Firá (el) Φηρά | |||
Vue générale de Fira : les trois quarts des constructions visibles sont consacrées au tourisme et postérieures à l'année 1990 | |||
Administration | |||
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Pays | Grèce | ||
Périphérie | Égée-Méridionale | ||
District régional | Cyclades | ||
Démographie | |||
Population | 2 348 hab. (2010) | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 36° 25′ 12″ nord, 25° 25′ 54″ est | ||
Altitude | 206 m |
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Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Grèce
Géolocalisation sur la carte : Égée-Méridionale
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Firá (en grec Τα Φηρά), aussi appelée Thíra/Théra (Θήρα) ou Chora, est la plus grande ville de l'archipel de Santorin dans les Cyclades, en mer Égée, en Grèce. Elle se situe sur l'île principale, au bord de la falaise surplombant la caldeira.
Administrativement elle constitue le chef-lieu de la municipalité de Théra qui comprend les îles de Santorin, Thérassia et quelques autres îlots. Elle est aussi le siège d'un évêché orthodoxe : la Métropole de Théra, Amorgos et des îles.
La population de la commune est de 2 348 habitants selon le dernier recensement de 2010. Apparue XVIIIe siècle, elle est devenue la capitale de l'île à partir du début du XIXe siècle et s'est beaucoup développée, grâce au tourisme, depuis la fin du XXe siècle : l'été, jusqu'en 2019, la population quintuplait.
Elle est reliée à son port, Ormos Firon (Baie-de-Fira), par des escaliers (desservis par les taxis-ânes) et un téléphérique.
L'histoire ancienne de Fira est celle des Cyclades. Au IXe siècle av. J.-C., des colons de Sparte fondent la cité de Théra. Celle-ci fondera à son tour sa propre colonie en -631, à Cyrène, en Libye.
Au début du XIIIe siècle, les nobles vénitiens s'emparent de l'île et y bâtissent le château médiéval de Skaros. L'héritage de la domination vénitienne est la présence d'une communauté catholique.
Après plusieurs séismes destructeurs, la capitale Imerovigli est abandonnée au profit de Pýrgos Kallístis, au-dessus du port Athéniou. Au XVIIe siècle, les Vénitiens perdent le château et l'île qui passent sous domination turque.
La ville de Fira émerge pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. En 1835[1], elle devient la capitale de l'île, désormais grecque.
Lors du séisme de 1956 une partie de Fira est détruite (une petite partie des édifices du XVIIIe siècle ont pu être sauvés).
Firostefani [2] est un village ancien au nord de Fira qui a fusionné avec cette dernière, devenant un de ses quartiers. Le nom de Firostefani signifie « couronne de Théra ». Le quartier compte de nombreuses maisons traditionnelles, d'étroites ruelles, et une vue plongeante sur la caldeira et le volcan Néa Kaméni. Il abrite également plusieurs monuments religieux : l'église Aghios Gerassimos, l'église catholique Panaghia ton Aghion, le couvent Aghios Nikolaos
Kontochori [3] est situé à 15 minutes à pied de la place principale, au nord en direction de Oia. Kontochori compte en été un cinéma en plein air. Son nom signifie « court village ». Il abrite le musée du folklore de Lignos et la chapelle Aghios Konstantinos.
Le vieux port de Santorin, au pied des falaises de la caldeira à Fira, se nomme Ormos, « la conque ». Jadis simple débarcadère inhabité, ce petit port compte à présent des restaurants, des tavernes et quelques échoppes. Pour rejoindre la ville depuis le petit port, il faut monter les six cents marches en pierre à pied ou en taxi-âne, ou bien prendre le téléphérique installé à la fin du XXe siècle. Le vieux port est aussi le départ des excursions marines en caïques ou autres embarcations à destination de Néa Kaméni, Thérassia ou Oia.
Perchée en hauteur, là où la condensation de la brume de mer alimente quelques sources d'eau douce, et où les pillards venus de la mer avaient du mal à accéder, Fira n'était pas un village de pêcheurs mais de cultivateurs et d'éleveurs de chèvres. Son économie était principalement vivrière jusqu'au milieu du XXe siècle, basée sur l'élevage extensif, l'oléiculture et la viticulture. Par la suite, le tourisme s'est développé.
Le tourisme à Fira fut d'abord confidentiel et nautique, puis devint culturel grâce aux vestiges de l'ancienne Théra et aux retentissantes découvertes archéologiques des années 1960 à Akrotiri, et évolua finalement en tourisme de masse à la fin du siècle et au début du XXIe siècle : jusqu'en début de 2020, un nombre croissant de paquebots de croisière, de plus en plus gros, faisaient escale dans la baie face à Ormos pendant la saison estivale, les croisiéristes étant transportés par navettes jusqu'au ponton en une noria ininterrompue. De nombreux touristes arrivaient aussi par voie aérienne, à l'aéroport de Monolithos, et les petites rues étroites de la ville étaient bondées jour et nuit ainsi que les commerces, de plus en plus haut de gamme (bijouteries, restaurants, cafés, bars, discothèques…). La crise économique grecque du début du XXIe siècle n'a pas affecté Fira, mais en 2020, la pandémie de Covid-19 a fortement ralenti ces activités.
Dans les environs de Fira est cultivée une variété locale de tomate cerise[4] ainsi que la variété spécifique, préphylloxérique et très ancienne de vigne, nommée Assyrtiko, que l'on laisse pousser à même le sol sans aucun tuteur et dont le rendement est faible (10 à 20 % du rendement de la vigne française ou californienne : sa principale source en eau est la rosée matinale d'origine marine) ; elle est naturellement très résistante au phylloxéra. L'Assyrtiko donne deux variétés de vin, l'une de même nom, très sèche, à l'acidité prononcée (liée à la nature du sol volcanique) et aux arômes citronnés, l'autre très douce et légère, le Vinsanto[5],[6],[7].
Fira compte deux principaux musées. Le Musée archéologique de Théra (en), situé à proximité de la gare haute du téléphérique, a été construit en 1960 par le Ministre des infrastructures, des transports et des réseaux (en), afin de remplacer l'ancien musée construit en 1902 et détruit lors du séisme de 1956. Le musée présente des artefacts de la cité antique de Théra qui comprend des sculptures et des inscriptions allant de l'époque archaïque à la période romaine. L'exposition compte aussi des vases et des figurines en argile datant de la période géométrique à la période hellenistique[8].
Le Musée préhistorique de Théra, près de la basilique orthodoxe, est construit sur le site de l'église Ypapanti détruite par le tremblement de terre de 1956. Il expose les différents objets et fresques principalement découverts sur le site d'Akrotiri au sud de l'île et datant du XVIe siècle avant Jésus-Christ. Fira compte aussi le Musée Megaron Gyzi et le Musée Santozeum mettant en animation les fresques d'Akrotiri.
Enfin Fira abrite le Musée du folklore grec fondé en 1974 par l'avocat et journaliste Emmanuel A. Lignos dont il porte le nom. La collection du musée, abritée dans une villa d'armateur datant de 1681, renferme d'authentiques objets traditionnels de l'île de Santorin[9].
Ouvert en 1972, l'aéroport de Santorin est situé à Monolithos, à environ 8 km de Fira.