En 2014, le Japon approuve le Favipiravir pour le traitement de souches virales résistantes aux antiviraux existants[4]. La société Toyama Chemical espérait initialement en faire un médicament qui pourrait concurrencer le Tamiflu. Cependant, les expériences sur animaux ont révélé son potentiel tératogène sur le fœtus. L'accord pour la production par le Ministère de la Santé du Japon a alors été considérablement retardé et limité aux cas d'urgence au Japon[5].
En mars 2015 aux États-Unis, la Food and Drug Administration achève son étude clinique de phase III concernant la sécurité et l'efficacité du Favipiravir dans le traitement de la grippe[6].
En mars 2015 en Chine, l'antiviral est approuvé sous le nom de Favilavir, également pour le traitement de la grippe. En février 2020, l'agrément est étendu pour des essais cliniques concernant le traitement du COVID-19, à la suite de résultats prometteurs dans le traitement de cette maladie et avec des effets secondaires minimes. Le médicament générique est fabriqué en Chine par la Zhejiang Hisun Pharmaceutical Company[7].
Le 22 mars 2020, l'Italie approuve l'usage expérimental du Favipiravir dans le traitement contre le COVID-19. Des essais cliniques démarrent alors dans les trois régions les plus affectées par l'épidémie : la Lombardie, la Vénétie et l'Émilie-Romagne[8]. Cependant, l'Agence Italienne de Pharmacie prend la peine de prévenir la population que les preuves de son efficacité dans ce cas sont encore rares et préliminaires[9].
Le 30 mai 2020 Russe, Le Ministère russe de la santé a approuvé une version générique de favipiravir nommée Avifavir.
Deux études publiées au printemps 2014 ont indiqué que cette molécule avait été testée avec succès contre la maladie à virus Ebola sur des souris, et s'était montrée efficace même lorsqu'elle était administrée six jours après l'exposition de ces animaux au virus[10],[11].
Un essai clinique a été lancé en Guinée le 17 décembre 2014 pour tester son efficacité sur l'homme[12].
En mars 2020, alors que sévit une pandémie de COVID-19, l'OMS envisage d'inclure le favipiravir dans son essai clinique mondial, appelé Solidarity, pour évaluer son efficacité contre le SARS-CoV-2 chez l'humain[13], alors qu'au même moment deux études menées à Shenzhen et Wuhan en Chine donnent des premiers résultats favorables en ce sens. Il y a néanmoins des contre-indications concernant les femmes enceintes du fait de possibles malformations du fœtus[14]. Il semble également fonctionner moins bien lorsque le virus s'est déjà multiplié selon le ministère japonais de la Santé[15].
Un essai de phase 2 en double aveugle, randomisé, contrôlé par placebo ne supporte pas l'utilisation du favipiravir aux doses couramment utilisées, chez les patients ambulatoires atteints de COVID-19 non compliqué[16].
Une revue systématique et une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés sur un traitement à base de favipiravir n'ont pas rapporté de bénéfice supplémentaire significatif pour les patients atteints de COVID-19[17].
Il existe des preuves que l'utilisation pendant la grossesse peut être nocive pour le bébé[18]. Des effets tératogènes et embryotoxiques ont été mis en évidence sur quatre espèces animales[18],[19].
↑ a et b.
(en) Yousuke Furuta, Kazumi Takahashi, Kimiyasu Shiraki, Kenichi Sakamoto, Donald F. Smee, Dale L. Barnard, Brian B. Gowen, Justin G. Julander et John D. Morrey, « T-705 (favipiravir) and related compounds: Novel broad-spectrum inhibitors of RNA viral infections », Antiviral Research, vol. 82, no 3, , p. 95-102 (PMID19428599, DOI10.1016/j.antiviral.2009.02.198, lire en ligne)
↑« Fujifilm décolle à Tokyo, l'un de ses médicaments efficace contre le Covid-19 selon Pékin », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Zhang Yangfei, « Potential coronavirus drug approved for marketing », China Daily, (lire en ligne, consulté le ).
↑(it) Giuseppe Pietrobelli, « Coronavirus, il Veneto sperimenta l’antivirale giapponese Favipiravir. Ma l’Aifa: “Ci sono scarse evidenze scientifiche su efficacia” », il Fatto Quotidiano, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Sophie J. Smither, Lin S. Eastaugh, Jackie A. Steward, Michelle Nelson, Robert P. Lenk et Mark S. Lever, « Post-exposure efficacy of Oral T-705 (Favipiravir) against inhalational Ebola virus infection in a mouse model », Antiviral Research, vol. 104, , p. 153-155 (PMID24462697, DOI10.1016/j.antiviral.2014.01.012, lire en ligne)
↑(en) Lisa Oestereich, Anja Lüdtke, Stephanie Wurr, Toni Rieger, César Muñoz-Fontela et Stephan Günther, « Successful treatment of advanced Ebola virus infection with T-705 (favipiravir) in a small animal model », Antiviral Research, vol. 105, , p. 17-21 (PMID24583123, DOI10.1016/j.antiviral.2014.02.014, lire en ligne)
↑« Avigan, un traitement japonais efficace contre le coronavirus, selon la Chine », CNews, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les bons résultats d'un antigrippal japonais pour lutter contre le Covid-19 », L'Indépendant, (lire en ligne, consulté le ).
↑Marisa Holubar, Aruna Subramanian, Natasha Purington et Haley Hedlin, « Favipiravir for Treatment of Outpatients With Asymptomatic or Uncomplicated Coronavirus Disease 2019: A Double-Blind, Randomized, Placebo-Controlled, Phase 2 Trial », Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America, vol. 75, no 11, , p. 1883–1892 (ISSN1537-6591, PMID35446944, PMCID9047233, DOI10.1093/cid/ciac312, lire en ligne, consulté le )
↑Shao-Huan Lan, Chih-Cheng Lai, Shen-Peng Chang et Li-Chin Lu, « Favipiravir-based treatment for outcomes of patients with COVID-19: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », Expert Review of Clinical Pharmacology, vol. 15, no 6, , p. 759–766 (ISSN1751-2441, PMID35579014, DOI10.1080/17512433.2022.2078701, lire en ligne, consulté le )