Fesshaye Yohannes

Fesshaye Yohannes
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Distinction

Fesshaye Yohannes, né le et mort probablement le [1], est un poète, dramaturge et journaliste érythréen[1].

Vétéran de la Guerre d'indépendance, Fesshaye Yohannes devient « une figure de la vie politique et médiatique en Érythrée » à la suite de l'indépendance du pays en 1991. Poète, dramaturge, il anime une troupe de danse et de théâtre, et participe à la fondation du journal Setit. Avec des articles traitant des problèmes de pauvreté, de prostitution, et d'absence d'infrastructures pour les vétérans handicapés de la Guerre d'indépendance, Setit devient « l’hebdomadaire le plus lu du pays »[1],[2].

À la mi-, le gouvernement érythréen du Président Issayas Afewerki interdit tous les médias indépendants et, au nom de la « lutte contre le terrorisme » à la suite des attentats du 11 septembre aux États-Unis, ordonne l'arrestation de tout journaliste indépendant. À la suite de l'arrestation de plusieurs de ses collègues, Yohannes se présente de lui-même aux autorités, et est emprisonné[2]. En , ayant entamé une grève de la faim pour exiger d'être jugé, il est transféré dans un pénitencier souterrain et, selon certaines sources, torturé[1]. Il reçoit cette même année le Prix annuel international de la liberté de la presse du Comité pour la protection des journalistes[2]. Dans ce pénitencier, lui et plusieurs autres « prisonniers politiques sont détenus à l’isolement complet et dans des conditions inhumaines », sous surveillance militaire, attachés au mur par les pieds, menottés en permanence, dans des cellules éclairées sans discontinuer. Sa santé se détériore ; « paralysé d’une main et marchant avec difficulté », il est hospitalisé à plusieurs reprises, puis emprisonné à nouveau dans ce même pénitencier[1].

Sa mort en détention le est attestée par plusieurs sources, même si les autorités érythréennes se refusent à tout commentaire[1]. Elle fait suite au décès en détention de Said Abdulkader, Medhanie Haile et Yusuf Mohamed Ali, tous rédacteurs en chef de journaux indépendants (et donc interdits), entre 2005 et 2006[1]. Au moment de la mort de Yohannes, au moins quatorze autres journalistes sont détenus en isolement complet dans les prisons érythréennes[2]. Depuis 2007, l'Érythrée est systématiquement classée dernière, juste derrière la Corée du Nord, au Classement mondial de la liberté de la presse.

Articles connexes

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Notes et références

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