d'Oslo en 1917[2]. Au cours des années 1920, Gleditsch a fait plusieurs voyages en France pour aider Curie, ainsi qu'un voyage en Cornouailles pour enquêter sur une mine[4].
En 1919, Gleditsch est cofondatrice de l'Association norvégienne des femmes universitaires. Elle croyait également que la coopération des scientifiques favoriserait la paix. Elle est présidente de l'organisation de 1924 à 1928[5]. Elle est présidente de la Fédération internationale des femmes universitaires[6] de 1926 à 1929[7]. Elle travaille à fournir des bourses pour permettre aux femmes d'étudier à l'étranger[6]. En 1929, elle voyage aux États-Unis de New York à la Californie pour promouvoir des bourses d'études pour les femmes[5].
Bien que sa nomination en tant que professeur à Oslo en 1929 ait suscité la controverse[6] elle y a lancé avec succès un groupe de recherche sur la radioactivité. Tout au long des années 1930, elle a continué à produire des articles en anglais, français, allemand et norvégien. Elle a également animé une série d'émissions de radio pour promouvoir et vulgariser les études scientifiques[8]. Dans les années 30, elle dirigea un laboratoire de radiochimie en Norvège, qui servait de laboratoire secret à des scientifiques fuyant le régime nazi. En 1939, elle est nommée à la Commission internationale de coopération intellectuelle, où Marie Curie avait siégé également quelques années plus tôt. Lorsque la Norvège a été occupée pendant la guerre, elle a caché des scientifiques et a continué à utiliser sa maison pour des expériences. Lors d'un raid sur son laboratoire en 1943, les femmes scientifiques ont pu sauver les minéraux radioactifs, mais tous les hommes ont été arrêtés[2].
Elle prend sa retraite universitaire en 1946 et s'engage auprès de l'UNESCO dans la lutte contre l'analphabétisme. En 1949, elle a participé activement au comité de travail et en 1952 a été nommée à la commission norvégienne chargée de contrôler l'utilisation de la bombe atomique. La même année, elle a démissionné de l'UNESCO pour protester contre l'adhésion de l'Espagne alors sous le régime fasciste de Franco[9] En 1962, à l'âge de 83 ans, elle reçoit un doctorat honoris causa de la Sorbonne, la première femme à recevoir un tel honneur[10].