Licencié ès lettres, il est employé de préfecture à Nevers avant son départ au service militaire[2]. À l'issue de ce dernier, il est en poste à la préfecture de Constantine à partir de décembre 1894, puis est promu chef de cabinet du préfet[3] à Montauban en 1896[2]. En mars 1899 il élit domicile à Paris[2], ayant abandonné très vite l'administration pour se lancer dans le journalisme et la littérature.
Franc-Nohain publie ses premiers poèmes[4] dans la revue Le Chat noir et se qualifie de « poète amorphe »[5]. Il écrit de nombreux livrets d’opérettes pour le compositeur Claude Terrasse. Il est un proche d'Alfred Jarry avec lequel, associé à Terrasse et André-Ferdinand Hérold, il inaugure le Théâtre des pantins au 6 rue Ballu en [6]. Le suivant, on y donne sa trilogie musicale Vive la France !, sur une composition de Terrasse et un décor de Pierre Bonnard, représentation qui est interdite par la censure[7].
Ses douze livres de Fables, publiés en quatre volumes entre 1921 et 1933, et où il donne libre cours à sa fantaisie, constituent sans doute l'une des facettes les plus attachantes de son talent.
Selon Alfred Jarry, Franc-Nohain était « l'homme de France le mieux doué d'aperçus toujours nouveaux et inépuisables sur la pluie et le beau temps ». Alphonse Allais, qui sera témoin à son mariage, écrit à la sortie de son premier recueil : « M. Franc-Nohain a beaucoup souffert dans la vie, cela se voit. Fasse le ciel qu'il souffre encore beaucoup, pour que nous nous délections plus longtemps à le lire. »[12]Jules Renard, quant à lui, ne l'épargne pas dans son Journal : « Je lui trouve une ambition de vieillard. Tout cela manque de jeunesse et de poésie. Préfère les choses curieuses aux belles choses, veut être connu, gagner de l'argent, dîner en ville, etc. »[13]
Il épouse, en 1899, Marie-Madeleine Dauphin (1879-1942), la fille du musicien et poète Léopold Dauphin (1847-1925), qui est une illustratrice prolifique et novatrice[14]. Ils auront deux fils, le parolier et animateur Jean Nohain (dit Jaboune) (1900-1981), filleul d'Alfred Jarry, et le comédien Claude Dauphin (1903-1978), et une fille, Francine Dauphin (1914-1970), illustratrice comme sa mère.
↑Alphonse Allais écrit de lui : « Trésorier général dans un des plus fertiles départements de notre chère France sud-occidentale, ce sympathique fonctionnaire se double d’un poète amorphe d’une rare envergure. »