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Emmanuel Bove, né le à Paris 14e et mort le dans le 17e[1], est un écrivainfrançais, connu également sous les pseudonymes de Pierre Dugast et Emmanuel Valois.
De son vrai nom Emmanuel Bobovnikoff, il naît d'un père juif venu de Russie, sans profession fixe, et d'une mère luxembourgeoise employée de maison ; il a un frère, Léon. À l'âge de 14 ans, il décide de devenir romancier. Il fait sa scolarité à l'École alsacienne jusqu'en 1910, et poursuit ses études au lycée Calvin de Genève. À cette période, son père, sans avoir quitté sa mère, vit avec une Anglaise, Emily Overweg, dont la rencontre sera déterminante pour son écriture. En 1915, il est envoyé en pension en Angleterre, où il achève sa scolarité. Revenu à Paris en 1916, il vit, dans une situation précaire, de petits métiers. En 1917 il fait un mois de prison pour vagabondage.
En 1921, il épouse Suzanne Vallois et s'installe dans la banlieue de Vienne. C'est en Autriche qu'il se lance dans l'écriture en publiant de nombreux romans populaires sous le pseudonyme de Jean Vallois. En 1922, il revient à Paris, où il vit seul jusqu'à ce que sa femme le rejoigne en 1923. La même année, il fait ses débuts dans le journalisme, ainsi que dans la traduction, grâce à Georges d'Ostoya.
Colette remarque une de ses nouvelles et lui propose de le publier. Il lui apporte alors Mes amis, dont la publication en 1924, est un succès. Emmanuel Bove publie, en 1927, Bécon-les-Bruyères, qui annonce le genre nouveau de la littérature documentaire.
En 1928, il rencontre Louise Ottensooser, qui l'introduit dans les milieux artistiques. La même année, il remporte le prix Eugène Figuière pour Mes amis et La Coalition.
Il continue à publier régulièrement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé comme travailleur en 1940, il souhaite rejoindre Londres et refuse toute publication durant l'Occupation. En 1942, il parvient à rejoindre Alger, où il écrit ses trois derniers romans : Le Piège, Départ dans la nuit et Non-lieu. Ces dernières œuvres décrivent le milieu trouble de la collaboration et les incertitudes de l'époque. Il en publie deux en 1945 : Le Piège et Départ dans la nuit.
De santé fragile, très affaibli par une pleurésie contractée durant son exil algérien (paludisme), Emmanuel Bove meurt, le , à l'âge de 47 ans de cachexie et défaillance cardiaque.
Nora de Meyenbourg, la fille d'Emmanuel Bove a beaucoup contribué à la réhabilitation littéraire de son père en sauvegardant soigneusement ses manuscrits et sa correspondance, et en participant étroitement à la réédition de l'œuvre de son père. Peter Handke a été le traducteur de Bove pour l'Allemagne. Samuel Beckett dit de lui qu'"Il a le sens du détail touchant"[2].
Du 4 mars au 30 avril 2011, la Bibliothèque J-B Charcot de Courbevoie organise l'exposition "Sur les pas d'Emmanuel Bove à Bécon-les-Bruyères".
Du 7 mai au 2 juillet 2017, la Bibliothèque universitaire de Darmstadt en Allemagne présente une exposition consacrée à Emmanuel Bove avec le soutien de Peter Handke, qui présente de nombreux documents comme le manuscrit de La Mort de Dinah, un envoi de Bove à Rainer Maria Rilke, des contes inédits publiés dans Paris-Soir et des photographies de Thomas Laux qui a traduit plusieurs textes de Bove en allemand.
Alors qu'Emmanuel Bove était considéré avant-guerre comme l'un des principaux écrivains français, son œuvre, rapidement tombée dans l'oubli à la Libération, est longtemps restée indisponible avant d'être rééditée à partir des années 1970.
Mes amis, Ferenczi & fils, coll. "Colette", 1924[3] ; nouvelle édition en 1926 chez éditions Émile-Paul Frères, réédition Éditions L'Arbre vengeur, 2017 ; LGF, coll. « Le Livre de poche. Biblio » no 35121, 2018 (ISBN978-2-253-10045-4) ; L'Arbre vengeur, coll. "L'arbuste véhément", 2018
Bécon-les-Bruyères, monographie publiée dans la revue Europe[4] en mai 1927, sur un endroit où il a lui-même demeuré ; édition originale en volume parue aux éditions Émile-Paul en 1927 dans la collection Portrait de la France; réédition, Éditions Cent Pages, 2015 (ISBN978-2-9163-9046-8) ; réédition, Gallimard, coll. « Folio 2euros » no 6319, 2017 (ISBN978-2-07-272303-2)
Un soir chez Blutel, 1927 ; réédition, Éditions Sillage, 2018 (ISBN979-1-09-189683-2)
La Coalition, éditions Émile-Paul Frères, 1928 ; réédition Flammarion en 1986 et L'Arbre Vengeur en 2017 (ISBN979-1-09-150455-3)
Un homme qui savait (écrit en 1942), la Table Ronde, 1985, réédition en 1996 et 2017.
Mémoires d'un homme singulier (achevé en 1939), Calmann-Lévy, 1987, réédition en 1994 puis Le Castor astral, 2018. « Je n'ai rien demandé à l'existence d'extraordinaire. Je n'ai demandé qu'une chose. Elle m'a toujours été refusée. J'ai lutté pour l'obtenir, vraiment. Cette chose, mes semblables l'ont sans la chercher. Cette chose n'est ni l'argent, ni l'amitié, ni la gloire. C'est une place parmi les hommes, une place à moi, une place qu'ils reconnaîtraient comme mienne sans l'envier, puisqu'elle n'aurait rien d'enviable. Elle ne se distinguerait pas de celles qu'ils occupent. Elle serait tout simplement respectable ».
Un caractère de femme, Flammarion, 1999
Œuvres, Flammarion, collection Mille et une pages, 1999
Contes inédits de PARIS-SOIR éditions Les Trompettes Marines, 2017
Le Remords, nouvelles, Toulouse, Éditions Ombres, coll. « Petite bibliothèque Ombres », 2017
« Une trilogie noire » réunit en seul volume Le Meurtre de Suzy Pommier, Un Raskolnikoff, La Toque de Breitschwanz, EST-Samuel Tastet Éditeur, 2018 (ISBN978-2-86818-065-0)