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Claude-Eugène-Hippolyte Bourgeois, né le à Morlaix et mort le à Taulé, est un écrivain et dramaturge français.
Il est connu pour avoir écrit avec son parent Émile Souvestre la pièce Le Pasteur ou l'Évangile et le Foyer qui servira de livret à Piave pour l'opéra de Giuseppe Verdi Stiffelio[1].
Sa famille est alliée à diverses familles du monde du négoce de Bretagne nord mais également plus lointaines.
Eugène Bourgeois est le fils d’Athanase Bourgeois qui a épousé Marie Françoise Agathe Riou, fille de Pierre Marie Riou et de Marie Jeanne Le Goff, fille d’orfèvre.
Athanase Bourgeois, le père d’Eugène, n’est pas originaire de l'actuel département de la Savoie. Il est né à Villard à côté de Moûtiers, ville frontière de l’Italie où son père Joseph est négociant et propriétaire. Il est âgé de 39 ans lors de son mariage avec Agathe Riou et sont venus assister aux épousailles deux de ses frères, Louis, négociant à Lyon et Joseph, négociant à Villard.
Eugène a au moins deux frères : Athanase né le à Paris est élève du lycée de Rennes avec le groupe de jeunes gens de Morlaix dont ses cousins, Aristide et Prosper Andrieux, Alexandre Dubraye, ceci à l’époque où Émile poursuit ses études de Droit dans cette ville. Mariage d’Athanase Bourgeois avec Hippolyte Adeline Gerdret le [2] ; et Victor-Amédée, né, selon Kerviler à Morlaix le et connu sous le nom de Bourgeois-Gavardin. Amédée Bourgeois est licencié en droit à Rennes en 1827.
En 1834, Athanase Bourgeois fils aîné et Victor Amédée Bourgeois signent tous deux le registre d’état civil lors du mariage d’Aristide Andrieux, papetier, avec une des quatre nièces de Souvestre, Angélina Pinchon, à Taulé. (A.M Taulé). Amédée apparaît également régulièrement dans les revues aux côtés de l’écrivain Emile Souvestre. Qualifié de « poète sentimental », il collabore tout comme E.Souvestre, Nanine Souvestre, Evariste Boulay-Paty, Marcelline Desbordes-Valmore, Marcel Guyeisse, de la Mennais, Edouard Corbière, à La Revue de Bretagne de Marteville et Lefas qui paraît en 1833. Il participe aussi à La Revue Bretonne du brestois Alexandre Bouet aux côtés de Joseph Danguy des Déserts (qui publie sous le pseudonyme de Lennoch), Grivel, Daniel Miorcec de Kerdanet, Prosper Levot et E.Souvestre. Victor Amédée Bourgeois publie en 1849 Carnet de Voyage aux Alpes de Savoie. Alphonse de Lamartine, dont le morlaisien Charles Alexandre fut le secrétaire, en fait l’éloge et écrit : « Ce sont deux fragments empruntés à un livre charmant et élevé, aux Lettres de voyage de M.Amédée Bourgeois, jeune écrivain distingué, né, comme Laurence, Sur les bords orageux de la mer de Bretagne.Jocelyn a le vol de l’aigle : il plane sur les hauts lieux. M.Amédée Bourgeois reste à terre : musa pedestris. Il donne le détail de ce paysage d’ensemble. » En 1851, Guillaume LeJean dans un courrier qu’il adresse à Charles Alexandre mentionne que « Bourgeois est parti pour Tréguier »[3].
Eugène Bourgeois meurt le à Penzé-en-Taulé[4] où il était notaire du canton. Il laisse deux orphelins, Eugène Alcide et Marguerite Agathe. Il n’aura donc pu profiter du succès de ses œuvres et la notoriété d’Émile Souvestre l’a totalement éclipsé.
Il est difficile de trouver des renseignements sur Eugène Bourgeois. Un site étranger fait mention d’Eugène Bourgeois comme l’un des collaborateurs d’Alexandre Dumas père qui, tout en étant reconnu comme auteur prolifique, l’est aussi pour les nombreux aides qu’il embauchait. Il est dit en avoir fait travailler « quatre-vingt-dix au moins et grassement payés ». Il les chargeait de consulter les archives et rédigeait ensuite l’ouvrage mais pour certains il reconnaissait n’avoir posé de sa main qu’une virgule. La Bibliothèque dramatique de Martineau de Soleinne, ouvrage paru en 1844, mentionne (p. 218) la participation d’Alexandre Dumas à la rédaction de Jeannic le Breton.
Eugène Bourgeois est régulièrement éliminé des nomenclatures. Mais, J.M. Quérard, lexicographe d’origine rennaise, tout comme une partie de la famille Bourgeois, prend la défense du morlaisien dans son ouvrage Les Supercheries littéraires, galerie des auteurs, paru en 1847, et mentionne en note de bas de page du chapitre XXXIII : « Cette pièce n’ayant point été annoncée dans la « Bibliographie de la France » de 1842, il va sans dire que les continuateurs de la littérature française contemporaine ont omis le nom de M. Eugène Bourgeois dans leur nomenclature et qu’ils devraient omettre de rappeler à l’article de M.Dumas sa part à cette pièce ».
De 1831 à 1843, A. Dumas fera jouer plusieurs de ses pièces avec pour acteur fétiche, Bocage et qui sera également régulièrement à l’affiche pour les pièces du morlaisien.