Un exorciste est une personne chargée de chasser des démons. Il existe ainsi de nombreux exorcistes indépendants, soigneurs, médiums, kabbalistes ou encore chamans qui proposent leurs services[1].
Dans la religion catholique, il s'agit d'un prêtre à qui un évêque a confié cette charge spécifique. Dans chaque diocèse un prêtre a normalement reçu cette mission.
Jusqu'en 1972, l'office d'exorciste constituait le troisième degré des ordres mineurs.
Dans le Nouveau Testament, le Christ chasse les démons (Matt 8, 16) : il leur commandait avec autorité de sortir des personnes qu’ils possédaient. Et ils lui obéissaient (Mc 1, 27), il les menaçait (Mc 1, 25), il leur parlait sévèrement et ils sortaient (Matt 17, 18).
Selon les Évangiles, le Christ a donné à ses disciples le pouvoir de commander au démon (Matt 10, 1 – Mc 3, 15). Ses disciples ont donc reçu le pouvoir de chasser les démons en son nom et de faire des miracles.
Dès les premiers temps de l'Église, l'exorcisme était confié à de nombreux hommes. Dès 251, il en est fait mention comme un ordre par des écrits antiques[2]. L'exorciste était un clerc et tout prêtre était exorciste.
Depuis l'entrée en vigueur du motu proprio du pape Paul VI Ministeria quaedam du 15 août 1972, les fonctions précédemment libelées ordres mineurs sont appelées ministères[3].
Sont conservés pour toute l'Église latine les ministères de lecteur et acolyte, et ce dernier peut en certains lieux, au jugement de la conférence épiscopale, porter le nom de sous-diaconat[4]. Outre à ces deux fonctions, les conférences épiscopales sont autorisées à proposer au Saint-Siège « celles dont elles auraient jugé, pour des raisons particulières, l'institution nécessaire ou très utile dans leur propre région. De cette catégorie relèvent, par exemple, les fonctions de portier, d'exorciste et de catéchiste, et d'autres encore, confiées à ceux qui sont adonnés aux œuvres caritatives, lorsque ce ministère n'est pas conféré à des diacres[3]». La seule conférence qui a montré un intérêt est la Conférence des évêques de France, mais sans faire aucune proposition concrète[5].
Les communautés (instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique) qui maintiennent ce que le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI appelle forme tridentine du rite romain peuvent utiliser encore le Pontifical romain en vigueur en 1962 (dix ans avant le Ministeria quaedam) pour conférer les ordres mineurs[6]. Ceux qui reçoivent ces ordres mineurs restent dans le laïcat, parce qu'on ne devient clerc que par l'ordination diaconale[7].
Peu à peu, il est devenu clair aux yeux de l'Église que ce ministère devait retrouver toute sa place. C'est pour cela que les évêques choisirent des prêtres à qui ils confièrent cette mission spécifique d'exorciste.
Plus d'une centaine de prêtres exorcistes en France, un par diocèse ou plus, sont nommés pour faire face à une demande de plus en plus importante[8].