Ambassadeur |
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Duc d'Estrées |
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François Annibal II d'Estrées Jean II d'Estrées César d'Estrées Christine d'Estrées (d) |
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Distinction |
François-Annibal d'Estrées (vers 1572/1573 – à Paris), marquis de Cœuvres puis premier duc d'Estrées et Pair de France, comte de Nanteuil le Haudouin, premier baron et sénéchal du Boulonnais, chevalier de l'Ordre du Saint Esprit est un militaire et diplomate français des XVIe et XVIIe siècles. Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1626.
François-Annibal d'Estrées descend de la Maison d'Estrées. Il est le fils aîné d'Antoine IV d'Estrées, marquis de Cœuvres Grand Maître de l'Artillerie, et de Françoise Babou de La Bourdaisière, et le frère de Gabrielle d'Estrées, la célèbre maîtresse d'Henri IV. Leur grand-mère paternelle est Catherine de Bourbon-Vendôme-Ligny, une capétienne issue de Saint Louis[1].
En 1605, il remet aux moines de la Chartreuse de Vauvert, à Paris, un manuscrit révélant la formule d'un élixir de longue vie dont nul ne sait l'origine : c'est l'origine de la liqueur appelée Chartreuse[2].
Destiné à l'état ecclésiastique (bien que l'aîné de sa fratrie), François-Annibal d'Estrées est, de 1594 à 1596, comte-évêque de Noyon (pair de France ex officio). Il y est nommé par Henri IV en 1594[3].
La mort de son frère aîné, François-Louis, vicomte de Cœuvres (tué au siège de Laon le ), lui fit quitter sa carrière ecclésiastique en 1597 et le dirigea vers celle des armes. Il y servit en plusieurs occasions sous le titre de marquis de Coeuvres[3]. Le il est nommé lieutenant général en Île-de-France et gouverneur de Laon[4].
En 1614, au service de Marie de Médicis, régente du Royaume pendant la minorité de Louis XIII, il est envoyé comme médiateur pour régler le conflit entre les ducs de Savoie (Victor-Amédée Ier) et de Mantoue (Ferdinand de Mantoue), puis il est envoyé à Venise avant de rentrer en France[3].
Lors de la guerre d'Italie, le , à la tête de 10 compagnies des régiments Normandie, Vaubécourt, de 6 compagnies du régiment d'Estrées et des régiments suisses Diesbach, Schmidt et Siders, il part de Coire pour libérer la Valteline au détriment du pape et de l’Espagne[5].
Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1626 par Louis XIII[6]. En tant que Maréchal de France, il remporte la bataille de Cabuisson et la bataille de Nîmes où il défait l'armée protestante. Il sort également victorieux du siège de Trêves au retour duquel il fut reçu chevalier des Ordres du Roy[6].
Ambassadeur ordinaire de 1619 à 1622, extraordinaire à partir de 1624[4] en Suisse, à Venise et à Rome (il joua un rôle non négligeable dans l'élection de Grégoire XV[3]), il obtint de Louis XIV en 1648 (enregistrement par le Parlement le ) que la terre de Cœuvres soit érigée pour lui en duché-pairie, sous le nom d'Estrées (le berceau familial étant Estrées-en-Cauchie, près de Béthune, en Artois ; Cœuvres se trouve en Picardie à l'ouest de Soissons : le fief avait été acheté en 1552 par son grand-père Jean Ier d'Estrées, l'époux de Catherine de Bourbon-Ligny)[7].
Cette érection a lieu en raison des « grands et signalés services rendus et de la possession de terres capables d'en soutenir le lustre et la splendeur[6] ». François Annibal est à cette date Maréchal de France, marquis de Coeuvres, chevalier des Ordres du Roy, lieutenant général au gouvernement de l'Île-de-France, gouverneur des villes et citadelle de Laon, vicomte de Soissons et Pierrefonds, premier baron du Boulonnais[6].
En 1636, il est envoyé comme ambassadeur extraordinaire à Rome et y demeure jusqu'à 1641[3].
En 1654 au sacre de Louis XIV, il fait fonction de connétable[3].
Tallemant des Réaux dresse de François Annibal un portrait peu positif[4].
Il meurt à Paris le [8]. Son corps fut apporté à Soissons et enterré dans l'église du couvent des Feuillants, qu'il avait fait construire afin qu'elle devienne le lieu de sépulture de la famille auprès de sa seconde femme[3].
Il épousa le , au château de Moussy-le-Vieux, Marie de Béthune (1602-1628), nièce du grand Sully, fille de Philippe de Béthune, comte de Selles(-sur-Cher), d'où :
Veuf, il épousa en secondes noces, le (Le Mesnil-Saint-Denis), Anne Habert de Montmort (morte en 1661), sœur d'Henri Louis Habert de Montmor, d'où :
Sa dernière union, du , avec Gabrielle de Longueval (morte en 1687) fut sans postérité[9].
Son fils Jean II d'Estrées sera lui aussi maréchal de France en 1681, et le fils de celui-ci, Victor Marie d'Estrées, le sera aussi en 1703.
Voir les Mémoires du maréchal François-Annibal d'Estrées :