Un F.223 (version ultérieure) en Afrique durant la Seconde Guerre mondiale. | |
Constructeur | Farman |
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Rôle | bombardier lourd |
Statut | Retiré |
Premier vol | (F.220) |
Mise en service | |
Date de retrait | |
Nombre construits | 70 |
Équipage | |
5 à 7 hommes | |
Motorisation | |
Moteur | Gnôme et Rhône K 14 Kdrs |
Nombre | 4 |
Type | 2 moteurs tracteurs, 2 moteurs propulsifs ( 14 cylindres en double étoile) |
Puissance unitaire | 970 ch |
Dimensions | |
Envergure | 36,00 m |
Longueur | 21,45 m |
Hauteur | 5,19 m |
Surface alaire | 188 m2 |
Masses | |
À vide | 11 000 kg |
Maximale | 18 700 kg |
Performances | |
Vitesse maximale | 360 km/h (Mach 0,26) |
Vitesse de décrochage | 95/100 km/h |
Plafond | 8 000 m |
Rayon d'action | 1 500 à 2 000 km |
Armement | |
Interne | jusqu'à 4 000 kg de bombes |
Externe | 3 mitrailleuse Darne (1 en tourelle de nez, 1 en tourelle dorsale et 1 en nacelle ventrale rétractable) |
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Le Farman F.222 est un bombardier français quadrimoteur de la Seconde Guerre mondiale.
Construction et revêtement entièrement métalliques à l'exception du bord de fuite qui est entièrement entoilé. Aile en trois parties : le caisson central formant la poutre maîtresse, un bord d'attaque et un bord de fuite démontables. Empennage du type normal en croix. Volets de compensation, de direction et de profondeurs. Train d'atterrissage rentrant s'escamotant à l'intérieur des fuseaux moteurs. Équipage de 5 à 7 hommes.
Les trois F.223.4 d'Air France sont réquisitionnés en 1939 et incorporés dans l'aéronautique navale au sein de l'escadrille E5.
L'un d'entre eux, le F.223 no 4 "Jules Verne", est converti en bombardier. Dans la nuit du 10 au 11 mai, lors du déclenchement de la Blitzkrieg, il bombarde des ponts de Maastricht et, lors de son retour, Aix-la-Chapelle. Les nuits suivantes, des missions sur Walcheren, Aix-la-Chapelle, Flessingue et Anvers sont effectuées. Le 3 juin, le F.233 exécute en mer une longue mission entre 09h20 et 19h58 pour protéger et éclairer la route du paquebot Ville d'Oran parti du Verdon pour Casablanca avec un important chargement, les réserves d'or de la Banque de France[3]. Le 7 juin, le F.223 sous le commandement du capitaine de corvette Henri-Laurent Daillière décolle de l'aéroport de Mérignac, met le cap vers le Nord, survole ensuite les côtes néerlandaises et danoises à la nuit tombée, puis la Baltique, et, aux environs de minuit, largue huit bombes de 250 kg et 80 autres de 10 kg sur les faubourgs de Berlin (des cibles militaires) qui est pour la première fois bombardé. Cette opération, avant tout psychologique, sera recommencée trois jours plus tard. Ainsi les Corsaires de l'air, comme s'appelaient les membres de l'équipage du commandant Daillière, renouvelleront leurs exploits au cours de leurs 17 missions où le Jules Verne bombardera notamment des usines à Rostock et, le 14 juin 1940, un dépôt de carburant à Marghera, port industriel de Venise au nord-ouest de sa lagune, et parviendront à larguer des milliers de tracts antifascistes sur Rome.
Avant sa mort, le , en défendant l'espace aérien de l'Afrique-Occidentale française face aux Britanniques[4], le commandant Daillière avait demandé à un anonyme de brûler l'appareil pour éviter qu'il ne tombe aux mains des nazis ; c'est ce qui fut fait en 1942[5].
Le Farman "Le Verrier" aura un destin plus tragique. En effet, le , alors que Henri Guillaumet vole vers la Syrie, en compagnie de Marcel Reine, autre pionnier de l'Aéropostale, afin d'y amener Jean Chiappe, promu nouveau haut-commissaire de France au Levant, son quadrimoteur Farman d'Air France, bien qu'identifiable aux bandes de couleur jaune et rouge imposées par la commission allemande d'armistice, est abattu par erreur par un chasseur italien au-dessus de la Méditerranée, au large de la Sardaigne, les Italiens étant alors engagés dans une bataille aéronavale contre les Britanniques.
Quant au "Camille Flammarion", il est détruit à Beyrouth le , à la suite d'un atterrissage raté[6].
31 Farman F.222, dont 24 en métropole, sont en service à cette date :