Nom de naissance | Odette Élisa Joséphine Marguerite Rousseau |
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Naissance |
Les Sables-d'Olonne, Vendée |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 76 ans) La Roche-sur-Yon, Vendée |
Profession |
Actrice Chanteuse |
Films notables |
L'Opéra de quat'sous Le Crime de Monsieur Lange |
Odette Élisa Joséphine Marguerite Rousseau dite Odette Florelle ou Florelle[1], née le aux Sables-d'Olonne[2] et morte le à La Roche-sur-Yon[3], est une chanteuse et actrice française, active surtout dans l'entre-deux-guerres.
Malgré ses attaches avec le département de la Vendée, Florelle incarne une figure féminine de « titi » parisien, et a aussi été une vedette de renommée internationale.
Elle est issue d'une famille aisée habitant le quartier de La Chaume, le plus ancien de la ville des Sables-d’Olonne. Son père, employé de mairie, quitte ce travail pour se lancer dans les affaires et la famille part vivre à Paris ; sa mère travaille au café La Cigale à partir de 1909.
C’est là qu’Odette commence à paraître sur scène, dès l’âge de 13 ans. Elle est notamment la partenaire de Raimu débutant dans un sketch intitulé Le Marseillais et la Parigote. Elle travaille dans différents établissements, puis, en 1914, part pour sa première tournée à l’étranger avec la troupe de L’Européen ; c’est alors qu’elle adopte le pseudonyme de Florelle, du nom d’un comédien de la troupe, Jean Flor. La tournée est interrompue début août, à Vienne (Autriche), par le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Après la guerre, elle est remarquée par Maurice Chevalier, avec qui elle participe à trois films au début des années 1920. Florelle reste cependant attachée au music-hall. En 1925, la troupe de Madame Rasimi passe à l'Esperanza Iris Theatre à Mexico et engage sur place Florelle[4] ; elle est choisie comme doublure de Mistinguett et est à ce titre meneuse de la revue Ça, c’est Paris dans la tournée en Amérique du Sud.
De retour à Paris, elle mène une seconde version de Ça, c’est Paris à partir de 1927 ; en 1928-29, elle est de nouveau en tournée internationale en Europe ; c’est alors qu’elle est remarquée par le cinéaste autrichien Georg Wilhelm Pabst.
Pendant les années 1930, elle se consacre beaucoup au cinéma, où son activité est intense de 1930 à 1936 ; après L'Opéra de quat'sous (version française), elle tourne de nouveau avec Pabst (L'Atlantide), mais aussi avec Robert Siodmak (Tumultes), Raymond Bernard (Les Misérables), Fritz Lang (Liliom), Jean Renoir (Le Crime de monsieur Lange). Sur scène, elle joue en 1934 le rôle-titre de la comédie musicale Marie Galante, de Jacques Deval, dans laquelle elle retrouve la musique de Kurt Weill, mais qui ne rencontre pas le succès. Elle enregistre plusieurs disques, liés ou non aux films qu’elle tourne. En 1932, elle publie ses souvenirs dans le journal Marianne[5].
Elle suspend son activité au cinéma pendant la guerre.
Par la suite, sa carrière décline : son seul film notable de l’après-guerre est Gervaise de René Clément.
Elle vit quelques années tenant un café aux Sables-d'Olonne. Elle repart un moment à Paris, puis retourne aux Sables, habitant jusqu'à sa mort dans une petite maison rue Fleurie, en arrière du front de mer (elle vendait les œufs de ses poules aux habitants du quartier des Présidents). Elle meurt en 1974 dans un certain oubli et, semble-t-il, dans la pauvreté.
« La télévision n'a pas jugé utile de rendre l'hommage d'une soirée à celle qui fut, dans les années 30, notre actrice de cinéma la plus originale parce que la plus spontanée. À Florelle, interprète de Pabst pour la version française de L'Opéra de quat'sous, de Fritz Lang pour Liliom, tourné à Paris. À Florelle, La Dame de chez Maxim's la plus gouailleuse et la plus vraie de l'écran et la Fantine idéale de Victor Hugo dans Les Misérables, de Raymond Bernard. À Florelle, la blanchisseuse Valentine du Crime de M. Lange, de Jean Renoir. Elle est donc morte oubliée.[...]
Florelle fut la contemporaine et l'égale des « réalistes » à la voix grave et chaude comme Lys Gauty, Lucienne Boyer et Suzy Solidor. Car cette actrice de cinéma formée à l'école du music-hall était aussi une interprète inspirée de « chansons à textes », dont on ne retrouve pas aujourd'hui l'intuition poétique sans en subir le charme et le trouble. Il faut entendre Florelle détailler avec des tristesses rentrées et le cafard de la fatalité sociale la Complainte des filles de Bordeaux, Sur le bitume et Y a des soirs[6]. »
— Jacques Siclier, Le Monde, 7 novembre 1974
Le , l'émission À nous deux de Michel Thoulouze, présentée par Patrick Poivre d'Arvor sur Antenne 2 à la mi-journée, lui consacre un de ses reportages sous le titre Au coin de la rue Florelle, avec le désir d'assurer le souvenir de la grande actrice et chanteuse[7].